10-20 ARLEQUIN : L’ABANDON DES DERNIERS HABITANTS
Les derniers habitants du 10-20 Galerie de l’Arlequin sont totalement laissés à l’abandon par le bailleur et par la Municipalité. Ces derniers jours, nous avons reçu des témoignages édifiants.
DÉMOLITION PROGRAMMÉE SANS CONCERTATION
Les immeubles du 10 et 20 galerie de l’arlequin sont promis à la destruction, dans le cadre d’un partenariat Ville / Métro / ANRU. Une décision unilatérale, pour laquelle jamais l’avis des habitants concernés n’a été pris en compte.
Une association de résidents opposés à la démolition a pourtant vu le jour. Pour illustrer à quel point la “co-construction” fonctionne à Grenoble, les élus de la majorité municipale n’ont eu de cesse de diaboliser cette association et de l’accuser de prendre en otage les locataires !
En 2016, une pétition a recueilli 2000 signatures. Elle est restée lettre morte. E. Piolle croit en la démocratie participative quand il s’agit de choisir la couleur d’un poulailler mais pas quand cela concerne des projets majeurs qui touchent directement les grenoblois.
PIOLLE SOUTIENT LE RIC… SAUF À GRENOBLE
L’étendue de la tartufferie s’est révélée en 2019. Inspirés par la revendication des gilets jaunes, les habitants ont organisé un Référendum d’Initiative Citoyenne. Résultat sans appel : 70% des votants se sont ainsi opposés aux démolitions.
Piolle, dans une logique de récupération politique, n’avait eu de cesse d’afficher son soutien au RIC proposé par les gilets jaunes. Il aurait donc logiquement dû apporter son soutien au RIC de la Villeneuve. Il n’en a rien été : le Maire n’a jamais tenu compte du résultat, témoignant d’un mépris profond pour les votants qui se sont rendus aux urnes avec espoir.
2 ans plus tard, il persiste et signe dans son hypocrisie. Le RIC est l'une des propositions phares de son programme de candidat à la présidentielle. Avec l’exemple de la Villeneuve, les grenoblois savent désormais ce que valent les promesses électorales de Piolle.
LES HABITANTS CHASSÉS DE CHEZ EUX
La démolition est donc menée à marche forcée. Les collectivités n’ont reculé devant rien pour forcer la main des habitants. Ceux qui avaient engagé des recours se sont ainsi vus réclamer jusqu’à 90 000 euros de frais de justice par la Ville et la Métropole, avant que le montant soit révisé ! Un comble de la part de ces élus qui pavoisent à longueur de journée à propos de leur soi-disant humanisme.
Le 10-20 galerie de l’arlequin a également subi des incendies répétés (5 incendies entre décembre et janvier 2020). « Avec ces dégradations, on pousse les habitants à quitter le 10 – 20 pour accepter des relogements moins bien, et plus chers » affirmait ainsi André Béranger, militant bien connu de la Villeneuve. Le tout avec la complaisance passive de l’humaniste E. Piolle et de sa bande. Auréolés de leur mépris habituel, ils ne voudraient surtout pas voir leurs desseins remis en question par des habitants.
DES BÂTIMENTS LAISSÉS À L’ABANDON
Aujourd’hui, il ne reste plus qu’une poignée d’habitants sur place. Les immeubles sont dans un état de dégradation avancée, comme en témoignent ces photos prises lors de la visite de notre collectif.
Un habitant souffre de soucis de santé et peut donc très difficilement marcher et encore moins monter les escaliers. L’ascenseur est évidemment en panne, ce qui l’handicape considérablement, l'amenant même parfois à dormir dans des coursives puisqu'il ne peut plus accéder à son logement ! Le bailleur, dans sa grande générosité, refuse de le remettre en marche au moins jusqu’à son déménagement… et la Mairie explique qu’elle ne peut rien faire ! A Grenoble, pas de place pour les personnes âgées ou diminuées.
LES DERNIERS HABITANTS SUBISSENT MENACES ET AGRESSIONS
L’insécurité s’ajoute à l’insalubrité. Les bâtiments quasi déserts sont devenus un lieu idéal pour des groupes de “jeunes” qui font le pied de grue dans le hall. Et ces squats mettent en danger les derniers occupants. L’un d’entre eux nous explique avoir été agressé 5 fois depuis début juillet de cette année ! D’honnêtes habitants sont ainsi pris à partie par des voyous dans l’indifférence la plus totale des pouvoirs publics qui n’ont qu’une hâte: qu’ils quittent les lieux.
UNE SITUATION SYMPTOMATIQUE DE LA GOUVERNANCE PIOLLE
Ce qu’il se passe à l’arlequin est symptomatique de la gestion municipale d’E. Piolle. Derrière les discours grandiloquents tenus à Poitiers ce week-end et la solidarité revendiquée, des habitants qui souffrent et qui ne sont pas entendus. Vous pouvez compter sur notre collectif pour continuer à relayer la réalité que la propagande municipale s’obstine à cacher.