Il fut un temps ou les universitaires mettaient un point d'honneur à défier l'ordre établi. Cherchant le contre-point à la propagande -qui ne s'appelait pas encore la com'- du pouvoir en place.
A Grenoble un certain nombre d'entre eux se comportent en supplétifs et tiennent à l'afficher. Classiquement Sciences Po a toujours été et demeure le temple de la culture ambiante: les révoltés sont du côté du manche. L'un de ses cadres administratifs, Pascal Clouaire (Verts/FI) est l'un des rouages du système Piolle en matière de fausse participation des citoyens. Ce n'est pas un hasard si cet élu a officié 6 ans comme Adjoint à Grenoble à un tel poste: on connait le résultat.
QUEL BILAN POUR L'ENGAGEMENT CITOYEN !
Le plus faible taux de participation à une élection municipale depuis 50 ans, un Maire plus mal élu en 2020 qu'en 2014, avec moins de voix ! Et pas à cause du Covid. Parce que des communes voisines ont engendré des participations très fortes. Quel bilan pour l'engagement citoyen censé être le fer de lance de la municipalité.
ÇA N'EMPÊCHE PAS PIOLLE D'ÊTRE CANDIDAT PRÉSIDENT
Au passage cette absence de légitimité n'empêche pas Eric Piolle de prétendre devenir Président de la République (!), comme l'évoque encore Eve Moulinier dans le DL du 1 er janvier. C'est dire leur considération du peuple.
LE GRAND ORAL DE SCIENCES PO : LE GRAND BIDONNAGE
Sciences Po Grenoble est devenu l'officine de la majorité municipale. Pendant les premières années du premier mandat, avait même été monté "un grand oral" annuel censé soumettre Piolle à la question. Un bidonnage de première puisque les étudiants ne suivent évidemment pas les dossiers municipaux. Le Grand Timonier pouvait donc donner pleinement sa mesure.
Il a été mis fin à l'opération "Grand Oral" montée par Sciences Po
AVEC P.CLOUAIRE (Verts/FI) LE TEMPS DES ILLUSIONS
Le vrai débat est évidemment avec l'opposition qui suit et connait les sujets sensibles, décortique l'écart entre les annonces et la réalité, et les vraies questions sont celles des journalistes. Avec le "Grand Oral" le gros malin échappait à ça. L'opération est tout de même morte de sa belle mort parce que ce virtuel n'était pas tenable durablement. Mais avec Pascal Clouaire et ses amis, peu importe: pourvu que l'illusion ait été donnée un temps.
"JE TE TIENS, TU ME TIENS PAR LA BARBICHETTE"
En retour un grand silence a accompagné le rapport accablant sur la gestion de Sciences PO Grenoble par la Cour des Comptes ! Ceux qui interrogeaient la municipalité sur sa gestion étaient eux-mêmes accusés de mal gérer les deniers publics. On comprend qu'ils s'entendent comme larrons en foire puisque la majorité grenobloise a eu droit, elle aussi, aux remontrances les plus sévères de la Chambre Régionale des Comptes. Le "Grand Oral" est toujours passé à côté de l'essentiel... "Je te tiens, tu me tiens par la barbichette," disait une vieille comptine passée de mode.
INSÉCURITE : LA CAMPAGNE PROMOTIONNELLE de T.DAUDIGEOS
Ils annoncent avoir analysé 7 500 articles de presse de journaux nationaux de 1945 à 2019. La méthode est connue. Quand on veut noyer le poisson on "contextualise". Pour eux le tournant de l'image de violence de Grenoble est due au discours de 2010 de... Nicolas Sarkozy. Pas du tout aux émeutes qui l'ont précédé et ont donné lieu à des reportages détestables pour la ville.
L'EXPÉDITION TRIBALE DE 2012 N'A PAS JOUÉ
Pas question d'analyser pourquoi, en 2010, après 15 ans de gestion de la gauche et des Verts de Piolle associés, la ville explose. Le meurtre de Kevin et Sofiane, 2 ans après, à l'arme blanche, lors d'une expédition punitive de caractère tribal à Villeneuve encore, qui avait donné lieu à une émotion nationale, une chanson de Calogero, n'ont eu aucun impact. Pas plus que celle des deux jeunes de Mistral, morts sur le pont de Catane en 2019.
