ERIC PIOLLE L’ASSURE : « NOUS SOMMES L’ORDRE »…

À l'occasion de ses 10 ans de mandat, Eric Piolle a pris la plume et nous gratifie d'une nouvelle note de blog parfaitement révélatrice du personnage et de la supercherie de cette décennie.

LE RETOUR DU BLOGUEUR

Rappelez-vous : en février dernier, l'aspirant candidat à la présidence (de la République ou de la métropole) lançait en grande pompe son blog. Une nouvelle tellement importante qu'il s'était empressé d'informer la presse nationale de la publication de sa 1ère note (seuls quelques médias amis avaient accordé à cette information capitale quelques lignes). Depuis, plus rien. Jusqu'à une nouvelle publication ce mercredi 24 avril.

ERIC PIOLLE VEUT VOTRE BONHEUR

Comme pour son premier billet, le ton est pompeux et la forme est toujours décousue, difficile à suivre, témoignant d'un certain désordre de la pensée de l'auteur. La vision qu'a Eric Piolle de sa propre action est affichée d'entrée de jeu avec la citation de l'article 1 de la constitution de la première république : "le but de la société est le bonheur commun". Comme chacun le sait, les Grenoblois n'ont jamais été aussi heureux que depuis l'arrivée des phares de l'humanité Verts/LFI (il n'y a qu'à voir le nombre de départs d'élus essorés par sa bienveillance, et les manifestations de bonheur à chaque réunion publique...). 

10 ANS D'ÉCOLOGIE AU POUVOIR...

La note s'intitule "10 ans d'écologie au pouvoir à Grenoble". L'exercice pourrait donc être intéressant : on s'attend légitimement à y trouver des éléments tangibles sur la manière dont le Maire estime avoir tendu au "bonheur commun" des Grenoblois, sur les résultats de ses projets, sur sa vision de l'évolution de la ville. Après un peu de storytelling sur l'émotion de la victoire de 2014 ("nous ne nous appartenons plus, je suis et nous sommes au service de toutes les grenobloises et tous les grenoblois" explique celui qui ne répond pas à leurs courriers et fuit les sollicitations), le ton est donné d'emblée : "à l’occasion de cet anniversaire, mon idée n’est pas ici de faire un bilan".

... MAIS PAS DE BILAN À EN TIRER

"Pas de bilan non, mais l’envie de partager simplement 4 clés qui m’ont guidé" poursuit-il. La dérobade est grossière mais comment ne pas la comprendre ? Eric Piolle n'a aucune envie de se confronter à son propre bilan qui est en effet loin de laisser rêveur : une gouvernance brutale et autoritaire, une politique qui fracture les Grenoblois et paupérise la ville. Il se propose à la place de faire ce qu'il sait faire de mieux : brasser de l'air. 

Le groupe d'opposition d'Alain Carignon a lui dressé le bilan des 10 ans de Verts/LFI : le document est à retrouver en cliquant ici.

TOUT N'EST QUE JOIE ET POÉSIE

Une première partie est ainsi consacrée au partage de sa vision de l'exercice du pouvoir, une "invitation concrète, joyeuse, poétique et esthétique"... Autant l'idée a été appliquée pour sa campagne de 2014, très colorée et construite comme une série TV par des communicants comme Erwan Lecoeur. Autant oser revendiquer 10 ans après "la responsabilité que d’avoir la discipline, la joie et l’enthousiasme" relève soit du culot soit du déni de réalité : la discipline s'effiloche à mesure que les départs d'élus s'enchainent, la joie a laissé place à la crispation de la municipalité et au rejet des Grenoblois, l'enthousiasme s'est transformé en désillusion cruelle pour les élus de ce qu'il reste de la majorité, dégoûtés par la fin de règne et son ambiance maussade. L'exercice du pouvoir a tué le rêve originel.

MAIN DANS LA MAIN AVEC LES ACTIVISTES DE GAUCHE EXTRÊME

Eric Piolle assume ensuite un fonctionnement main dans la main avec les groupuscules extrémistes (ses "alliés"). Il explique s'occuper de porter un projet "désirable" pendant qu'il laisse "à d'autres (lanceurs d'alerte, activistes, scientifiques,...) le soin de rappeler que l'horloge tourne et avec elle les destructions de plus en plus irrémédiables des conditions de vie". Il revendique le rejet de "l'urgence" pour élaborer son projet, mais reconnait ce moteur comme "légitime chez beaucoup de nos alliés".

LA RÉPARTITION DES RÔLES

Concrètement, on est dans le bon flic, méchant flic. Les "activistes", c'est-à-dire la nébuleuse d'extrême gauche allant d'Alternatiba aux "antifas" s'occupent des actions chocs (voire violentes). Et les Verts/LFI se font élire en lissant le discours. Consciemment ou inconsciemment, les premiers sont les idiots utiles des seconds qui leur rendent d'ailleurs bien en étant parfaitement complaisant même en cas de dérapage (on se souvient ainsi du Sénateur EELV Guillaume Gontard apportant son soutien aux nervis antifas ayant tabassé gratuitement 4 jeunes militants de droite)...

LA DÉRIVE IDÉOLOGIQUE POUR GARDER UN FOND DE COMMERCE

3ème "clé" que nous livre le Maire : celle de sa dérive idéologique assumée. Il assume avoir "rompu avec le développement durable", concept pourtant au coeur de la doctrine écolo jusque-là, et se lance dans le champ lexical marxiste de critique de "l'idéologie de la croissance", du "productivisme"... Sur le fond, nous rappellerons simplement que c'est bien cette fameuse croissance (et avec elle le progrès technique et scientifique) qui permet l'amélioration des conditions de vie du genre humain. Mais alors que tout le spectre politique s'est emparé de la question écologique, les Verts entament une fuite en avant avec des positions toujours plus extrêmes pour conserver ce qui n'est pour eux qu'un fond de commerce électoral. Plus rouges que verts, ils décrédibilisent malheureusement la cause écologique au sens large.

"NOUS SOMMES L'ORDRE, ILS SONT LE DÉSORDRE"

Dernière leçon d'Eric Piolle : "nous sommes l'ordre, ils sont le désordre". Prière de ne pas rire. Il explique "faire durer la cité en garantissant des sécurités aux citoyens", et développe plus loin ce qu'il entend par là : les sécurités, ce sont des "politiques d'adaptation au changement climatique" et "de réduction des inégalités". Il n'a réussi ni l'un (Grenoble est devenue sous les Verts 1ère ville de France avec Paris pour les ilots de chaleur) ni l'autre (tous les indicateurs pointent une paupérisation des Grenoblois en 10 ans). On comprend qu'il dévoie le sens de "sécurité" vus ses résultats (7ème ville la plus dangereuse), mais oser revendiquer représenter l'ordre dans une ville où les chantiers sont rackettés par les mafias et des secteurs entiers tenus par les dealers représente une provocation dont on se passerait bien. 

Des dix ans de Piolle et de ses amis, on retiendra évidemment "l'ordre" et l'apaisement...

AU ROYAUME DES NULS, LE DISCOURS EST ROI

Pas de bilan, mais des analyses abstraites. Nous y revenons souvent : avec Piolle, le discours devient performatif et remplace la quête de résultats concrets. À ce titre, la toute dernière phrase de la note de blog est un trésor de cynisme (ou d'inconscience) : "une vision sans action est une illusion, mais l'action sans vision est une désillusion". On a la sensation d'être doublement servis, car les Grenoblois auront non seulement eu l'illusion mais également la désillusion !

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