LE CRIME DE SANG MÉTROPOLITAIN REPORTÉ APRÈS LE CONSEIL
Alors que les tensions au sein de la majorité métropolitaine n'ont jamais été aussi vives, les protagonistes de la guerre des gangs Piolle/Ferrari ont décidé de mettre la poussière sous le tapis l'occasion d'un conseil métropolitain. Avant de mettre un coup de poignard une fois les regards éloignés.
DES DÉBUTS SOPORIFIQUES
Les débuts ont ainsi été particulièrement soporifiques, avec la mise en débat de délibérations aussi pertinentes pour l'intérêt des habitants que la convention de la Métropole avec la chaine Télégrenoble ou que... l'accueil d'un match de l'équipe de France Espoirs au Stade des Alpes. Avec en prime des débats passionnants sur la notion de "ne prend pas part au vote" dans le décompte des suffrages sur les délibérations... Une assemblée vraiment à la hauteur des enjeux.
NICOLAS BERON-PEREZ (PCF) ENFILE LES GROS SABOTS
La tension est montée d'un cran à l'arrivée des délibérations qui concernent le logement. Le Vice-Président censé présenter ces délibérations étant Nicolas Béron-Perez (PCF), en charge de ce sujet... et membre de la majorité Piolle à Grenoble. Il a alors pris la parole pour expliquer qu'en préambule, il souhaitait une "clarification" du Président quant à la situation que vit la majorité métropolitaine pour savoir s'il y a une forme de "statu quo". Et de rappeler que les communistes (groupe de seconde division) appellent à un "apaisement".
LES PIEDS DANS LE PLAT
Les deux pieds dans le plat pour crever l'abcès au terme d'une semaine où la guerre des gangs métropolitaine a atteint son paroxysme par voie de presse interposée. Avec un groupe d'élus piollistes réduit de 39 membres à 31 depuis le début du mandat. Un Christophe Ferrari qui veut leur retirer une vice-présidence en conséquence et se créé un comité de soutien avec des élus anti-Piolle. Et un dernier quarteron de Piollistes qui ne l'entendent pas de cette oreille mais tremblent en attendant de savoir qui de leurs Vice-Présidents succombera à cette guerre.
CHRISTOPHE FERRARI ESQUIVE
Christophe Ferrari s'était montré particulièrement vindicatif dans son courrier à Piolle révélé cette semaine, dans lequel il lui sommait de nommer lui-même celui qui allait mourir. Il semblait prêt à aller au bras de fer quitte à revoir les contours de sa majorité. Il s'est soudainement dégonflé en conseil métropolitain. Tendu et gêné par la sortie de Nicolas Béron-Perez, il a botté en touche en expliquant que ce n'est pas le sujet de la délibération. Celui-ci lui a rétorqué ne pas pouvoir la présenter "sereinement" sans réponse de sa part. Ce à quoi le Président a répondu sèchement que la délibération était donc reportée à plus tard dans le conseil. Courage, fuyons.
L'EXPLICATION DE TEXTE DANS LE COULOIR
S'en est suivi une explication de texte entre les deux hommes dans le couloir, loin des regards et des caméras. De la démocratie de couloir comme on en a trop l'habitude à la Métropole depuis 2020 et cette guéguerre intestine qui paralyse toute une institution.
LE SUJET REVIENT... SANS BERON-PEREZ !
Le sujet est finalement revenu après le déjeuner. Entre-temps, Nicolas Beron-Perez avait quitté le conseil. Pour un "impératif personnel" a-t-il confié au Dauphiné Libéré... Personne n'est dupe vu l'explication dans le couloir. Une manière assez pathétique de mettre le sujet sous le tapis et de repousser l'heure de vérité à un peu plus tard.
MOBLITÉS : LE DÉBAT ATTENDU
Le sujet des mobilités arrivait ensuite, avec une note d'information sur l'avancement du PDU (plan de déplacement urbain) et une nouvelle délibération sur la ZFE. Soit LE sujet de discorde qui divise la majorité métropolitaine, pour des raisons tant de fond (les verts voudraient une ZFE encore plus excluante et accélérer la catastrophe sociale en allant plus loin et plus vite) que de personnes (ils n'ont jamais digéré la perte du SMMAG et l'élection de Sylvain Laval à sa tête, donc ne font que critiquer le moindre de ses gestes alors que le bilan Piolle/Mongaburu qui ont mené l'institution est l'un des pires qui soit).
LE MONOLOGUE D'ERIC PIOLLE
Habituellement très silencieux et absent en conseil métropolitain, Eric Piolle a pris la parole plus de 15 minutes sur ce sujet. Un soudain regain d'intérêt pour la Métropole, qu'il envisage comme voie de secours quand toutes les autres portes de ses ambitions se seront fermées. Lui qui est un spécialiste en la matière a osé critiqué "l'autosatisfaction" qui se dégageait de la présentation de Sylvain Laval, alors que les conseils municipaux de Grenoble sont une succession de litanies du genre. Il a osé pointé des retards pris dans les investissements, alors que la gestion Piolle/Mongaburu du SMMAG lors du précèdent mandat s'est caractérisée par une multiplication par 2 de la dette sans aucune km de tram supplémentaire construit. Comme si ça ne suffisait pas, il a également à nouveau agité le fantasme de la gratuité, la carte joker ultime des démagogues rouges/verts.
L'ANGUILLE FERRARI REFAIT SURFACE
Les réponses ont néanmoins été très feutrées et le débat loin des agitations habituelles et des excès des uns et des autres. En clôture des débats, Christophe Ferrari a même trouvé le moyen de jouer à "l'homme d'apaisement", déplorant les "mots qui blessent" et vendant à l'assemblée une stature d'homme au-dessus de la mêlée qui ne rentrerait pas dans l'arène et ne prendrait pas en grippe les attaques et critiques de sa politique. Une pure posture politicienne, comme le reste de la soirée allait le démontrer.
