OÙ PRENDRE LES 100 MILLIONS D’EUROS DE DÉFICIT DE LA PRESQU’ILE ?
Comme beaucoup de délibérations importantes, celle-ci est passée quasi inaperçue au Conseil Municipal du 25 septembre. La municipalité "actualisait" sa participation financière au déficit de l'opération urbaine de la Presqu'île : elle est maintenant chiffrée à près de 100 millions d'euros. Seul le groupe d'opposition d'Alain Carignon a relevé cette anomalie et voté contre.
Au budget de 2024, la ville a inscrit ... 5 millions d'euros. Il en manque encore 95. Certes, en même temps, la municipalité a repoussé la fin de la ZAC confiée à la SEM SPL/SAGES dirigée elle-même par les Rouge/Verts, dont Pierre Kermen (Verts/Ades), l'ex-tête de liste des Verts, en a même été Directeur Général !
UN MEMBRE DU GIEC A CONDAMNÉ L'OPÉRATION PRESQU'ILE
Repoussée à 2039 (pas 2050...). Mais le gros de l'opération Cambridge est achevé. Malgré la bétonisation intensive qui ne laisse pas un mètre carré de respirable, si bien qu'un membre du GIEC a condamné le projet, le déficit augmente.
Pour se protéger, la SEM a décidé de ne plus recourir à l'emprunt pour ce projet. Il est convenu entre elle et la ville qu'elle appelle les financements de déficit quand elle en a la nécessité. C'est un "droit de tirage" sur lequel la ville n'a rien à dire.
LA SEM PEUT RÉCLAMER À LA VILLE EN FONCTION DE SON SEUL CALENDRIER
Ainsi, tout à coup, une année ou une autre la SEM peut réclamer 10 ou 20 millions d'euros que la ville doit automatiquement inscrire à son budget. C'est à ce type de bombe à retardement qu'on mesure l'attention des Rouge/Verts grenoblois aux générations futures. Avec les emprunts massifs de 2023, l'encours de dette de la ville est porté à un niveau jamais atteint : 320 millions d'euros.
Mais cette dette "officielle" n'intègre pas des dettes réelles disséminées dans les SEM de la ville comme la dette "Presqu'ile" de 100 millions d'euros et celle de Flaubert sur laquelle nous reviendrons.
10 000 M2 D'ESPACES VERTS POUR 4000 LOGEMENTS : 1 M2 PAR HABITANT
Malgré ce déficit hors normes, la part de nature en ville dans ce nouveau secteur est réduite à presque rien : 10 000 M2 d'espaces verts nouveaux qu'Eric Piolle fait semblant de limiter aux seuls habitants du secteur Cambridge. Il ricane chaque fois qu'Alain Carignon lui rappelle que le projet Presqu'ile ce sont... 4000 logements nouveaux et que ça fait de l'ordre de 1 M2 d'espaces verts par habitant. Le chiffre de 4000 logements figure bien dans les délibérations municipales et le seul espace de respiration est bien celui qui a été créé au milieu des immeubles de grande hauteur. Le mensonge Piollesque ne tient pas la route un instant.
DURAND-SAVOYAT/ESCLANGON : BÉTONISATION INTENSIVE
L'intensité de la bétonisation actuelle autour de la rue Durand-Savoyat, de la rue Esclangon est effrayante. Des habitants vont se trouver à hauteur de l'auto-pont, en bordure des voies très bruyantes de chemins de fer, d'autres perdent la vue sur les montagnes et le soleil et se trouvent enserrées. Une bande végétalisée face à l'école Simone Lagrange, entre la Rue Durand-Savoyat et le Clos des Fleurs va être urbanisée pour pouvoir vendre de la charge foncière !
REFUS DE SAUVER LA BANDE VÉGÉTALISÉE ENTRE DURAND-SAVOYAT ET LE CLOS DES FLEURS
Au Conseil Municipal du 25 septembre, Margot Belair, l'adjointe (Verts/LFI) à l'urbanisme, une dure du noyau dur, a refusé de répondre à Alain Carignon qui lui demandait de sauver de l'urbanisation la bande végétalisée (et autrefois arborée !) entre Durand-Savoyat et le Clos des Fleurs.
