LE SUJET DES ARBRES FAIT (ENCORE) EXPLOSER LA MÉTROPOLE
De bout en bout, le conseil métropolitain d'hier a été agité par les querelles internes à la majorité. Jusqu'à l'explosion vers 21h.
UN CONSEIL MARQUÉ PAR LES DIVISIONS
Comme nous le relations dans notre article d'hier, la guerre entre Eric Piolle et Christophe Ferrari a encore plané sur le conseil tout au long de la journée. Le Maire de Grenoble s'est vu infliger un camouflet avec le rejet clair et net de la vente de Grenoble-Habitat qu'il souhaitait, tout comme il était en minorité lorsqu'il a tenu un discours contre l'aide au développement industriel de notre métropole.
LE SERVICE COMMUN DE GESTION DES ARBRES ARRIVE SUR LA TABLE
Depuis 2015 et les transferts de compétences, la métropole assure la gestion de 28 700 arbres sur son territoire (16 000 à Grenoble). Pour s'occuper des arbres situés sur la commune de Grenoble, un service de gestion commun avait été mis en place avec la ville. Ceci afin d'éviter que la métro gère de son côté quelques arbres tandis que la municipalité gère les siens en parallèle.
C. FERRARI VEUT SE RETIRER DU SERVICE COMMUN
Pour une fois qu'il existe une solution de mutualisation permettant une meilleure clarté de l'action publique, on peut s'en réjouir (quand bien même il ne fonctionne pas vraiment, soulignons au moins la tentative). Sauf que ça n'aura pas duré : le camp du Président Christophe Ferrari a en effet présenté une délibération actant le retrait de la Métropole de ce service commun.
DES "DYSFONCTIONNEMENTS TECHNIQUES RÉCURRENTS"
En cause : des "dysfonctionnements techniques récurrents" n'ayant fait l'objet d'aucune réponse de la part de la ville de Grenoble, selon la 1ère Vice-Présidente de la métropole Michelle Veyret. On retrouve là les grandes capacités de communication du système Piolle quand il s'agit de s'organiser avec d'autres. Ici, leur médiocrité impacte directement un service de mutualisation nécessaire, que ce soit pour la lisibilité de qui fait quoi mais aussi pour réaliser des économies en évitant les doublons.
G. NAMUR (VERTS/LFI) A PEUR DE PERDRE SON JOUET
Gilles Namur (adjoint Verts/LFi en charge de l'espace public) a pris la parole, faisant mine de ne pas comprendre le pourquoi de cette décision et visiblement apeuré de perdre la gestion des arbres qui lui permettait de multiplier les tweets vantant des élagages et opérations d'entretien pour faire croire que la municipalité agit (pendant qu'en parallèle il souhaite par exemple abattre une rangée de peupliers en bonne santé rue Aymon de Chissé et ils poursuivent une urbanisation galopante au détriment des espaces de respiration).
A. CARIGNON : "CES DYSFONCTIONNEMENTS SONT NUISIBLES"
Le coprésident du groupe d'opposition a pris la parole pour dénoncer les dysfonctionnements du système actuel, rappelant que Grenoble est parmi les dernières villes pour la part de nature en ville et première hors Paris pour les ilots de chaleur. Puis il a résumé le problème : "ces dysfonctionnements entre vous sont nuisibles pour les politiques appliquées et négatifs financièrement. Une fois vous reprenez la politique des arbres, une autre fois la ville reprend les pouvoirs de police sur la voirie... On a sur tous les sujets des doublons qui sont un des éléments de l'asphyxie financière des collectivités."
PING-PONG ENTRE LA MAJORITÉ
S'en est suivi un échange de balles de part et d'autre, les élus piollistes déplorant une décision unilatérale et un manque d'échanges sur le sujet tandis que les élus proches de Christophe Ferrari ont rappelé que le retrait a été évoqué au cours de plusieurs réunions de travail, qu'il y a eu de nombreux échanges de courriers et donc que ce n'est pas une surprise.
SUSPENSION DE SÉANCE
Personne n'arrivant à s'entendre, le Président visiblement excédé a pris la parole pour indiquer qu'il a des rapports depuis 4 ans sur les dysfonctionnements, et pour dénoncer des "approches de la vérité variables" de la part du camp Piolle. Il a ensuite prononcé une suspension de séance pour refaire le point. Rappelons que tout ce beau monde incapable de s'accorder sur un sujet aussi majeur pour l'environnement et le cadre de vie que la gestion des arbres appartient (encore) à la même "majorité" !
