VÉLOS : LA MUNICIPALITÉ REFUSE DE PROTÉGER LES PIÉTONS

"Depuis ce lundi, les cyclistes, usagers de trottinettes et de planches à roulettes sont priés de mettre pied à terre dans plusieurs secteurs de la ville". Ce n'est pas à Grenoble, mais à Lille que cette mesure est mise en œuvre, nous apprend "La Voix du Nord". « Lille redevient la grande ville cyclable qu'elle était dans les années 50 », s'est enthousiasmé Jacques Richir, adjoint au maire, notamment délégué aux mobilités.

La ville de Lille oblige les usagers de deux-roues (vélos, trottinettes) à mettre pied à terre dans les rues piétonnes, et ça concerne aussi les livreurs. Il est vrai que Martine Aubry (PS) a été réélue contre la liste Verts/LFI...

P. DESCAMPS SUR Y. MONGABURU (Verts/Ades) : "IL N'Y CONNAISSAIT RIEN"

À Grenoble, l'organisation de la cohabitation entre les divers modes de déplacements est le dernier souci de la majorité municipale. L'organisation des voies cyclables elles-mêmes est très contestée par les spécialistes.

Ainsi, Philippe Descamps, un journaliste-militant du système Avrillier - il a écrit un pamphlet anti-Carignon avec lui - a résumé la bêtise des élus grenoblois en plusieurs occasions : « Pour s’inspirer d’une politique, encore faut-il la comprendre. Et l’une de mes grandes surprises, ça a été de constater que les hommes et les femmes politiques français qui avaient fait le voyage n’avaient rien compris à pourquoi ça marchait. Je parle de Yann Mongaburu, à l’époque président du SMTC, qui n’avait absolument compris à ce qui se passait à Copenhague ». 

LE MODÈLE : LES PISTES CYCLABLES D'ALAIN CARIGNON

Ajoutant : « J’ai fait un entretien avec Yann Mongaburu, j’étais sidéré ! J’avais affaire à quelqu’un qui ne connaissait rien à rien. Il était déjà dans son projet d’Agutte-Sembat. Je lui ai expliqué pourquoi c’était dangereux, il n’a pas entendu. J’ai découvert qu’il ne connaissait pas la littérature sur la dangerosité des bidirectionnelles »

Philippe Descamps citant d'ailleurs le modèle des pistes cyclables départementales pour leur confort et leur sécurité : réalisées très en avance sur leur temps par un certain... Alain Carignon.

LES PISTES BIDIRECTIONNELLES SONT UNE HÉRÉSIE

Pour eux les pistes bi-directionnelles sont une hérésie. C'est pourquoi Piolle s'obstine à les poursuivre. Elles expliquent en partie pourquoi nombre de cyclistes préfèrent... les trottoirs. D'autant qu'à certains endroits, comme les boulevards, elles sont intégrées aux trottoirs eux-mêmes. Le système mis en place contraint le cycliste à un gymkhana, le freine à maints carrefours dangereux et fait du piéton une victime expiatoire, en particulier les personnes âgées et à mobilité réduite. Dans la ville qui s'affiche "amie des ainés" dans le cadre de sa course aux faux labels.

GRENOBLE À LA QUEUE DES "VILLES MARCHABLES"

Ce ne sont pas que des mots. Le dernier baromètre des villes marchables fait de Grenoble la 225ème ville sur 236 étudiées ! Bien loin des villes en tête du baromètre, avec des notes allant jusqu'à 17 / 20. Et bien loin des villes de notre strate (100 à 200 000 habitants) : Le Havre, Besançon, Dijon, Aix-en-Provence, Angers, Tours etc. nous dépassent largement.

2021 : GRENOBLE OBTENAIT 9.7 / 20

En 2021, dans le premier baromètre, Grenoble avait obtenu une note de 9,66 / 20 pour le ressenti global. Déjà le Dauphiné Libéré (28/10/21) constatait que « Grenoble n’est pas ressentie comme une ville positive pour les piétons ». La majorité municipale n'avait pas réagi à cette étude, et n'avait évidemment rien engagé pour améliorer la situation.

2023 : GRENOBLE DÉCROCHE À 7.7 / 20

Pour ce second baromètre, les associations constatent au niveau national "une très légère amélioration générale du ressenti des piétons en milieu urbain", avec une note moyenne de 9,2 / 20 pour le ressenti global. Mais pendant que la France progresse, Grenoble régresse : nous perdons 2 points, passant de 9.7 à 7.7 / 20 . Ca ne fait pas plus bouger.

LE PIÉTON EST UNE VARIABLE D'AJUSTEMENT

Le piéton est devenu "une variable d'ajustement" des déplacements au lieu d'être "au centre des mesures" comme le demande sans cesse Alain Carignon. Malgré sa défaveur municipale et médiatique (il n'y en a que pour le vélo qui est "mode" pour les journalistes), la part modale des piétons progresse dans la Métropole (35 % des déplacements contre 7 % au vélo) et à Grenoble intra-muros (43 % des déplacements contre 12 % au vélo).

GRENOBLE : 43% DES DÉPLACEMENTS À PIEDS

Quand le vélo progresse de 80 % à l'échelle de la Métropole, il représente 131 000 déplacements ; la marche à pieds progresse de "seulement" 14 % et elle totalise 832 000 déplacements! Il y a donc bien une arnaque dans le bourrage de crâne qui ne fait au final que des mécontents. Car aucun mode de déplacement n'est véritablement sécurisé.

LA SUPPRESSION DES FEUX AUX CARREFOURS

Dans les décisions prises, telle la suppression des feux à nombre de carrefours, la sécurité des piétons est mise en cause sans précaution. Partout, au lieu d'être organisée, la cohabitation des modes de déplacements est oubliée.

LES ROUGE/VERTS ONT FAIT DU VÉLO UN OBJET POLITICIEN

Depuis Hubert Dubedout, en passant par Alain Carignon et Michel Destot, la politique cyclable de la ville est ancienne et dans l'ADN de la ville. En voulant en faire un étendard politicien, les Rouge/Verts ont tout faux. Au plan technique, "ils n'ont rien compris", comme le confirme l'un de leurs amis, Philippe Descamps. Au plan des déplacements, ils ont freiné le mode le plus écologique qui pourrait déjà représenter au moins un déplacement sur deux dans une ville comme Grenoble : la marche à pieds. 

ILS SONT EN PANNE SUR LE RESTE

En parallèle, ils sont en panne sur le développement des transports en communs, qu'il s'agisse du tram ou du RER pour lesquels ils n'ont aucune perspective sérieuse. Ils voudraient substituer une incantation à leur impéritie établie. Ils parlent donc "gratuité" qu'ils ne peuvent pas financer, qu'ils avaient eux-mêmes écarté dans leur propre plan de déplacement (PDU) de 2019. Le Ministère de la parole et de la com' est leur seul magistère.

DE RETOUR DE RIO DE JANEIRO, PIOLLE DOIT COLMATER LES TROUS

Ce temps perdu peut il être rattrapé ? Des mesures seront elles prises comme dans d'autres villes ? En rentrant de Rio de Janeiro Eric Piolle, va présider lundi 13 novembre un Conseil Municipal de crise financière pour faire face à la perte de recettes de la vente de Grenoble-Habitat. Il est donc loin - très loin - des préoccupations des grenoblois et de l'avenir des générations futures.

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