UNE NOUVELLE ZONE DE NON-DROIT À GRENOBLE

Le deal étend son emprise aux alentours du 7 rue Léo Lagrange, rendant le quotidien des habitants invivable et faisant du secteur une véritable zone de non-droit.

"GRENOBLE LE CHANGEMENT" ALERTAIT IL Y A PLUSIEURS MOIS

En novembre dernier, notre collectif alertait déjà sur l'émergence du problème. Nous relations la prise de contrôle progressive de l'espace public par les dealers et les conséquences pour les habitants. Sans que personne ne s'en émeuve au sein de la majorité municipale, ou dans la presse locale. 

LA DÉGRADATION S'ACCÉLÈRE

Comme nous le craignions dans notre article de novembre, la situation n'a fait qu'empirer en l'absence de réponse des pouvoirs publics. Les dealers se sont appropriés la montée du 7, taguent les murs de leurs messages, dégradent les parties communes... et se sont permis d'écrire leurs menaces sur la porte du bureau d'accueil : "si tu pouki t mort". Forcément, les habitants vivent dans la peur de représailles et ne peuvent pas s'opposer frontalement à cette dépossession de leur cadre de vie. 

LE SILENCE DES RESPONSABLES

Tout cela se déroule dans le silence assourdissant de ceux qui sont aux manettes. Le bailleur social qui gère ces immeubles, CDC Habitat, est aux abonnés absents : les locataires de Grenoble-Habitat qu'Eric Piolle a vendu à la CDC (à moins que le juge statue en faveur du recours de l'opposition) peuvent mesurer ici toute la considération de ce bailleur pour ses habitants. Le Maire ne se préoccupe évidemment pas de ce sujet, trop occupé à tweeter pour parler de la Ligue des Droits de l'Homme (les habitants de Léo Lagrange aimeraient bien que leurs droits soient respectés eux aussi, et que le premier officier de police judiciaire de la ville, garant de l'ordre public, se manifeste). L'adjointe à la "tranquillité publique", Maud Tavel, est également portée disparue. Ces derniers mois, le seul sujet sur lequel elle a daigné communiquer a été celui de... la vidéo-verbalisation des voitures mal garées. On mesure bien les priorités municipales.

UNE VRAIE ZONE DE NON-DROIT

N'ayons pas peur des mots : nous sommes tout simplement face à une zone de non-droit. Les habitants sont livrés à eux-mêmes, les élus de la majorité ferment les yeux, les dealers font régner leur loi sans crainte de représailles vu le laxisme ambiant. Le trafic de drogue a petit à petit étendu ses tentacules sur un tout nouveau secteur, jusque-là épargné.

APRÈS HOCHE, BIS REPETITA 

Il est facile d'établir un parallèle avec ce que vit le quartier Hoche, à deux pas du centre-ville. Autrefois très tranquille, le deal s'est progressivement installé et gangrène désormais tout le secteur, là encore sans que nos élus humanistes ne s'en émeuvent. Les habitants vivent au gré des menaces et des nuisances. L'un d'entre eux a écrit lundi dernier, témoignant de son "effondrement nerveux total" : "Avoir le ventre noué et passer à table avec des bruits de rodéos ce n'est pas normal. Regarder la partie de tennis en 5 sets qui dure depuis des années entre la ville et l'Etat, ce n'est pas normal. Il est 1 heure 42 et je ne me sens pas apaisé. J'en ai ras le bol de mettre un casque avec réduction de bruit pendant des heures et des heures...". 

MAIS AUSSI L'ALMA, MISTRAL, LE LYS ROUGE...

Ces quartiers vivent désormais ce que subissent les habitants de l'Alma, de Mistral, du Lys Rouge, de Jouhaux et de tant d'autres qui vivent au rythme du trafic. Ces quartiers où les dealers contrôlent les allées et venues, caillassent la police et les pompiers, et où même les "médiateurs" payés par la ville et la métropole dans le cadre d'un dispositif visant à faire croire qu'ils agissent se retrouvent à s'arranger avec les trafiquants pour ne pas avoir de problèmes. 

LA RESPONSABILITÉ MUNICIPALE

L'un des plus grands naufrage moral de cette Municipalité aura été de faire infuser l'idée selon laquelle elle n'a aucune responsabilité dans tout ça. Elle commet en réalité une triple faute. La première consiste à envoyer un signal terrible d'impunité et de laxisme, en réfutant toute responsabilité, en rejetant le poids du problème sur l'Etat et en niant autant que faire se peut le phénomène d'insécurité (un "fantasme" !). Et les délinquants ont bien compris le message envoyé : ils ont le champ libre à Grenoble. La deuxième consiste à refuser, par dogmatisme, toute mesure pour améliorer la sécurité des Grenoblois : Eric Piolle refuse d'étudier le plan que remet régulièrement sur la table le groupe d'opposition présidé par Alain Carignon (vidéoprotection et centre de surveillance 24h/24, renforcement et armement de la police municipale, contrôle des attributions de logements sociaux...). La troisième consiste enfin à poursuivre les erreurs urbanistiques qui produiront demain de nouvelles zones de non-droit, avec un pourcentage ahurissant de logements sociaux. 

DE NOUVELLES ZONES DE NON-DROIT EN GESTATION

Sur ce dernier point, la réalité nous donne d'ailleurs déjà raison. Dans "l'écoquartier" de la Caserne de Bonne, la mixité 50/50 a déjà fait des dégâts : des propriétaires occupants ont quitté les lieux en mettant leurs biens à la location et les garages souterrains sont le cadre de nombre de trafics. La Presqu'île, cet univers de béton tant vanté par nos chers élus (aucun n'y habite) est à peine sorti de terre qu'il est déjà éligible aux dispositifs d'intervenants pour les quartiers en difficultés. Mais la catastrophe visible de cette politique d'urbanisme ne conduit pas pour autant les élus de la majorité à changer de braquet, pétri de certitudes idéologiques qu'ils sont. Et tant pis pour les habitants. 

ERIC PIOLLE NE RÉSOUDRA RIEN

Dès lors, que conclure de tout ça ? Il y a forcément de quoi être pessimiste car la politique d'Eric Piolle aggrave la situation et ce n'est pas maintenant qu'il évoluera et s'attaquera à ces problèmes. Mais il y a encore de l'espoir. Il reste moins de 3 ans de mandat avant les prochaines élections municipales : l'isolement du Maire, la brutalité de son fonctionnement, les affaires qui le cernent, le non respect de ses engagements font qu'il est plus affaibli que jamais. Et en face, l'opposition gagne du terrain à mesure que ses constats se vérifient et qu'elle esquisse des propositions pour redresser notre ville. Le changement est possible.

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