PARCS et JARDINS: LA MUNICIPALITÉ « BÉTONNE » GRENOBLE

 

La municipalité fait feu de tous bois en matière de propagande pour se défendre contre la «  bétonisation » de la ville. Il faut reconnaître que «  le Dauphiné » s’en fait un interprète plutôt complaisant, voire zélé. On a eu droit à un article- interview assez extravagant sous le titre évocateur » « Grenoble peut-elle construire de nouveaux parcs ? » sous la signature de Benoit Lagneux.  L’inénarrable Gilles Namur l’Adjoint ( Verts/FI) à la fraîcheur explique notamment sans que le journaliste ne rit à a sa figure,  que «  raser un immeuble pour mettre un parc à la place, c’est un gouffre financier. Ce n’est pas comme ça qu’on va faire des parcs demain. » .Car en effet, on s’en doute.

LES HECTARES D'ESPACES DE RESPIRATION POSSIBLES EXISTENT 

Benoit Lagneux évoque aussi le fait de «préempter des bâtiments  pour faire table rase et créer des espaces?«.  Mais pas le fait de préempter des espaces non construits , ce qui est tout de même plus aisé . Il n'évoque pas non plus la possibilité bien plus simple d’utiliser des terrains propriétés de la collectivité pour créer des espaces de respiration.  Trop simple ? Les exemples portés par l’opposition sont suffisamment nombreux pour piocher parmi eux : les 10 hectares d’Allibert propriété de la collectivité depuis 15 ans, friche repoussante en pleine ville,  dont une part aurait pu être réservée à une ferme urbaine comme l'a encore proposé Nicolas Pinel.  Ou bien la préemption des deux hectares des friches universitaires de la Bastille,  quatre fois moins cher que de préempter l’ancien bâtiment de la Chambre de Commerce ( 8 millions d’€) qui avait un acquéreur  privé. Ou le site de l’église St Jacques pour éviter la bétonisation de la Capuche.

 

ÉVITER L'URBANISATION du PARC TARZE

Ou, encore plus évident, ne pas urbaniser même partiellement – oui vous avez bien lu – un parc existant, le parc Tarze , dans un quartier – Jean Macé- très densifié. Ou plus logique sauver le dernier espace vert de Beauvert de la construction pas encore engagée.

DES ESPACES VERTS MAISON du TOURISME, PLACE VAUCANSON...  

Aucun de ces exemples ne figure dans les propos de propagande reproduits par le « DL » lequel souligne même »  Il semble aujourd’hui impossible de créer un nouveau parc dans le centre-ville de Grenoble » . Certes place Grenette c’est difficile… Mais l’opposition avait proposé de raser la Maison du Tourisme pour créer un espace vert, d’enterrer le parking de la place Vaucanson pour étendre le square Léon Martin. Dommage que la source d’information du journal soit unique, ce qui est d’ailleurs l’opposé de l’information.

 

POURQUOI ET PAR QUI GRENOBLE EST-ELLE ULTRA DENSIFIÉE? 

Ça n’empêche pas les propos lénifiants habituels sur la fait  « qu’à l’heure du réchauffement climatique, la question des espaces verts est une des clés pour mieux supporter les périodes de fortes chaleurs. L’arbre en ville pour atténuer les effets du réchauffement climatique. Grenoble n’échappe pas à la règle et dans les années à venir, les espaces verts vont être de plus en plus pris d’assau pour faire face aux pics de chaleur «  écrit Benoit Lagneux. Etonnant qu’une telle conviction ne suscite pas une réelle curiosité sur ce qui se passe à Grenoble et pourquoi.

LES ÉLUS VERTS RESPONSABLES DU LOGEMENT ET DE L'URBANISATION DEPUIS 1995! 

« Grenoble, ville fortement densifiée (…) où la densité de population atteint près de 9 000 habitants au km² » note- t-il encore, une ville centre hors région parisienne les plus denses de France et qui continue allégrement. La création de ce vaste ilot de chaleur urbain que devient Grenoble est voulu par les Verts : le plan densificateur qui a permis les quartiers ultra bétonnés de Bonne ( 1 200 logements) après Vigny-Musset et avant la Presqu’ile est l’œuvre de Pierre Kermen Adjoint (Verts/Ades) à l’urbanisme de Destot avec le PLU de 2004.  Le nouveau PLUI de la Métropole qui étend cette densification folle à toute l’agglomération est du à Vincent Fristot élu ( Verts/Ades) à l’urbanisme. Ces faits ne méritent-ils pas une interrogation à Gilles Namur ? Il n’en est rien.

Ainsi on peut parler des causes , sans évoquer leurs auteurs, les élus de la bande Avrilllier, ultra protégés.

CASERNE de BONNE 1, 4 HECTARES de JARDIN, REYNIÉS-BAYARD 5, 5 HECTARES de PARC...  

Mais Benoit Lagneux cite même  «l’autre possibilité, c’est la création d’un parc dans un projet global. Un consensus entre la construction de logements et la création d’une zone verte, comme a pu l’être le jardin de la caserne de Bonne  sous le mandat Destot, transformant ainsi l’ancienne caserne militaire. »  1 200 logements entre la caserne et la rue Hoche avec le jardin des Vallons, 1, 4 hectares, tandis que, caserne Reyniès-Bayard , la municipalité Carignon a créé le parc Pompidou de 5, 5 hectares pour de l’ordre de 3 fois moins de logements. Le réel n’est jamais dit afin de chanter un hymne à la gauche.  

