LA RENTRÉE À HAUT RISQUE D’ÉRIC PIOLLE
Avis de tempête pour la rentrée d'Eric Piolle. Sous la plume d'Eve Moulinier, le Dauphiné revient sur les enjeux qui l'attendent. Jamais il n'aura été confronté à autant de vents contraires.
L'AUGMENTATION MASSIVE DES IMPÔTS
Le premier sujet qui affaiblit fortement le Maire en cette rentrée est évidemment la hausse massive de la taxe foncière (+33%). Lorsqu'il l'avait imposé lors d'un conseil municipal en mars dernier, tous les propriétaires grenoblois ne s'en étaient pas forcément rendu compte. Mais alors qu'ils reçoivent leurs avis d'imposition depuis la semaine dernière, la grogne et l'incompréhension montent.
LES ÉLÉMENTS DE LANGAGE MENSONGERS NE SUFFISENT PAS
Eric Piolle multiplie les sorties pour justifier cette hausse (BFM TV, Le Dauphiné, un courrier envoyé à toute la ville...). Mais ses éléments de langage mensongers se confrontent à la réalité que vivent les Grenoblois : jamais ils n'ont payé des impôts locaux aussi chers alors qu'en parallèle la ville poursuit sa dégradation et le niveau de service rendu s'affaiblit sans cesse. Sans même parler de l'image que renvoie la municipalité : "il ne faudrait pas sous-estimer l’impact des fameux classements des villes où la taxe foncière est la plus élevée que tous les médias ont commencé à publier", lance Eve Moulinier.
PROCÈS PIOLLE : VERDICT DEMAIN
Le deuxième sujet qui pèse comme une épée de Damoclès autour du Maire de Grenoble en cette rentrée est celui de l'attente du verdict de son procès, qui a eu lieu en appel en juin dernier (nos comptes-rendus des deux journées d'audience sont à retrouver ici et ici). Les juges rendront leur décision demain. Il est jugé pour favoritisme, soupçonné d'avoir attribué des marchés de la fêtes des tuiles sans appel d'offres à l'association Fusées... qui avait activement participé à sa campagne lors des élections municipales de 2014.
LE PARQUET PROPOSE UNE AMENDE ET DE LA PRISON AVEC SURSIS
L'avocat du groupe d'opposition, Me Thierry Aldeguer, était longuement intervenu pour pointer l'entrelacs de liens politico-personnels entre les acteurs de ce dossier, et pour démonter la tentative de déresponsabilisation d'Eric Piolle, "devenu pour le besoin de l'audience Monsieur parapheur qui signe mais ne regarde pas". L'avocate générale, Françoise Benezech, avait quant à elle livré un réquisitoire sévère, réclamant à l'encontre du Maire à qui elle attribuait "la plus grande responsabilité" 15 000 euros d'amende dont 7500 avec sursis, avec une éventuelle peine de prison avec sursis symbolique.
PANIQUE À BORD
Le moins qu'on puisse dire, c'est que cette semaine de rentrée démarre sous les pires auspices pour lui. Dans le Dauphiné, ses "soutiens" (donc ses collaborateurs) distillent des éléments de langage, s'abritant derrière les réquisitions clémentes à l'encontre de Fusées pour expliquer que Piolle ne devrait pas être condamné. Ca ne tient pas debout une seule seconde juridiquement et surtout, voilà qui fleure fort la panique. Nous verrons demain si les juges suivent les réquisitions de l'avocate générale : quelle que soit l'issue du procès, cet épisode aura considérablement affaibli le donneur de leçons en chef.
LA RENTRÉE SCOLAIRE DÉCONNECTÉE
En parallèle, la majorité municipale a bénéficié d'une exposition médiatique assez forte pour communiquer sur la rentrée scolaire en mettant en avant ce qui l'arrange. Le groupe d'opposition d'Alain Carignon ne s'y est pas trompé et a rappelé, par voie de communiqué, les vrais enjeux pour les élèves Grenoblois et leurs parents : la situation du périscolaire avec 90 animateurs manquants et des tarifs qui matraquent les classes moyennes ; l'exposition des écoles à la pollution à cause du plan de circulation et de projets d'aménagements imposés ; le manque de moyens et la nécessité de rénovation pour plusieurs écoles qui n’ont pas bénéficié de travaux.
LA TRIPLE GUERRE D'ERIC PIOLLE : À LA MÉTROPOLE...
