NEYRPIC OUVRE ET GRENOBLE EST DÉPEUPLÉE

Le gigantesque centre-commercial Neyrpic a finalement ouvert ses portes ce mercredi 2 octobre, attirant une foule considérable. Pendant ce temps, la fuite des commerces grenoblois se poursuit et le mastodonte fait craindre le pire.

UN "PÔLE DE VIE" À L'ENTRÉE DE GRENOBLE

Les habitants étaient donc très nombreux à l'ouverture de Neyrpic, qui ne se conçoit pas comme un simple centre-commercial mais comme un "pôle de vie" regroupant boutique, restauration et loisirs. C'est à dire comme une sorte de nouveau centre-ville de 45 000m² très tape-à-l'œil, aux portes de Grenoble où le centre historique, lui, dépérit avec des commerces qui ferment les uns après les autres et une tendance à l'uniformisation qui ne présage rien de bon pour la suite. 

La une du Dauphiné du 3 octobre.

ZARA, MAJE, CLAUDIE PIERLOT FERMENT ET FILENT À NEYRPIC

Avenue Alsace-Lorraine par exemple, une véritable locomotive commerciale vient d'ailleurs de fermer ses portes pour rejoindre Neyrpic : Zara, la célèbre enseigne de prêt-à-porter. Un coup dur pour Grenoble qui perd un commerce bien implanté qui attirait de nombreux consommateurs dans le centre, garantissant ainsi une vitalité commerciale dépassant sa seule boutique. Idem pour Maje et Claudie Pierlot, rue Docteur Mazet, qui déménagent dans le nouveau mastodonte martinérois !

LA DÉSERTION DU CENTRE

Dans la même rue, on peut aussi noter la fermeture de Sandro ou encore d'Yves Delorme : le désert grenoblois s'étend et touche les artères les plus commerciales du centre-ville. Plus personne ne croit aux cocoricos de la municipalité qui prétend que Grenoble aurait un très faible taux de vacance commerciale. On mesure à vue d'œil le déclin. Et ça ne devrait évidemment pas s'arranger si Neyrpic fonctionne à plein régime.

LA LANGUE DE BOIS MENSONGÈRE DU PROMOTEUR

"On est très respectueux des équilibres du territoire" vante pourtant François Agache, directeur général d'Apsys, le promoteur de Neyrpic. Si on ne blâme pas la société de réaliser un projet lucratif (c'est son rôle), on ne peut que dénoncer ce mensonge : la publicité très agressive déployée ces derniers mois pour débaucher commerçants et consommateurs grenoblois est tout sauf "respectueuse des équilibres". Les mêmes assumaient d'ailleurs il y a quelques années avoir comme objectif de capter la clientèle du Grésivaudan. Il revendique par ailleurs 60% d'enseignes "inédites"... donc pris dans l'autre sens : près de la moitié font une concurrence directe à des enseignes existantes dans les communes. 

Le genre de coup de comm' pour Neyrpic organisé en plein centre de Grenoble (vidéo promotionnelle sur le compte tiktok de Neyrpic). Une publicité "respectueuse" !

LE DAUPHINÉ : "UNE SITUATION QUI DEVRAIT ÊTRE SUIVIE DE PRÈS PAR LA MÉTRO"...

Albane Pommereau, journaliste du Dauphiné, explique dans son article consacré à la fermeture de Zara liée à l'ouverture de Neyrpic : "une situation qui inquiète les commerçants de la capitale des Alpes et qui devrait être suivie de près par la Métropole, en charge de l’attractivité commerciale du territoire". Les commerçants grenoblois peuvent être rassurés, ils sont sauvés : la métro va suivre leur chute aux enfers de près. C'est pourtant la métropole elle-même qui est à l'origine de Neyrpic !

... ALORS QU'ELLE EST RESPONSABLE DE CETTE POMPE ASPIRANTE

Le projet est porté par le maire communiste de Saint-Martin d'Hères David Queiros. Il a été avalisé par la majorité métropolitaine de Christophe Ferrari (à laquelle appartient David Queiros). Le groupe Rouge/Verts d'Eric Piolle, premier en nombre d'élus, aurait pu le stopper mais a laissé faire pour des raisons politiciennes (ne pas fracturer la majorité qui lui garantit des postes !). Déjà dans les années 70, Hubert Dubedout, idole de la gauche piollo-ferrariste, était à l'origine de Grand Place qui a asséché les commerces de proximité de tout le sud grenoblois. Avant Neyrpic cette année, ses successeurs spirituels ont réalisé l'extension de Grande Place l'an dernier. 

grand place commerce grenoble
En fin d'année dernière, l'inauguration de Grand Place, ce temple de la consommation, a été inaugurée. 16 000m2 et 30 enseignes supplémentaires renforçant encore son hégémonie sur le sud Grenoble.