C. FERRARI : "JE NE VOUS LOUPERAI PAS"
L'ambiance n'était pas meilleure au retour de séance. Il a déploré "la mauvaise foi venue des rangs de la ville de Grenoble". Puis il s'est acheté un répit en remettant l'examen de la délibération au conseil de novembre. "Je peux vous assurer que je ne vous louperai pas au prochain conseil si rien n'a bougé là-dessus" a-t-il lancé à l'assemblée, provoquant des cris d'hystérie sur les bancs piollistes.
LES VERTS/LFI GRENOBLOIS QUITTENT LA SÉANCE, FERARRI PERD LE QUORUM
Le Vice-Président Lionel Coiffard, affidé de Piolle, a pris la parole pour se plaindre de cette hausse de ton "entre collègues" (assez étonnant qu'ils osent encore se considérer "collègues" vue la distance qui les sépare désormais). Pas de quoi calmer les élus du noyau dur Piolliste (Alan Confesson, Nicolas Kada, Annabelle Bretton en tête) qui ont alors fait le choix de se lever et de quitter la séance en se plaignant bruyamment. L'assemblée n'avait alors plus le quorum d'élus présents nécessaires pour délibérer et le Président a été contraint de lever la séance, reportant à plus tard l'examen de toutes les délibérations restantes !
L'ATTELAGE NE PEUT PAS TENIR
Un conseil encore entièrement marqué par les divisions internes à la majorité, sur des sujets à chaque fois essentiels, et qui finit en eau de boudin. La situation ne va clairement pas en s'arrangeant. La haine, car c'est bien de haine dont il s'agit désormais, qui anime Christophe Ferrari et Eric Piolle se paye comptant pour la métropole : habitants perdus au milieu de ces dysfonctionnements, ne sachant qui gère quoi ; absence de mutualisations qui permettraient de gagner en efficacité et en économies ; et instances à l'arrêt qui empêche le territoire d'avancer. On voit mal comment cet attelage pathétique pourra encore tenir 2 ans et demi.
Les encéphalogrammes de la mairie comme de la métro sont plats … il n’y a plus rien a en tirer … il faudra bien que soit déclarée la mort d’un système bicéphale maintenu en vie artificiellement ….
La métropole elle-même a-t-elle encore une raison d’exister dans sa configuration ? qu’en pensent les « pauvres » petites communes au confins d’un périmètre métropolitain démentiel, prises au piège d’une mutualisation promise ? Qu’en pensent les Grenoblois abusés par une métropole qui entretient un fonctionnement princier et abusés encore par la mairie de La Ville dont ils ont été si fiers, devenue pathétique, représentée par une jeunesse excessive, sans foi ni loi, sale, débraillée, inculte. Quel drame de se balader dans Grenoble, la perle des Alpes souillée, c’était la leur, ils l’avaient bichonnée, cultivée, enseignée …. ils la voient désespérante dans son patrimoine dépecé, broussailleux, taggé comme ensanglanté, on y joue à se faire peur dans les petites rues où le métropolitain et le touriste est inquiet.
D’ailleurs qui vient encore à Grenoble faire ses courses quand il a le choix? ici dans le Grésivaudan je n’en connais plus!
La métropole ne fait rien pour corriger le tir , elle est aussi responsable de la déflagration commencée; le projet piollesque de la déconstruction est en bonne voie !
Je suis tout à fait d’accord avec cette analyse de G.Letellier
C est parfaitement exact.
L intérêt général l.efficacite de l action publique payés avec les impôts des propriétaires piolle et Ferrari s en fichent obnubilés par leur ego.
Ça va mal finir
« dernières villes pour la part de nature en ville » : cela confirme le caractère totalement bidon du prix européen de ville verte.
Notre Melon d’Or plante tout, sauf des arbres: c’est un vrai boulet !
Et comment ça va se passer pour les arbres, s’il n’y a plus de service commun?
Grenoble a des allures de « camp de base » pour aventuriers. Sorte de ville etape avant de « monter plus haut » ou « d’aller plus loin ». Qu’importe la condition sommaire du moment, les coquillettes à chaque repas. Un étudiant brillant (et de sensibilité écologiste !) me signalait que « la question des arbres centenaires abattus ou des îlots de chaleur à Gre, on s’en fout un peu… ». Il vit pleinement une galère (relative) à durée limitée. Il se projette déjà ailleurs.
Lui et bien d’autres, il faut pouvoir les retenir.