LUCILLE LHEUREUX (Verts/LFI) S’AVANCE POUR SUCCÉDER À PIOLLE

Des informations concordantes sont diffusées par des élus de la majorité municipale qui ne la portent pas dans leur coeur : Lucille Lheureux serait prétendante à la succession de Piolle. L'actuelle Adjointe "aux cultures" (!) se sentirait apte à la fonction et en interne se présente comme la garante du noyau et de la ligne dure, sans concession. Une héritière légitime en somme.

Car la succession de Piolle est ouverte depuis qu'il a confirmé ne pas se représenter.

UNE FEMME POUR FAIRE OUBLIER PIOLLE

Depuis le début la stratégie des sortants est de présenter une femme à la succession de façon à rompre... médiatiquement avec le mandat de Piolle, sans changer rien sur le fond et en maintenant l'essentiel en place. L'arnaque est connue : "il faut que tout change pour que rien ne change'' (Le Guépard). Piolle en pinçait beaucoup pour Maud Tavel, son égérie qu'il a présenté mais a été battue pour prendre la tête de liste des Verts à la Région, puis annoncée comme Vice-Présidente de la Métro et qui a finalement seulement terminé en queue de peloton des Adjoints au Maire.

P. MÉRIAUX SE SUBSTITUE À M. TAVEL

Elle a pris ses distances et Piolle ne cache plus à ses proches son peu d'estime pour son "action" d'Adjointe à la tranquillité. Il l'a remplacé lui-même à des réunions à la préfecture et cette semaine pour les événements de Saint-Bruno c'est ... Pierre Mériaux, Adjoint au personnel et exécutant servile de Piolle qui était sur place et répondait au DL. Pour dire seulement que si la délinquance prenait le pouvoir à Grenoble, "le problème est National".

La municipalité se contentant selon lui de faire fonctionner les équipements publics. Quand elle le peut. C'est dire combien on peut compter sur elle pour lutter contre la délinquance. Bref, Maud Tavel est carbonisée. Elle a d'ailleurs repris le poste qu'elle avait abandonné au premier mandat à la Mairie de Saint-Martin d'Hères où elle est employée à 80%.

LE COUPLE BELAIR / CUCAROLLO EN DIFFICULTÉS

La deuxième qui a pointé plus que son nez est Margot Belair, du noyau dur. Toujours prête à aboyer les éléments de langage du cabinet, obéissante, au coeur du système. Son compagnon est Jérôme Cucarollo, un apparatchik des Verts : il a été l'attaché de leur groupe au Conseil Départemental, il est devenu Conseiller Départemental de Saint-Egrève, a été parmi les petites mains de la candidature de Piolle aux primaires pour la présidentielle, dont on connait le résultat. Il a participé à des opérations d'escroquerie politique, tel qu'apparaitre sur France 2 comme un opérateur lambda du vélo qui justifiait tout le discours municipal de Piolle.

UNE ENQUÊTE OUVERTE SUR TOUTENVÉLO

Mais c'est justement avec Toutenvélo qu'il est en difficultés. En effet, une enquête a été ouverte par le Procureur de la République sur les marchés publics.

Ils reposent sur la méthode "classique" pour permettre l'attribution de gré à gré : le saucissonnage. C'est ce dont Jérôme Cucarollo a bénéficié : selon Le DL et Place Gre'Net, le CCAS présidé par Eric Piolle lui a accordé deux marchés identiques, chacun pour une durée d’un an, renouvelable deux fois, soit une durée potentielle totale de trois ans. Quant au montant des commandes, un plafond de 15 000 euros par an a été fixé pour le premier contrat tandis que le second est de 5 000 euros par an maximum. Soit 60 000 €, seuil à partir duquel on ne peut pas conclure un marché sans publicité, sans concurrence et sans appel d’offres.

E. RECOURA, LE COMPAGNON DE L. LHEUREUX, QUITTE LA VILLE

Est-ce la révélation publique de ce caractère familial et clanique (Olivier Bertrand est suppléant de Jérôme Curarollo) du fonctionnement des Rouge/Verts et ce climat d'affaires qui incite Margot Belair à faire profil bas ?

Le fait qu'au même moment Eric Recoura, directeur recruté à la ville dans des conditions contestables selon la Chambre Régionale des Comptes, annonce quitter son poste montre que Lucille Lheureux , elle, entend dégager le terrain de toute accusation éventuelle de népotisme : son compagnon ne serait plus son éventuel subordonné si elle était élue. Dans leur systéme , il n'y a pas de hasard. Même si la présentation du départ d'Eric Recoura qu'en fait Serge Massé (DL du 10/8/23) n'est que dithyrambe et ignore les liens familiaux.

L. LHEUREUX A ÉTÉ ADJOINTE À L'ESPACE PUBLIC...

Comme toujours avec eux, son bilan calamiteux n'embarrasse par Lucille Lheureux : elle a été pendant les 6 premières années du mandat l'adjointe qui a accompagné, avec une constance qui force l'admiration, la dégradation de l'espace public grenoblois dont elle était responsable. On se souvient que devant les critiques elle avait répondu que "c'est la droite qui salit Grenoble" en renversant les poubelles...  Elle n'avait engagé qu'une seule action contre les sticks collés sur les poteaux : quand l'UMP d'alors (l'ex LR) avait collé des slogans pour dénoncer l'actionnariat de Piolle à Singapour. C'est dire son ouverture.

... ET VEUT "NORMALISER" LA CULTURE

Depuis 2020 elle sévit à la culture dans la continuité de Corinne Bernard, la précédente adjointe, une calamité qui a d'ailleurs été remerciée. Mais Lucille Lheureux a accentué la pression pour "normaliser" l'expression culturelle. Elle a repris en mains la programmation des théâtres qui était auparavant assurée par des collectifs d'artistes.