DES MESURES RUSTINES INEFFICACES OU CONTREPRODUCTIVES

La métro est donc la cause de Neyrpic. Que fait-elle pour en traiter les conséquence ? Elle créé des concours gadgets pour le commerce, ouvre la porte au flicage selon des critères écologiques et sociaux (se sont-ils interrogés sur l'impact carbone de Neyrpic ?), met en place des usines à gaz qui se superposent aux services existants pour le commerce et ... augmente les taxes sur les locaux commerciaux vacants ! La conseillère déléguée au commerce Barbara Schuman est particulièrement fière de ces mesures rustines au mieux inutiles, au pire contreproductives, alors qu'elle reconnait elle-même que la part de commerces traditionnels implantés dans le centre grenoblois était déjà  inférieure de 10 à 15 points à la moyenne des métropoles. Avant Neyrpic!

LA MUNICIPALITÉ PIOLLE AGGRAVE LE PROBLÈME

L'adjoint au commerce à Grenoble, le sémillant Alan Confesson (LFI), ne fait pas mieux. Celui-là théorise sa propre inutilité quand il ne brille pas par son sectarisme et son mépris pour les commerçants. La majorité municipale mène tambour battant des politiques publiques nuisibles aux commerçants (rue de Strasbourg où elle a dû reculer, Cours Berriat, Avenue Jeanne d'Arc...). Et quand elle n'est pas la cause des problèmes qui touchent les commerçants, elle s'avère incapable de traiter les problèmes. 

La campagne de comm' de la ville en ce moment. Gadget (coûteux) qui s'adresse à ceux qui sont déjà la, ne rivalise pas face aux moyens déployés par Neyrpic et qui ne traite évidemment aucun des problèmes structurels.

LA PAUPÉRISATION ET LA FERMETURE DE GRENOBLE TUENT LE COMMERCE

Car le commerce grenoblois subit un double cisaillement. D'un côté, la ville se paupérise à toute vitesse en raison des choix effectués par les majorités Piolle / Ferrari en matière de politique du logement : de moins en moins d'habitants de Grenoble ont les moyens de consommer dans les boutiques. De l'autre, les consommateurs extérieurs qui en ont les moyens vont ailleurs car la ville perd en attractivité (les sujets de sécurité, incivilités, malpropreté ne sont pas traités) et en accessibilité (hausse démentielle du tarif du stationnement, suppression à la hache du nombre de places disponibles...). 

Les officines proches des Verts qui dénonçaient Neyrpic oublient de pointer les responsabilité des élus roses/rouges/verts. Omission ou compromission ?

LES COMMERCANTS PEUVENT DIRE MERCI AUX ÉLUS EN CHARGE

Les fautifs ici ne sont donc pas à chercher du côté du promoteur de Neyrpic, entreprise privée qui développe son activité dans le respect du cadre légal. Mais bien des élus qui ont déroulé le tapis rouge à un tel projet tout en menant une politique de fermeture du centre-ville de Grenoble et qui s'avèrent incapables de traiter les problèmes d'attractivité. 

Avec Neyrpic ouvert, cela ne risque pas d'aller en s'arrangeant. Bien au contraire puisque en parallèle la majorité municipale continue à tenter de passer en force des projets de réaménagement comme celui de l'avenue Jeanne d'Arc qui aboutirait à la mort d'une autre artère très commerciale. 

Les commerçants grenoblois qui ne se résolvent pas à cette mort à petit feu ont une arme : leur bulletin de vote dans 17 mois, car même s'ils résident ailleurs, ils peuvent s'inscrire pour voter à Grenoble à l'adresse de leur commerce. 

NB : ne pas omettre que bien souvent les propriétaires mettent la taxe foncière à la charge du locataire dans les baux commerciaux. Celle-ci étant devenue insupportable après les +30% , elle contribue à la mort du commerce Grenoblois

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