COMMENT L’APRÈS PIOLLE SE DESSINE À GRENOBLE
Le conseil municipal de lundi a été particulièrement frappant en ce qu'il démontre à quel point le système Piolle est à bout de souffle comme nous vous le relations dans notre article d'hier. En filigrane, il trace aussi des pistes pour l'après alors qu'il reste un peu plus de deux ans avant les élections municipales.
LA MAJORITÉ MUNICIPALE AU BORD DU GOUFFRE
Avant-hier et plus encore que d'habitude, la majorité municipale a fait peine à voir. Le noyau dur des adjoints lisant mécaniquement ses fiches-réponses, leur vaine tentative de venir chercher des élus de l'opposition quittant la séance pour retrouver le quorum, le reste des conseillers municipaux évidemment mutique avec plusieurs qui sont partis au fur et à mesure, ceux restants terriblement mal à l'aise au moment de l'intervention poignante de Marc Cutayar, le commerçant évincé du marché de noël qu'Eric Piolle n'a pas daigné écouter...
ERIC PIOLLE GRAND ABSENT DES DÉBATS
Au milieu de tout ça justement, ce Maire effacé, déjà absent de Grenoble, qu'on a pas entendu au moment des débats budgétaires pourtant sujet le plus important pour l'avenir de la ville. Il n'a véritablement daigné s'exprimer qu'à propos de l'utilisation de son chauffeur, expliquant qu'il assume de l'utiliser notamment... parce qu'il est difficile de trouver une place de parking lorsqu'il se rend à Lyon ! Le cynisme terrible d'un individu qui fait la chasse à la voiture et aux places de stationnement dans sa ville mais peut échapper à ce genre de décision qui touche les autres en se faisant conduire en chauffeur.
L'ÉCOLOGISME, CETTE "CROYANCE DE LUXE"
Voilà qui donne corps à une analyse du psychologue Maxence Carsana dans une tribune parue dans Le Figaro. Il y explique que l'écologisme relève d'une «croyance de luxe», qui consiste à professer des idées dont seul un statut social élevé permet d'éviter les conséquences. On ne peut que lui donner raison au vu de la sociologie de ceux qui votent pour les Verts (à l'élection présidentielle, leur candidat Yannick Jadot est celui qui recueille le plus de votes des plus aisés, comme l'a démontré l'économiste Guillaume Bazot).
L'IRRUPTION DU RÉEL FAIT MAL
Ces "conséquences" des idées que professent les Verts sont donc chaque fois tenues à bonne distance. Ils l'ont même théorisé, avec cette volonté constante de s'éloigner du citoyen en nommant des élus de secteur qui habitent à l'opposé de leur secteur, en créant des usines à gaz de "participation citoyenne" qui ne visent qu'à mettre sous l'éteignoir les volontés de contestation des habitants... Lorsque le réel, brutal, choquant, fait soudainement irruption sous les yeux des élus en plein conseil, ici par la voix du commerçant pris à la gorge par leurs décisions, ils ne savent que faire et nagent dans le désarroi.
DANS LE CLAN, PAS UN N'EST À LA HAUTEUR POUR SUCCÉDER
C'est aussi ce genre d'évènement qui révèle de quel bois ils sont faits. Pas un seul de ces élus du noyau dur qui se verraient bien succéder à Piolle (Margot Belair, Lucille Lheureux) n'a été capable d'une initiative quelconque, d'une amorce de volonté d'écoute, d'un geste d'humanisme vis-à-vis de ce commerçant. Le robot-roquet adjoint au commerce Alan Confesson (LFI) se contentant lui de réciter ses éléments de langage alors qu'il n'a jamais convoqué la commission compétente avant de décider de l'exclusion de M. Cutayar. Outre le poids du catastrophique bilan Piolle qu'ils auront à assumer, ces prétendants à la candidature ont fait montre de leur peu d'empathie et de capacité à réagir à l'imprévu. Le costume de Maire s'avère d'ores et déjà trop grand pour eux.
LE SALUT NE VIENDRA PAS DE CEUX ISSUS DU SYSTÈME...