UNE MUNICIPALITÉ RECORDMAN DES ILOTS DE CHALEUR
Pourtant devenue recordman en 2023 des ilots de chaleurs pour les grandes villes, la municipalité devrait sanctuariser les derniers espaces de respiration qui demeurent. Au contraire elle se dépêche afin de rendre l'urbanisation irréversible. Même le très modeste jardin public Tarze va être urbanisé.
DES FAÇADES SANS AUCUNE COUPURE OU RESPIRATION
Le secteur de la rue Félix Esclangon est atteint par cette "bétonite aigue". Les façades sans aucune coupure ou respiration, ne laissant aucun espace à l'air ou au végétal s'étendent jusqu'à obstruer tout l'horizon. Cette chasse à la recette est incompréhensible alors que le déficit est si considérable quand même.
L'EXPLOIT : GROS DÉFICIT ET BÉTONISATION INTENSE
Parvenir à créer des nouveaux quartiers critiqués par des membres du GIEC, temples de béton et de bruit, avec des dysfonctionnements majeurs en matière de chauffage et d'eau comme les ont vécu les locataires du HLM Actis, le Solaris, pourtant inauguré en grandes pompes par Eric Piolle lui-même, et en même temps un trou financier considérable, est un exploit de nos phares de la planète.
Certains immeubles, comme ABC de 62 logements sociaux, ont reçu... 1000 € de subvention par M2. Car il était dit particulièrement innovant.
LE PAVILLON DE LA MOBILITÉ : UN ÉCHEC COUTEUX POUR LE CONTRIBUABLE
Ils ne communiquent d'ailleurs plus du tout sur le "Pavillon de la Mobilité" qui a été l'une des grandes oeuvres de Yann Mongaburu (Verts/Ades), l'un de leurs sous-phare. "Mutualisé, innovant, écologique, avec son toit terrasse végétalisé" d'un cout de ... 13 millions d'euros. Pour 475 places de parking. Un échec total et de l'argent du contribuable parti en fumée.
DES PROJETS STOPPÉS FAUTE D'ARGENT
Le bilan écologique et financier de "l'éco-quartier" de la Presqu'ile devra être dressé. La qualité de vie des habitants mesurée. Mais en attendant les chiffres annoncés donnent le tournis.
Il s'ajoutent à la catastrophe financière de la ville que les élus de la majorité municipale tentent de cacher par des rodomontades et des annonces mirifiques sans lendemain. On ne compte plus maintenant les projets stoppés, retardés faute d'argent comme on l'a vu en fin d'année 2023. La ville n'avait plus d'argent. Elle en aura de moins en moins et la Métropole ne pourra pas venir à son secours.
LE RÉEL EXPLOSE DANS DE VIOLENTES SECOUSSES
Tous ces éléments du réel, écologiques et financiers, sont tenus opaques sous une chape de plomb, couverte par une abondante communication qui commence à l'école comme on le constate. Avec "le plan de sauvegarde" (!) en 2016, l'augmentation d'impôts de 30 % en 2023, le réel explose dans de violentes secousses.
SITUATION FINANCIÈRE : UN TREMBLEMENT DE TERRE
Celle que produira le déficit de l'opération Presqu'ile interviendra à un moment où personne ne s'y attend. Elle ajoutera à l'intensité du tremblement de terre que représente la situation financière et d'endettement de la ville et de la Métropole.
Scandaleux !
Outre leur incompétence, quand donc les responsables « jamais coupables » devront-ils rendre des comptes, être démis de leur postes et poursuivis ? Il n’est pas normal que les contribuables doivent toujours passer l’éponge pour les dégats commis par ces gens-là.
Et peut-on savoir en détail les causes de ce déficit ?
Si vous ne voulez pas vous retrouver à cohabiter malgré vous avec des logements sociaux, voici 2 outils indispensables :
https://www.urbi-explore.fr/hlm
Ce site recense tous les logements sociaux en France, mis à jour une fois par an.
On les voit facilement sur la carte en bleu.
Et enfin,
https://annuairedescoproprietes.fr/
Qui vient en complément du premier site.
