L. LHEUREUX CONFIRME QUE LE « BOUCLIER SOCIAL » EST UNE ARNAQUE
C'était LA mesure médiatique pour faire avaler la pilule : l'annonce de la gratuité des musées, à quelques jours du débat sur le budget, devait faire oublier l'augmentation historique d'impôts. Échec cuisant : dans une interview au "Petit Bulletin", l'inénarrable Lucille Lheureux confirme toute la supercherie de cette annonce.
"NOUS N'AVONS PAS BESOIN D'AUGMENTER LES IMPÔTS"
..."pour faire la gratuité" affirme de but en blanc l'adjointe à la culture. En une phrase, elle éteint tout l'argumentaire Piollesque qui a tenté de vendre un bouclier "social et écologique" en mettant bien en avant la gratuité des musées comme mesure sociale phare. Le groupe d'opposition menée par Alain Carignon avait immédiatement dénoncé ce gadget, bricolé dans la panique face à la bronca contre l'augmentation. Lucille Lheureux rappelle d'ailleurs, tout comme l'avait fait remarquer l'Opposition, que la gratuité était déjà étendue à un large public (-26 ans, publics précaires, premier dimanche du mois, l'été en cas de canicule...)... donc que cette annonce n'en était en fait pas une.
LE PRIX DES EXPOS TEMPORAIRES MULTIPLIÉ PAR 2
Mais après que Piolle ait fait miroiter la gratuité totale jusqu'au débat sur le budget, Le Dauphiné révélait quelques jours après que le prix des expositions temporaires, lui, allait être multiplié par 2, passant de 8 euros à 16 euros l'entrée. "Les mesures qui permettent au quotidien la relation avec les arts pour les Grenoblois n'ont pas lieu d'être quand on parle du rayonnement. C'est pourquoi il nous semble logique de maintenir une tarification" explique maintenant laborieusement Lucille Lheureux. Pitoyable raisonnement, puisque ces expositions à fort rayonnement, très attractive, sont celles qui attirent le plus de public y compris Grenoblois... et qui sont donc le plus susceptibles d'amener à la culture des personnes qui en sont éloignées.
LA GRATUITÉ... SAUF POUR PLUS DE LA MOITIÉ DES VISITEURS !
Toute l'arnaque est là : le système Piolle fait miroiter la gratuité pour tous mais Lucille Lheureux admet que plus de la moitié des visites le sont pour les expositions temporaires. Donc plus de la moitié des visiteurs annuels payeront : on est très loin du bouclier social. L'adjointe confirme d'ailleurs que l'idée est de conserver un budget similaire pour le Musée (2.4 millions d'euros de budget avec 650 000 euros de recettes). La billetterie continuera donc d'encaisser autant et la hausse d'impôts ne sera aucunement affectée au musée. Le mensonge s'effondre.
ABONNEMENT SUPPRIMÉ : LA MUNICIPALITÉ ÉLOIGNE LES GRENOBLOIS DE LA CULTURE
Comme si ce doublement du prix ne suffisait pas pour les expos temporaires, l'abonnement sera supprimé. Cet abonnement annuel à 18 euros par an seulement permettait l'accès aux expositions permanentes et temporaires, en illimité. Pour cette même somme, les Grenoblois n'auront donc plus accès qu'à une expo temporaire par an, alors qu'elles font la richesse du musée et son attractivité. Mais l'efficacité des mesures, la promotion de l'accès à la culture ne signifie rien pour les rouges/verts. Seule compte la communication : la (fausse) gratuité a été annoncée dans tous les médias locaux et par tous les canaux, tandis que ces éléments plus précis qui battent en brèche le concept même de gratuité n'auront pas du tout la même portée. Et ce genre d'enfumage dure depuis 9 ans.
RIEN N'EST PRÉPARÉ ET L'USINE À GAZ SE PROFILE
Selon nos sources, les équipes du Musée n'étaient pas du tout informées de toutes ces nouveautés, confirmant des prises de décisions dans la panique et la précipitation pour éteindre l'incendie des impôts. Évidemment, rien n'est prêt. Lheureux est d'ailleurs bien en peine pour expliquer comment, concrètement, les visiteurs justifieront qu'ils sont Grenoblois à l'entrée : "C'est à nous de travailler sur une mesure qui soit la plus efficace possible ; ça peut être un justificatif montré à partir d'un smartphone...". Cocasse pour une municipalité plutôt technophobe (on se rappelle des diatribes anti 5G de Piolle) et méprisant pour ceux qui n'ont pas de smartphone (notamment de nombreuses personnes âgées). On a hâte de voir le dispositif que nous pondront les phares verts de la civilisation, mais on peut leur faire confiance pour que ce soit une énième usine à gaz. Avec eux, rien n'est jamais simple.
CHANGEMENT DE DIRECTION : ON PEUT S'ATTENDRE AU PIRE
La culture toute entière aura souffert des années Piolle, avec ses deux adjointes successives Corinne Bernard et Lucille Lheureux. Que ce soit les acteurs historiques du monde culturel Grenoblois, comme les Musiciens du Louvre ; les théâtres dont la programmation a été placée sous tutelle municipale ; les bibliothèques avec la fermetures d'équipements de proximité dans les quartiers (et d'autres fermetures à venir) ; le patrimoine qui s'effondre ; et maintenant le musée, avec une nouvelle politique qui éloignera davantage les Grenoblois de la culture. Le changement de direction qui interviendra dans les prochains mois ne devrait rien arranger : le nouveau directeur choisi par le système Piolle devra mettre en oeuvre un "projet scientifique et culturel", pour définir les orientations du musée. On imagine sans peine que ces "orientations" colleront parfaitement avec celles de la majorité municipale (priorité à l'égalité femmes-hommes ou encore s'inscrire dans la dynamique de transition écologique...)... pour le plus grand malheur de ce musée iconique et de la diversité culturelle.
À MOINS D'UN MOIS DU CONSEIL, L'ARGUMENTAIRE PIOLLE S'EFFONDRE
Avant même le conseil du 13 mars, l'argumentaire d'Eric Piolle pour justifier son matraquage historique des Grenoblois ne tient plus debout, avec l'exemple de la gratuité des bibliothèques battu en brèche par sa propre adjointe. Entre ça, le contre-argumentaire diffusé par l'Opposition pour alerter les Grenoblois (que vous pouvez retrouver en cliquant ici), la majorité divisée sur le sujet, les tensions internes, l'ombre des affaires, la levée de bouclier contre la vente de Grenoble-Habitat, le conseil municipal s'annonce calamiteux pour lui. Dans ce contexte, la mobilisation des Grenoblois le 13 mars à 14h30 (devant l'ancien siège du crédit agricole, 47 Avenue Marcelin Berthelot, arrêts de tram Malherbe et MC2) pèsera d'autant plus et peut contraindre la majorité à renoncer à son projet mortifère. Rendez-vous devant le conseil !