LA VILLE DÉPENSE SANS COMPTER… POUR VERBALISER LES AUTOMOBILISTES
Dans une ville aux finances exsangues, malgré quantité d'autres enjeux, Grenoble met le paquet pour... créer une brigade supplémentaire pour verbaliser les stationnements gênants.
25 NOUVEAUX ASVP POUR 2024
La majorité Piolle n'y va pas de main morte. Pas moins de 25 nouveaux agents de surveillance de la voie publique (ASVP) sont prévus, dont 15 opérationnels dès cette année 2024. Une décision qui en dit long sur les priorités de la municipalité.
DES ASVP PLUTÔT QUE DES POLICIERS ...
Une brigade conséquente spécifiquement pour faire la chasse aux automobilistes mal garés (stationnement gênant et très gênant), qui fonctionnera même une fois 19h passé (heure de fin du stationnement payant). On aimerait voir un tel volontarisme pour renforcer la police municipale pour faire face à la délinquance et à l'insécurité du quotidien (elle n'a pas le droit de patrouiller dans le 38100 après 19h !).
... DANS LA MÊME VEINE QUE L'UTILISATION DES CAMÉRAS
On retrouve le même 2 poids 2 mesures qu'avec l'utilisation des caméras de vidéoprotection. Alors que Maud Tavel, l'adjointe à la "tranquillité publique", ne cesse désormais de vanter son usage pour vidéoverbaliser les automobilistes ("en 9 mois nous avons dressé près de 1000 PV", DL du 25/01/23), la même n'a que faire de son utilisation pour lutter contre les délinquants ("veut-on un monde où on met des caméras à chaque coin de rue"...).
L'IDÉOLOGIE ANTI VOITURES JUSTIFIE TOUT
Si les Rouge/Verts se permettent ainsi de tordre leurs vieux principes (on se rappelle d'Eric Piolle en 2014 plaisantant sur le fait qu'il allait vendre les caméras de la ville au Maire de Nice), c'est uniquement au nom de leur idéologie anti-voitures. Obsession idéologique qui non seulement les détourne de la lutte contre la première source de pollution (le chauffage au bois), mais qui en plus ne produit pas d'effets (le nombre de Grenoblois possédant une voiture n'a baissé que de 3.4% depuis leur arrivée aux manettes).
VILLE RECORD POUR LE PRIX DU STATIONNEMENT
Cette marotte nous a conduit à de fortes augmentations des tarifs, en 2016 puis en 2022, faisant de Grenoble la première ville de France (hors Paris) pour le prix du stationnement. Un autre record dont on se passerait bien, qui a des conséquences lourdes lorsqu'on l'additionne aux difficultés pour se garer avec les suppressions de places (1200 en moins en 10 ans !) : les habitants de la périphérie se détournent des commerces du centre grenoblois, des consommateurs se tournant carrément vers Chambéry, d'autres vers Voiron par exemple.
5000 PLACES PAYANTES DE PLUS D'ICI 2025 ...
Une situation dommageable pour les commerçants, pour l'attractivité et la vitalité de la ville. Florian Poyet, chef de "la maison badine" à La Tronche, auparavant installé à Grenoble, confirme dans le DL du 18 décembre dernier : “ça a bien marché les deux premières années. Et la troisième, j’ai vu la dégradation. C’était clairement dû à une mauvaise communication de la Ville sur Grenoble, qui disait qu’elle ne voulait plus que les gens viennent en voiture. Les clients ne pouvaient plus se garer, se prenaient des PV, trouvaient que le stationnement était cher... Ça les a repoussés.” Ce n'est pas près de s'arranger : d'ici 2025, nous passerons de 10500 à pas moins de 15300 places en stationnement payant dans la ville, explique Maud Tavel.
... 1,3 MILLIONS DE RECETTES EN PLUS EN 2024
Une manière de générer des recettes pour la ville, exsangue financièrement. La seule extension de la zone payante quartier Chorier-Berriat en novembre devrait faire rentrer 1,32 millions d'euros de recettes supplémentaires selon le budget primitif 2024 voté au dernier conseil municipal. L'an prochain, l'île verte, dernier secteur de gratuité dans le 38000, suivra le même chemin. Extension du domaine du matraquage.
DÉJÀ 95 POSTES CRÉÉS EN 2023 ...
La création de la brigade de 25 agents anti stationnement génèrera elle aussi quelques recettes pour la ville (quoique la plus grande partie des amendes pour stationnement gênant revienne à l'État) mais va surtout aggraver le poids de la masse salariale de la ville. Déjà rien qu'en 2023, pas moins de 95 postes ont été créés (après 25 ETP en 2022). Des postes d'attachés à la vie participative et citoyenne, de chargé de mission à la condition animale, de coordinateurs en charge de la coordination...
... MALGRÉ LE POIDS ÉCRASANT DES DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT
... qui n'amélioreront pas le quotidien des grenoblois mais créent des dépenses récurrentes chaque année. Dans une ville où, en plus du poids de la dette et de l'impôt record, les dépenses de fonctionnement sont écrasantes : 1800 € par habitant, la moyenne des villes de la strate de Grenoble étant de 1240 euros par habitant. Il y aurait là quantité d'économies à réaliser en revoyant l'organisation et en mutualisant avec la métropole, mais ce n'est pas le sujet d'Eric Piolle, qui n'a pour objectif que de tenir jusqu'aux prochaines élections et laissera ses successeurs prendre les décisions difficiles.
PUNITIVE POUR LES FAIBLES, LAXISTE POUR LES FORTS
La création de cette nouvelle brigade, avec des finances dans un tel état, envoie un signal clair. Le système Piolle se replie sur ses vieilles marottes idéologiques, avec des idées très coûteuses et punitives pour le simple automobiliste, tandis qu'il n'entreprend à peu près rien contre la délinquance et les mafias qui font vivre un enfer à nombre de Grenoblois. Comme s'il n'y avait pas de chantier plus urgent que 25 ASVP supplémentaires pour rendre la ville plus sûre et plus agréable ?
Quand il y a un match au stade des Alpes, son parking sous-terrain est fermé. Il y a donc énormément de voitures garées absolument partout, sur n’importe quel bout de chaussée ou de trottoir. Ces soirs-là, les riverains ne peuvent plus se garer. Est-ce que quelqu’un sait pourquoi ce parking est fermé quand il y en a le plus besoin ?
Même expérience avec le petit parking palais des sports. Jour de match parking fermé à moitié vide, parce que réservé aux journalistes…et le long avenue Jeanne d’Arc interdiction de stationner aussi sous meance fourière…
Et les ASVP, c’est y qu’ils seraient pas recrutés chez les racketteurs, qui resteraient ainsi dans leur élément tout en pouvant repérer au passage les coffres potentiellement intéressants? (NB: bien sûr je respecte cette profession, » il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sottes gens ». Mais la tentation est si forte d’envoyer ce message, quand on sait qu’il y a du racket aux chantiers…alors ne m’en veuillez pas, honnêtes professionnels des sociétés privées, ce n’est pas contre vous, promis).
Je ne me rends plus en centre ville que lorsque j’y suis obligé..il m’arrive même régulièrement d’aller faire du lèche vitrine à Voiron..
Il y a la volonté ecolo et la gestion des ecolos. Faudra bien voter la prochaine fois….
Tous les mêmes. La m… reste la m… il n’y a que les mouches qui changent.