ALAIN CARIGNON RAPPELLE LES FAITS
Au milieu de ces protagonistes marchant tous sur des œufs, le Président du groupe d'opposition Alain Carignon a rappelé quelques vérités. Notamment le fait qu'on passe d'un PDU Mongaburu non financé à 70% selon l'aveu de Christophe Ferrari, à un PDU réalisé à 76% selon son Vice-Président Sylvain Laval grâce à un astucieux tour de passe sélectionnant ce qu'on retient pour déterminer le pourcentage. Il a rappelé que les mêmes démagogues promoteurs de la gratuité (qui la promettaient déjà en 2014...) avaient estimé à 30% la part du financement des usagers pour les coûts des transports en commun. Soit une projection incompatible avec la notion même de gratuité. Il a enfin pointé les critiques concernant la politique cyclable, violemment remise en question par les experts du sujet qui soulignent l'incohérence de ce qu'il se fait à Grenoble comparé aux grandes villes cyclables.
LES MITRAILLETTES PARLENT APRÈS LE CONSEIL
L'histoire de ce conseil aurait pu s'arrêter là. Sauf que quelques heures plus tard, par un mail envoyé aux groupes de la majorité de gauche, "l'homme d'apaisement" Christophe Ferrari a annoncé abroger la délégation de Lionel Coiffard, Vice-Président en charge des déchets et surtout co-président du groupe des élus Piollistes (UMA). Tout en laissant la porte ouverte à un échange de victime, puisqu'il précise dans son mail : " Une telle décision pourrait être remise en question si vous étiez amenés à désigner une ou un autre vice-président de votre groupe". Les balles ont donc finalement parlé, loin des caméras mais tout aussi violentes. Celui qui se voulait au-dessus de la mêlée n'a pas pu s'empêcher de dégainer.
LA SUITE LE 7 JUILLET
La poussière avait pourtant été mise sous le tapis le temps d'un conseil et l'éléphant dans le couloir soigneusement évité par les protagonistes. Mais vu les dissensions politiques, vu les querelles d'ego des uns et des autres, vu les sorties outrageusement violentes du clan Piolle, l'abcès ne pouvait qu'éclater. Et il a ressurgi juste après la fin du conseil, en catimini. À l'image de ces règlements de compte de films de mafieux, le plus loin possible de la médiatisation. Les élus piollistes laisseront-ils le porte-voix Lionel Coiffard succomber de sa loyauté, ou auront-ils le courage de désigner une autre victime ? Rendez-vous au prochain conseil métropolitain, le 7 juillet, pour le prochain épisode de ce film noir pitoyable qui se joue avec l'argent du contribuable.
Je n’en reviens pas, je pensais que Ferrrari, pas assez courageux, n’irait pas au bout.
Alors oui Ferrai n’a rien dégainé pendant le Conseil, mais le crime est pire, cynique, c’est un crime froid, qui ne permet aucune réponse directe du clan piolliste, Ferrari remonte un peu dans mon estime, nous avons une cible commune Piolle. Le clou du spectacle mortuaire, il désigne une victime « loyale » du clan Piolle, un suiveur qui obéit à son maître ; un autre choix déstabiliserait encore davantage le dernier souffle du groupe UMA, Piolle se retrouve dans l’anti-chambre de sa propre mort s’il veut changer le viseur de place.
Que Piolle rêve de la métropole, c’est peut-être légitime comme tout Maire de la Ville Centre, mais penser qu’il y arrivera est désormais impossible.
Je n’ai jamais été son soutien, mais connaissant de nombreux habitants qui lui étaient favorables, tous sont bien conscients de sa démagogie, du marche-pied que constituait Grenoble pour celui qui se voyait avoir un destin national. Il a tout perdu, placer un dauphin Mongaburu devenu inexistant à la Métropole, une primaire catastrophique dans son propre camp EELV, un échec cuisant pour porter la voix des écologistes comme tête de liste aux Européennes, et désormais à la Métropole il est défié, même humilié par celui qu’il voulait tuer, le complexe d’Oedipe politique a échoué…
Ferrari est le marquis de Sade qui pousse à l’homicide, et Piolle un mort vivant, 15 minutes de monologue que j’ai regardées où Piolle cherche encore à justifier l’injustifiable, voilà ce qui lui reste, une audience bien faible, pour celui qui rêvait d’Elysée, la maladie du pouvoir l’a achevé.
Les faits sont têtus, et comme vous le soulignez dans l’article, la dette a explosé sans le moindre investissement dans le transport décarboné de masse. Ecologie punitive et exclusive, oui Piolle est « un méchant écolo » pour reprendre ses mots, je suis content de voir exploser ce crime de sang.
Finalement Piolle est isolé, replié sur ses derniers compagnons sectaires incapables d’ouvrir les yeux en face de leur gourou qui les a précipités dans le néant. Ferrari a mis sa menace à exécution, Ferrari est-il finalement un animal politique bien plus puissance que je ne le pensais, probablement. Il faudra le « battre » en 2026…
La mort de Piolle approche, 2026 oblige clairement à accélérer l’opposition dès maintenant, mais aussi à l’échelle de la Métropole désormais: la droite (avec le centre ?) a une fenêtre béante pour reprendre la ville centre, il faudra des soutiens plus nombreux à l’extérieur, exploiter le crime de Ferrari pour montrer combien il n’a pas de constance et de loyauté, il faut se placer au même niveau que Ferrari désormais au sein du Conseil, Piolle étant devenu un fantôme, notre opposition doit choisir la vraie cible politique que devient Ferrari.