FLAUBERT : L'ULTRA BÉTONISATION EST EN ROUTE 

Toujours dans le même registre, pour les 2000 logements de Flaubert , Gilles Namur annonce que le «  parc » existant , en réalité un boyau entre la rue de Stalingrad et Berthelot , « va passer de 2,5 à 5 hectares », Mais ou sont donc les 2,5 hectares supplémentaires pour 2000 logements ? il suffit de se rendre sur le terrain , de questionner les habitants qui voient avec inquiétude monter la forêt d’immeubles autour d’eux.

PRESQU'ILE : LE JARDIN EST ATTENDU DEPUIS 4 ANS...

Le «  Dauphiné «  s’extasie aussi sur le jardin de la Presqu’ile sous la signature d’Isabelle Calendre ( DL du 22/12/21) qui n’a pas un an de retard comme il est dit dans l'article : "Voilà 4 ans que les premiers immeubles du quartier Cambridge ont été livrés. 4 longues années sans espace vert, sans jeux, sans banc, sans arbre, sans fleur, sans biodiversité, sans ombre, sans fraîcheur, sans eau, sans jardin partagé, sans espace de rencontre pour créer des festivités, bref, sans espace public ouvert à tous, sans distinction" écrivait  l'Union de Quartier confluence et le collectif Cambridge en 2020 dans une pétition pour réclamer ce jardin.

... ET APPORTERA 1 M2 d'ESPACES VERTS PAR HABITANT 

Mais il ne faut pas froisser la municipalité Piolle. D’ailleurs « Le futur parc Cambridge sera la preuve que l’on peut mixer activité économique, logements et espaces verts » affirme péremptoire le même Gilles Namur  dans cet article. Un petit hectare pour 18 00 à 2 200 logements et des dizaines de milliers de M2 d’activités. Un calcul à la louche donne… 1 ME d’espaces verts pour 10 000 habitants . Le «  Dauphiné «  n’entre pas dans cette comptabilité sordide.

GRENOBLE COMPTAIT SEULEMENT 14 ME D'ESPACES VERTS PAR HABITANT EN 2014...

Pourtant à l’arrivée d’Eric Piolle à Grenoble, la ville comptait 14 M2 d’espaces verts par habitant contre 31 M2 à la moyenne des 50 plus grandes villes Françaises selon les propres données publiées par la municipalité dans Gre’Mag. Peu importe si "l’observatoire des villes vertes" estime que la moyenne des grandes villes est de 48 M2 d’espaces vert par habitant. Grenoble est la lanterne rouge des villes vertes , mais "capitale verte "Européenne. Allez y comprendre quelque chose.

... LE CHIFFRE EST ENCORE PLUS BAS 7 ANS APRÉS PIOLLE

La question est de savoir si, depuis l’arrivée de Piolle les espaces verts par habitant ont encore été réduits ? Elle n’a pas été posée, ce qui simplifie les réponses de Gilles Namur qui peut ainsi librement enfumer le lecteur en déblatérant sur «  la végétalisation «  du béton «   la nécessité de réaménager les parcs existants, pour donner envie aux Grenoblois de se les approprier encore plus ».

LE POUMON DE BACHELARD AGRANDI DE 5 HECTARES PAR LA MUNICIPALITÉ CARIGNON

Et de citer notamment le poumon que représente Bachelard /Champs-Elysées. Benoit Lagneux aurait pu lui faire remarquer à  propos de ce «  poumon »  que lorsque la municipalité Carignon a acquis la dizaine d’hectares de la Viscose qui appartenait à Rhône-Poulenc ,elle a partagé en deux : la moitié pour une activité économique qui donnera «  Technisud » et l’autre moitié ... pour l’extension du parc Bachelard. 

Pourquoi n’a t-elle pas fait de même avec les 10 hectares d’Alllibert ? Poser la question entrainerait le risque de constater que les municipalités Carignon ,avec une vingtaine d’hectares de parcs et jardin supplémentaires, sont celles qui ont le plus lutté contre les ilots de chaleur à Grenoble. On imagine la terreur qui doit saisir certains. 

LA MUNICIPALITÉ MET LES BOUCHÉES DOUBLE FACE AU MECONTENTEMENT

La propagande municipale sur ces questions a visiblement encore de beaux jours devant elle. Mais elle met les bouchées double parce que le mécontentement gagne de nombreux grenoblois qui comprennent l’entourloupe avec ce qu’ils voient sous leurs yeux. Qu’il s’agisse des anciens quartiers ou la moindre dent creuse est chassée ou qu’il s’agisse des «  éco quartiers «  ainsi nommés par anti-phrase, le constat est le même. La municipalité Piolle préfère simplement le béton aux parcs et jardins. Mais pour certains c'est aussi difficile à constater qu'à formuler. Car pour les médias, la gauche et les Verts ne peuvent être que bons, généreux et protecteurs de la planète. 

 

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