LE THÉÂTRE MUNICIPAL EST PASSÉ DE 60 000 SPECTATEURS À 5 700

Pour citer le seul théâtre municipal, désormais interdit au théâtre privé - car maintenant que l'Adjointe est chargée "des cultures", il est impossible d'avoir accès à toutes (!) - on est passé de 61 000 spectateurs  (saison 99/2000) à l'époque où Guy Systi, nommé par Alain Carignon, dirigeait le théâtre à... 5 700 spectateurs pour la saison 2022/23. Un tel succès pour l'accès élargi à la culture mérite bien une promotion.

LES ACTEURS CULTURELS SOUMIS À UNE PRESSION IDÉOLOGIQUE

Mais Lucille Lheureux a franchi un seuil important en imposant une "charte" aux artistes pour prétendre aux subventions. Alors que la création doit être libre, "exclut toute identification à une religion, une politique, une morale, une collectivité" comme le rappelait Milan Kundera, l'adjointe a décidé de corseter celle-ci par des obligations sur le féminisme, la parité, l'écologie, la transition

LA LISTE DES FESTIVALS SUPPRIMÉS POURRAIT S'ALLONGER

Ce qui lui donne la main pour refuser qui elle veut et contraint les acteurs culturels à se soumettre. Le foisonnement culturel grenoblois a été éteint. Tous les arts sont menacés par les diktats municipaux. Même l'art de rue. Eloïse Bonnan (le Petit Bulletin 29/8/23) rapporte que même le festival "Merci, Bonsoir" (25 000 spectateurs) qui revient au parc Bachelard du 19 au 23 septembre pourrait être le dernier à Grenoble. Après tant d'autres expressions culturelles et socio-culturelles.

"TANT QU'IL Y AURA LA FÊTE DES TUILES..."

Fabien Givernaud, programmateur de " Merci Bonsoir" au sein de l’association Mix’Arts, co-organisatrice avec le Prunier Sauvage, explique que « le soutien financier de la part de la Ville de Grenoble n’est pas à la hauteur». Actuellement, aucune réduction d'échelle n’a été décidée pour l'édition 2023, ni de changement de lieu pour 2024, mais ces options sont sérieusement discutées pour l'avenir. « Tant qu’il y aura la fête des Tuiles, il n’y aura pas d’autres gros festivals d'arts de rue à Grenoble que ceux municipaux », conclut amèrement Fabien Givernaud dans le journal.

En voulant s'occuper eux-mêmes de la part de cerveau disponible des Grenoblois pour faire passer leur idéologie, les Rouges/Verts asphyxient la ville.

UNE GESTION CALAMITEUSE...

En parallèle de ses fonctions, Lucille Lheureux a racheté quartier Berriat une enseigne commerciale de vêtements pour enfants, évidemment "bio et respectueux de l'environnement". La gestion du début a été désastreuse comme en ont témoigné nombre de clients sur son site. Voilà qui la qualifie donc doublement pour postuler à la Mairie ! Les Rouges/Verts sont rassurés : il n'y aurait pas de risque de consommation avec elle.

... ET UN ÉVENTUEL CONFLIT D'INTÉRÊT ?

Mais cet investissement décidé pendant son mandat pose aussi des problèmes d'éthique, voire de conflit d'intérêt éventuel. C'est dans le secteur géographique de son commerce que la Métropole rachète le plus grand nombre de commerces pour relancer l'activité du quartier. Elle y logera probablement des commerces avec faible loyer commercial qui pourraient être complémentaires de celui de Madame Lheureux afin de créer un pôle. Le résultat en sera la valorisation du fonds de commerce. L'élue déléguée au commerce n'est autre que Barbara Schuman, laquelle, jusqu'il y a peu, siégeait dans le même groupe politique que l'adjointe "aux cultures".

LFI LAISSERA T-IL FAIRE ?

Le profil de la prétendante pourrait donc faire tiquer. D'autant qu'au plan politique, malgré ses déboires nationaux, LFI qui a pris du poids avec l'élection d'Elisa Martin comme Députée n'a pas dit son dernier mot. Le parti pourrait refuser la pilule de l'obligation d'une candidate pour faire oublier Piolle. Les prétendants comme Alan Confesson et d'autres ne manquent pas.

BEAUCOUP RÊVENT D'UN CHANGEMENT DE GOUVERNANCE

En réalité sa mise sur orbite par Lucille Lheureux elle-même tombe mal à la veille du rendu du jugement de la Cour d'Appel, le 6 septembre, sur les marchés sans appel d'offres consentis par Eric Piolle. Le calendrier n'est pas le plus élégant. Elle a fait aussi lever les couteaux chez tous les membres de la majorité qui rêvent d'un changement de gouvernance, jugeant qu'il ne sera pas possible de poursuivre plus longtemps la gestion d'une si grande ville sur des bases aussi étroites et avec des méthodes aussi sectaires.

AGGRAVATION DE L'ARROGANCE, DE LA SUFFISANCE D'UNE DONNEUSE DE LECONS

Beaucoup estiment que les grenoblois ne sont pas prêts à accepter une aggravation de l'arrogance, de la suffisance de la part d'une donneuse permanente de leçons dont le bilan dans tout ce qu'elle a touché est sous les yeux de tous. Cerise sur le gâteau, exceptés quelques affidés, la plupart des acteurs culturels de la ville veulent se libérer de la mainmise municipale. Ce n'est pas en donnant la clef de la ville à celle qui les étouffe.

Est-ce que Lucille Lheureux subira le sort de Maud Tavel et de Margot Belair ?

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