Exemple, je regarde sur la carte la ville de corenc, il y a du HLM au 19 A avenue de l’eygala (corenc), le site https://www.urbi-explore.fr/hlm m’apprend qu’à cette adresse l’acquisition a été faite en VEFA par un bailleur social, date 2020, il y a 10 logements sociaux à cette adresse, 4 PLAI, 6 PLUS.
Maintenant je me rends sur https://annuairedescoproprietes.fr/
et je cherche l’adresse, il s’agit d’une résidence qui s’appelle « Le Clos de l’Eygala ».
Une rapide recherche sur google m’indique que cette résidence a été construire par le promoteur Trignat Residences.
Autre exemple, je regarde à Montbonnot saint martin sur la carte, à l’adresse les terrasses de pré mayen on apprend qu’un bailleur social a acheté en VEFA à un promoteur privé en date de 2013, il y a à cet endroit 38 logements sociaux, 10 PLAI, 25 PLUS, et 3 PLS.
Le site https://annuairedescoproprietes.fr/ m’indique que la copropriété privée construite sur le même terrain s’appelle « le parc de pré mayen », et google m’apprend qu’elle a été construite par le promoteur Bouygues Immobilier (Blanc). Le promoteur a séparé les 2 parties, un bâtiment uniquement occupé par les HLM, et l’autre partie par les acquéreurs privés, d’ou les 2 nom les terrasses de pré mayen et le parc de pré mayen.
Voilà 2 outils indispensables si vous voulez éviter les logements sociaux, cela vous permettra aussi de négocier tous les prix à la baisse en cas d’achat dans une copropriété privée mixte contenant des HLM.
Profitez en bien.
Merci Emi pour toutes ces info. très instructives.
J’ai quand même une question: il y a des arguments en faveur des arbres, des ilôts de fraîcheur etc. Mais quels sont vos arguments EELV, pour bétonner? Je vous écoute.
Ca me gène de vous entendre parler de déficit car la bétonisation est justement là pour le réduire. On ne peut pas d’un coté critiquer le déficit et dire de l’autre que c’est bétoniser. C’est du populisme. La SEM Innovia a expliqué aux habitants qu’il fallait construire pour pouvoir payer les parcs, des arguments qui pourraient être les votres. Un quartier ne devrait pas faire l’objet de ces calculs comptables, décevant de lire ça ici !
le problème avec eux est qu’on a à la fois la bétonisation massive et le déficit massif ! Cela tient à deux éléments nous semble-t-il : les frais de fonctionnement trop élevés ( par exemple le casage de l’ex tête de liste des Verts comme DG de la SEM) et la part sociale de 50 % trop élevée aussi car la charge foncière payée par le social est faible et même parfois subventionné.
Le résultat est ce quartier bétonné, critiqué par un membre du Giec, avec une part de nature en ville la plus faible et…. une note élevée à payer par les contribuables. UN déficit élevé serait acceptable pour un quartier très aéré
Je ne comprends pas comment construire va permettre de financer des parcs qui n’existeront pas du fait de la construction.
C est honteux une politique jemenfoutiste
Maître Piolle, comment se traduit « trou à rats », « cage à lapins », « nid de frelons » ou « enclos à bêtes » en langue officielle grenobloise ?
CHERCHE !
Euh… « cimetière aux éléphants », « piège à mouches », « attrape couillons »…
NON !!!
ECO-QUARTIER !
répondit Maître Piolle à son élève, nul en marketing humaniste.
C’est ainsi que prospéra la Presqu’île, cité Radieuse, qui bientôt rivalisa avec Mistral, Hoche ou la Villeneuve question standing, au profit d’habitants agglutinés, coulés dans le béton VERT municipal.
A votre avis, que se passe-t-il lorsqu’un opérateur privé commence une opération qu’il ne peut financer ?
Il ne la démarre pas.
100 millions de déficit, ils se le permettent car à la fin, pour ne rien changer, c’est le contribuable qui mettra la main à la poche.
Le collectivisme dans toute sa splendeur, l’argent sans limite, sans fin, tout par les taxes et impôts.