LA SÉMANTIQUE DU POUVOIR LOCAL
Pour eux "la ville est stigmatisée"à ce seul moment précis de Sarkozy. Un vocabulaire -la stigmatisation- bien connu de ceux qui manient la victimisation à outrance. Ils rejoignent la sémantique du pouvoir local selon laquelle, dénoncer une situation revient à stigmatiser la ville. Tandis qu'être laudateur sur des aspects de la politique municipale ne revient aucunement à soutenir son Maire.
Le collège de Villeneuve en feu ... mais la mauvaise image c'est Sarkozy
"LE SENTIMENT D'INSÉCURITÉ"
"Mais alors que la ville est stigmatisée en France et que le sentiment d'insécurité des Grenoblois grandit" écrivent ils "hors de nos frontières, Grenoble n'est pas du tout perçue de la même façon."
Retenons bien cette "ville stigmatisée en France" (!) et ce "sentiment d'insécurité des grenoblois". On se souvient de ce fameux "sentiment" d'insécurité qu'un certain Premier Ministre, Lionel Jospin avait lui aussi évoqué et l'avait payé assez cher. Ah, ce sentiment des beaufs à baguette sous le bras sans rapport avec la réalité.
GRENOBLE EST SORTI DU TROU NOIR GRÂCE à PIOLLE
Mais nos deux compères vont bien plus loin : "Deux événements survenus en 2020 pourraient bien faire évoluer l'image de la ville en France : la campagne des municipales et l'élection de Grenoble, capitale verte Européenne".
Une élection de Piolle qui obtenu moins de voix en 2020 qu'en 2014 avec 65 % d'abstention, ne déclenchant aucun élan et étant en quelques sorte "banalisé" avec l'élection de nombreux Maires Verts dans les grandes villes.
QUI SAIT QUE LATHI et NIMÉGUE SONT "CAPITALE VERTE" ?
Ensuite un label "capitale verte" très confidentiel, sur dossier, qui n'a apporté aucune reconnaissance aux villes déjà primées, un label très peu convoité avec peu de candidats. Qui sait que Lathi en Finlande était la précédente "capitale verte Européenne" ? Ou Nimégue au Pays Bas?
Mais Thierry Daudigeos et Frédéric Bally reprennent mots pour mot la com' de la majorité municipale : "la capitale des Alpes apparaît de plus en plus comme un laboratoire de solutions du futur pour l'environnement." Pour qui en analyse sérieusement les résultats, on est dans la franche rigolade.
Pas un beauf' d'extrême droite....
Bref, après les "politologues" de service de Sciences Po, type Sébastien Roché, pour qui, "ce qui génère la délinquance c'est la production massive de biens désirables et les inégalités sociales" (DL 28/11/19), voilà du renfort.
PAS DE DÉBAT ENTRE ÉCOLES de PENSÉE
On attendait de la part d'une école libérale et innovante des professeurs qui sortent des sentiers battus et rebattus de la bien-pensance dont tout le monde a fait le tour depuis belle lurette en connaissant sa bêtise crasse.
On espérait même un riche débat entre des écoles de pensée. On découvre le règne du conformisme sur tous les sujets-clefs de la société comme si un enseignant sans bases solides, plongé dans une culture dominante, ne pouvait que s'y dissoudre.
LES DOGMES LOCAUX D'UN AUTRE ÂGE
Même sur l'économie locale on a vu ce qu'il en était. Sur l'écologie plutôt que le copier/coller des Verts on rêvait aussi d'une autre approche tournée vers la société de liberté, l'innovation qui sont beaucoup plus performantes pour faire face au réchauffement climatique que les dogmes locaux d'un autre âge. Il n'y a pas plus ringard que ces jeunes-là.
NOTRE VILLE MÉRITE MIEUX
Les penseurs de ces alternatives -tel par exemple Luc Ferry, libéral et gaulliste- ne manquent pas d'idées. Malheureusement au lieu d'aller chercher dans les courants de fond, certains ont décidé de simplement observer le clapotis de surface et se laisser balloter par lui. Un vrai gâchis pour eux et notre ville qui mérite mieux.