Sur les bancs de l'opposition, plusieurs situations se distinguent. Si les prises de positions du groupe des exclus menés par Pascal Clouaire / Maxence Alloto confirment toutes les critiques du système Piolle formulées jusque-là, le fait qu'ils aient cautionné ce fonctionnement et ces idées autant de temps (Pascal Clouaire et Hakim Sabri ont été adjoints depuis le premier mandat) les démonétisent. S'ils sont critiques sur la forme, on ne peut attendre d'eux qu'ils fassent autre chose que du Piolle... sans Piolle. Au détour d'une intervention, l'élue Amel Zenati a résumé leur positionnement dans une formule amusante et révélatrice, en faisant bien la distinction entre "l'opposition" et eux qui "ne sont pas dans la majorité".
... OU QUI ENVISAGENT DE LE SAUVER
Les socialistes quant à eux (Cécile Cénatiempo, Romain Gentil, Hassen Bouzeghoub) ont encore été les plus conciliants avec la majorité Piolle tant sur le fond que sur la forme. Et ce quel que soit le sujet. Au niveau national, ils sont en effet tenus par l'accord de la NUPES qui les allie à EELV/LFI. Et localement, ils ont bien compris que vu la démonétisation du système Piolle, son effondrement électoral à venir à mesure que la gronde monte, ils pourront espérer être accueillis comme une force d'appoint par les Rouges/Verts pour tenter de sauver les meubles. Leur tête de liste Olivier Noblecourt avait déjà souhaité fusionner sa liste à celle de Piolle pour le second tour en 2020 mais il avait été sèchement éconduit vu son score risible. Leur ambition pour Grenoble se résume en fait à tenter de placer quelques uns des leurs à des postes d'adjoints.
LE CAS CHALAS
Le cas Chalas (LREM) interroge. De l'avis de plusieurs observateurs assidus de l'actualité municipale, "elle a baissé de niveau" depuis qu'elle a été sèchement battue et a perdu son mandat de Députée. Isolée, son manque de travail est de plus en plus flagrant. De nombreux Grenoblois se plaignent de ne pas avoir de réponse quand ils lui écrivent (un point commun avec Piolle), et son intervention la plus marquante avant-hier aura été pour... réclamer d'avancer la pause-repas. Partie vers 22h/23h, elle s'est ensuite fendue d'un communiqué pour se plaindre des horaires des conseils-municipaux qui finissent trop tard selon elle. Voilà ce qui a justifié le départ de son groupe... Sans un seul mot pour le cas du commerçant venu au conseil qui, lui, n'est pas élu pour y participer et est resté de l'ouverture jusqu'à plus de minuit en espérant pouvoir s'exprimer.
LES GRENOBLOIS ONT ASSEZ SOUFFERT DES FAUSSES PROMESSES
Corollaire de ce manque de travail et de volonté de s'y atteler : elle patine sur le fond. Bien sûr, elle en est tout de même au stade du constat sur la situation de la ville. Constat d'autant plus aisé que le groupe d'opposition d'Alain Carignon (et notre collectif dans une certaine mesure) ont bien déblayé le terrain en mettant sur la table tous les éléments problématiques depuis des années. Mais Emilie Chalas a montré qu'elle n'était pas à la hauteur pour mener la barre du bateau Grenoble. Lundi, après une critique convenue de la situation budgétaire, elle a osé expliquer que si elle était élue elle baisserait les impôts du montant dont ils ont été augmentés. Sans expliquer une seule seconde où elle trouverait les 44 millions d'euros nécessaires pour ce faire. Une fausse promesse terriblement démago qui relève de la tentative de comm' pour tenter d'occulter le manque de fond. Comme si les Grenoblois n'avaient pas déjà suffisamment souffert des promesses non tenues d'Eric Piolle.
