ERIC PIOLLE TENTE DE RÉDUIRE L’OPPOSITION AU SILENCE

opposition piolle
Le Groupe d'Opposition (Alain Carignon, Nicolas Pinel, Brigitte Boer, Dominique Spini, Chérif Boutafa, Nathalie Béranger), ici en conférence de presse.

Eric Piolle souhaite faire voter une modification du règlement intérieur qui relèguera les questions orales des oppositions en fin de conseil.

UNE MODIFICATION DU REGLEMENT INTÉRIEUR EN DOUCE

En profitant d'une obligation légale de changement du règlement intérieur du conseil (pour intégrer des dispositions relatives au déontologue), Eric Piolle glisse une modification bien plus révélatrice. Les questions orales, que chaque groupe peut poser au Maire sur le sujet de son choix, ne seront plus lues en début de conseil, mais en fin de conseil après l'examen des délibérations. 

LE SEUL MOYEN D'EXPRESSION DES GRENOBLOIS RELÉGUÉ TARD DANS LA NUIT

Une décision qui n'a rien d'anecdotique. Les questions orales sont le seul véritable moyen d'expression des oppositions en conseil municipal. À chaque conseil, le Groupe d'Opposition présidé par Alain Carignon profite de cette tribune pour relayer les questions que se posent les Grenoblois, les problèmes qu'ils rencontrent dans leur vie quotidienne. En début de conseil, la presse est présente et les Grenoblois sont nombreux à suivre les débats en direct. En reléguant les questions à la toute fin, soit vers 22h/23h,  voire plus tard encore selon la longueur des débats, quand la presse n'est plus là et les Grenoblois déconnectés, Eric Piolle s'assure de minimiser la visibilité des questions que posent les oppositions. 

En novembre, le Groupe d'opposition avait profité de la question orale pour alerter les Grenoblois sur la hausse d'impôts historique qui se profilait (déjà).

TOUS LES MOYENS DE LA VILLE SONT MIS AU SERVICE DE SA MAJESTÉ

Eric Piolle verrouille encore un peu plus son système, pour éviter à tout prix qu'un sujet que son éminence n'a pas choisi ne se retrouve débattu. Il n'assure ainsi la visibilité que des délibérations qu'il a choisi, sur les thèmes qui lui conviennent. À l'image du verrouillage du reste de la communication municipale, avec un Gre.mag qui sert d'outil de propagande à plein pot (les oppositions ont droit à une maigre tribune de 2000 caractères maximum, espaces compris). L'utilisation des réseaux sociaux de la ville pour diffuser leurs points de vue est également interdite aux oppositions malgré une jurisprudence administrative en la matière... et la demande des élus verts/rouges dans l'opposition au département d'en bénéficier (dans l'esprit du "camp du bien", la possibilité ne serait donc valable que pour eux ?).

Cet engagement électoral de Piolle prête aujourd'hui à sourire tant il l'a bafoué.

LE REFUS SYSTÉMATIQUE DE CE QUI N'ÉMANE PAS DE SA MAJESTÉ

Concernant les délibérations, on retrouve les mêmes méthodes autocratiques : malgré le dépôt, depuis 2020, d'une soixantaine d'amendements par le premier groupe d'Opposition qui représente 25% des Grenoblois, la majorité municipale a refusé d'en adopter ne serait-ce qu'un seul. C'est sans doute ça, la "démocratie participative". 

UNE CONFIRMATION DE LA PERTINENCE DE L'OPPOSITION

Les questions orales demeurent donc le seul vrai moyen d'expression de l'opposition. Un moyen pas tout à fait libre, puisqu'il faut tout de même que les groupes envoient leurs textes 4 jours avant afin qu'Eric Piolle ait le temps de préparer sa réponse. Et qu'aucune réponse à la réponse du Maire n'est possible. Mais cette volonté d'invisibiliser les questions orales démontre toute la pertinence des sujets soulevés par le Groupe d'Opposition mené par Alain Carignon, qui profite de ces tribunes pour appuyer là où ça fait mal, pointer les angles morts de la gestion municipale et détailler les contradictions entre les discours et les actes. Incapable de se remettre en question sur quoi que ce soit, Eric Piolle ne le supporte pas. 

Un exemple de question orale d'Alain Carignon, sur un sujet qu'Eric Piolle n'aurait jamais abordé de lui-même.

ERIC PIOLLE SE PRÉPARE À AFFRONTER LA TEMPÊTE...

Après 9 ans de questions orales en début de conseil, le choix du timing pour changer le fonctionnement n'est pas anodin. Face aux grands sujets qui s'annoncent (hausse historique des impôts et poids de la dette, procès en appel pour la fête des tuiles, spirale d'insécurité et de violence, insalubrité de la ville, patrimoine abandonné...), Eric Piolle sait qu'il aura face à lui une Opposition qui ne fera pas de concessions, pleinement mobilisée pour défendre les Grenoblois, autrement plus mordante que la précédente "opposition" de connivence de M. Chamussy ( LR repenti)  

... EN FAISANT BIEN PEU DE CAS DE LA DÉMOCRATIE

Cette nouvelle décision accentue un peu plus la tentative de repli sur soi d'une majorité fragilisée par les décisions politiques désastreuses et la fracture de son groupe. À l'image des pratiques du système Piolle avec la presse, qu'il rêverait aux ordres, cette tentative de musèlement des oppositions montre qu'il fait peu de cas de l'expression démocratique. Et qu'il se contrefiche de l'expression des près d'1 Grenoblois sur 2 qui n'a pas voté pour lui aux dernières municipales. 

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