Eric Piolle est également confronté à son isolement politique, fruit de son autoritarisme et de ses méthodes de plus en plus décriées. Au conseil métropolitain, la majorité n'en a plus que le nom : les conseils métropolitains sont désormais rythmées par la guerre entre les Verts et le Président Christophe Ferrari (PS), quand la foire d'empoigne n'a pas carrément lieu dans la presse. Parce qu'ils ne digèrent pas la défaite de Yann Mongaburu (EELV) à la présidence en 2020, les amis du Maire de Grenoble paralysent la métropole et l'empêchent d'avancer en menant cette guérilla pathétique.
CHRISTOPHE FERRARI REMET UNE PIÈCE DANS LA MACHINE
Les tensions ne sont pas prêtes de s'apaiser. Fin août, Christophe Ferrari a décidé de mettre fin à la mission d'une élue Piolliste, Sandra Krief, chargée de la condition animale. En parallèle, il promeut Maxence Alloto, ex adjoint exclu par Eric Piolle de sa majorité, en lui confiant une mission fantoche sur "la coopération décentralisée". "Des thématiques en l’occurrence dans son portefeuille d’adjoint à la Ville de Grenoble antérieurement", précise le communiqué du Président comme si cette nouvelle estocade n'était pas assez claire.
... AU CONSEIL MUNICIPAL ...
Le conseil municipal est aussi un champ de mines, avec pas moins de 11 élus qui ont quitté la majorité depuis le début du mandat. Du jamais vu dans l'histoire de Grenoble. Derniers départs en date : 7 exclus, dont 3 adjoints, pour avoir osé émettre des réserves sur la hausse d'impôts... tout en la votant quand même. Toutes ces langues se délient et mettent un peu plus à mal le système Piolle, révélant les dessous de son fonctionnement et confirmant toutes les alertes de l'opposition menée par Alain Carignon. Dernier exemple en date : l'ex adjoint aux finances Hakim Sabri, qui a confirmé que le "plan de sauvegarde" de 2016 était bel et bien une arnaque.
... ET AU SEIN MÊME DE SA MAJORITÉ
Enfin, au sein même de ce qu'il reste de la majorité, les couteaux s'aiguisent en vue de la succession. Eric Piolle a annoncé plusieurs fois qu'il ne se représenterait pas. Il a successivement mis sur orbite Yann Mongaburu puis Maud Tavel pour prendre le relais, avant de les abandonner en rase campagne et de les laisser démonétisés. La passation de flambeau se joue entre les plus sectaires des Verts. La jeune et déjà vieille apparatchik Margot Belair masque mal son ambition, mais est affaiblie par les affaires autour de son compagnon Jérôme Cucarollo, élu Vert au département. Lucille Lheureux (Vert) est la dernière en date à faire montre de ses velléités. Adjointe à l'espace public pendant 6 ans (Grenoble n'a jamais été aussi sale), désormais adjointe à la culture (elle a torpillé la fréquentation du théâtre et impose ses dogmes aux acteurs culturels), elle est aussi une commerçante qui cumule les avis négatifs de ses clients. Et tout ceci ne l'empêche pas de faire la leçon. Bref, elle coche toutes les cases pour perpétuer le "Piollisme" ! Mais les élus LFI, l'arrogant roquet Alan Confesson en tête, vont-ils laisser les Verts truster la tête de liste ?
JAMAIS UN MAIRE DE GRENOBLE N'A ÉTÉ AUTANT EN POSITION DE FAIBLESSE
Le constat est sans appel : jamais un Maire n'a été autant affaibli dès la rentrée. Cerné par les affaires, miné par des divisions politiques qui l'isolent, et confronté à des Grenoblois qui, après 10 ans de mandat, commencent à comprendre l'arnaque d'un système qui n'a aucunement amélioré leur quotidien et répondu aux grands enjeux de la ville alors qu'ils sont toujours davantage ponctionnés. À deux ans et demi de la fin du mandat, l'époque où Eric Piolle marchait sur l'eau parait bien loin. Alors que l'heure du bilan approche dangereusement, la fin de règne s'accélère... et tout indique qu'il se terminera en eau de boudin.
Pour info : nouvelle arrivante depuis octobre 2022 mes impôts fonciers s élèvent à 2230 euros pour un 70 m2, appartement se situant près de la rue de Vigny.
Une seule idée en tête : vendre et partir de Grenoble.
Triste constat : une ville sale, des tensions palpables dans mon quartier et d autres, un manque de civisme déclaré, une pollution visuelle, auditive impressionnante.
Hausse faramineuse de l’impôt foncier, des tarifs de stationnement, des cantines et du périscolaire…
Hausse des violences, du bétonnage et des embouteillages…
Que de contradictions et d’incohérences avec la décroissance annoncée, les promesses d’humanisme et d’écologie. Notre Melon d’Or bat des records en matière d’impostures.
J’ai hate d’être demain.
Et merci pour ce resumé bien clair