ALAIN CARIGNON TRACE DES PERSPECTIVES
Finalement, seul le groupe d'opposition mené par Alain Carignon esquisse une alternative solide pour Grenoble. Pour préparer l'après Piolle, plusieurs anciens colistiers d'Emilie Chalas l'ont justement déjà rejoint et travaillent en coulisses pour l'instant. Lundi au conseil, et comme aux précédents d'ailleurs, c'est le seul groupe à avoir mis sur la table des pistes d'économies pour redonner des marges de manœuvre à la ville et l'empêcher d'aller dans le mur. Réduction des dépenses de fonctionnement en se penchant sur la masse salariale, mutualisations avec la métropole, nouveau paradigme de gestion des locaux et du patrimoine de la ville... Avant de promettre la lune, le groupe d'opposition s'assure de pouvoir se permettre les investissements.
SON ANALYSE EST VALIDÉE PAR... JÉRÔME SAFAR !
Hier, l'analyse d'Alain Carignon a été partagée par... Jérôme Safar, l'ancien premier adjoint de Michel Destot et tête de liste du PS en 2014. Il partage notre article d'hier sur sa page Facebook (nous l'en remercions !) et livre une longue analyse, très argumentée. Extraits : "Mes amis grenoblois m'épargneront les remarques faussement effravées sur le thème « mais tu partages Alain Carignon! ». Je partage en effet ce texte qui dit tout d'un naufrage financier et budgétaire qui était annoncé. (...) on peut se demander si depuis 2014 nous n'avons pas connu une succession de budgets insincères... en tout état de cause, celui de 2023, lui, l'est carrément ! (...) Il y a aujourd'hui une question d'urgence à Grenoble. Une urgence politique face à une majorité qui n'en finit plus d'imploser et qui offre à chaque fois un spectacle délétère et pathétique. (...) Ce n'est pas facile à envisager, mais sans possibilité d'une alternative sérieuse et solide rien ne garantira l'alternative. Cette alternative est plus que jamais nécessaire".
UNE CONVERGENCE LOGIQUE
Le fait que Jérôme Safar rejoigne ainsi les propos d'Alain Carignon a pu en étonner certains, mais pas nous : il est logique que deux hommes d'expériences, qui ont chacun eu à gérer la ville et en connaissent très bien les rouages, arrivent à la même conclusion quant à la gestion actuelle. Et préconisent des recettes similaires pour s'en sortir. C'est en tout cas le signe que le travail amorcé par l'ancien Maire de Grenoble dépasse largement les clivages. Et c'est bien de cela dont nous aurons besoin.
UN RASSEMBLEMENT POUR LE REDRESSEMENT
Les années Piolle auront été celles de la brutalité, de la violence et du déclassement pour Grenoble. Un rassemblement large est nécessaire, porté par des personnalités d'expérience, compétents dans leurs domaines, qui auront le courage de prendre les mesures qui s'imposent. Et qui rétabliront le dialogue avec tous les Grenoblois, y compris ceux qui ne pensent pas comme eux. Le groupe d'Alain Carignon, qui par son travail s'est renforcé comme première force d'opposition et de loin, travaille dans cette optique. Et a pris une longueur d'avance qui lui permet de se positionner comme la plateforme à même d'accueillir toutes les bonnes volontés désireuses de construire cet autre futur pour Grenoble. Les ambitions personnelles n'ont plus leur place vue l'urgence : le tri se fera entre ceux qui estiment vraiment Grenoble et se joindront à cette volonté de rassemblement, et ceux qui ne sont là que pour satisfaire leur besoin de reconnaissance en se lançant dans une quête solitaire qui contribue à diviser.
Cette gestion extrêmement solitaire de la part de notre Melon d’Or est contraire au bon sens puisque le Conseil Municipal sert précisément à « conseiller ». Ses décisions aussi contestables qu’impopulaires, voire aberrantes ne peuvent que susciter l’opprobe: cette attitude persistante à foncer dans le mur relève d’un masochisme inouï.
Sincèrement Alain Carignon, prétendre faire investir des logements vides des quartiers de la drogue par de la mixité d’usage, c’est de la politique pour bisounours qui n’emporte aucune crédibilité, pire qui inquiète et jugée fantaisiste. Allez vivre là bas et vous verrez.
Il ne propose pas que ça ! Mais l’expulsion des familles de dealers condamnés, l’installation des caméras, d’un PC opérationnel 24h sur 24, l’armement de la police municipale, le contrôle des revenus par le fisc pour expulsion de ceux dont le train de vie dépasse le plafond HLM, l’habilitation de tous les personnels municipaux des quartiers sur la base du volontariat et d’une prime pour dresser procès verbal à la première incivilité, la vente des HLM rénovés à leurs occupants, le contrôle strict des attributions de logements et en effet, la fin de la densification, et en effet « la mixité d’usage » d’abord dans les quartiers à reconquérir trop denses en logement sociaux avec l’installation des services dans les logements vides y compris le Maire dont le bureau ira de cité en cité afin de conduire la reconquête des quartiers, la transformation de tours en tours bureaux etc…
Albert Einstein
Il ne faut pas compter sur ceux qui ont crée les problèmes pour les résoudre.
Bonjour,
Ne serait-il pas possible d’intervenir auprès du juge administratif pour faire constater l’insincérité du budget 2023 ? voire pour mettre la ville sous tutelle de l’Etat ?
Chaque fois que Piolle augmente les impôts ou la dette pour sauver son budget , il évite la mise sous tutelle
Bonsoir
Est-il possible d’avoir une large union à Grenoble comme le dit M. Safar ? Ce serait bien sûr souhaitable mais qui peut s’imposer pour mener cette union à Grenoble ? Quelle personnalité (civile ou politique) avons-nous à Grenoble capable de faire le lien ? M. Carignon et son équipe ont été les seuls à se battre vraiment et à faire des propositions. Mais pour autant il ne me semble pas qu’il puisse incarner cette union et sans alliance aucune chance de changement.
La large union est indispensable et peut se faire sur le constat de Jérôme Safar et Alain Carignon reconnu par beaucoup d’autres: Grenoble va vers la faillite. Il faut donc du courage, de l’expérience et un poids politique pour le faire. On voit mal qui d’autre excepté Alain Carignon pourrait animer cette coalition et surtout faire le boulot. D’autant qu’en termes de poids électoral son groupe et lui sont largement – très- largement devant les autres. Le double aux dernières élections alors que E.Chalas était députée et Olivier Noblecourt candidat PS. On peut légitimement penser qu’aujourd’hui l’écart est encore plus grand . Son absence serait un handicap électoral. On ne peut pas faire de la politique en chambre et ignorer ce que disent les électeurs. Espérons que la sagesse et l’intérêt de Grenoble prévaudront . HC
Bravo et merci
Effectivement, l’union de personnes animées par la meme ambition, celle de redresser GRENOBLE, est à travailler, en dehors de toute idéologie et ambition personnelle.
Force est de constater aussi que celui qui paraît le plus à même de reprendre en mains la situation est le président de l’opposition municipale Alain CARIGNON qui connaît parfaitement tous les méandres de la vie municipale, avec l’avantage de connaître les grenoblois, d’aller vers eux et surtout celui d’aimer notre ville !
Il est temps que cela change et je suis prêt à aider si besoin.
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Malheureusement, je suis retraité et je n’ai guère de fonds pour vous aider.Je suis un ancien professeur d’histoire et j’écris des livres.Je n’aurais jamais voté dans ma jeunesse pour le camp de Monsieur Carrignon.Mais je suis epouvanté par ce qui se passe à Grenoble,par le gaspillage honteux de certains travaux,par le manque d’entretien,par les fontaines sans eau.Depuis la Grèce antique il y a toujours eu des fontaines dans les villes.Je dis cela comme un symbole qui résume tout de cette nouvelle religion qu’on nous impose.Il nous faut un Maire qui soit compétent.Monsieur Carrignon connaît son métier,il a fait l’expérience de la vie et je pense qu’il est l’homme idoine.Pour l’avenir de Grenoble il faut nous unir et laisser de côté l’idéologie… pour que les fontaines nous enchantent à nouveau !
Serge Carret