SOBRIÉTÉ : LA MONTAGNE ACCOUCHE D’UNE SOURIS

Les élus de la majorité ont présenté les résultats de leur plan de sobriété. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les résultats n'ont pas de quoi rendre fiers.

DES ÉCONOMIES RIDICULES

Les économies réalisées grâce à ce fameux plan sont en effet assez ridicules : 500 000 euros (400 000 pour le chauffage, 100 000 pour l'éclairage). On ne résiste pas à la tentation de le comparer à quelques autres dépenses piollesques : le cadran solaire à l'esplanade démonté quelques semaines après son installation (210 000 euros), les toilettes à éolienne parc Paul Mistral (110 000 euros), les toilettes sèches parc Marliave (50 000 euros), les pergolas cours Jean Jaurès dont on a jamais vu la couleur de la végétalisation (130 000 euros)... Ces dépenses contestables et contestées équivalent à l'économie réalisée. Ce qui n'empêche pas les adjoints Maud Tavel et Vincent Fristot de se féliciter tout sourire « d’importantes économies d’énergie ». 

LE GROS DES ÉCONOMIES MISES EN PLACE AVANT PIOLLE

Raison supplémentaire qui devrait inciter les élus piollistes à faire preuve d'un peu d'humilité (un mot qui n'est pas dans leur vocabulaire) : le début du plan d'économie d'énergie de la ville date de ... 2005. Soit près de 10 ans avant leur arrivée au pouvoir. Et une bonne partie de l'objectif de réduire les consommations de -45% était atteint lorsqu'Eric Piolle a été élu. Pas de quoi se jeter des fleurs donc.

LA MOITIÉ SEULEMENT DE LA HAUSSE PRÉVUE

On notera également que l'an dernier, au moment de proposer son plan sobriété, la ville pensait que la hausse des coûts de l'énergie aboutirait à 10 millions de dépenses supplémentaires. Que n'a t'on alors pas entendu en fin d'année de la part de la majorité municipale : le gouvernement n'aidant pas assez les collectivités face à la crise, il n'y aurait d'autre choix que d'augmenter les impôts, etc. Finalement, la hausse n'est "que" de 5.8 millions, soit la moitié de ce que nos phares qui prétendent connaitre l'avenir de la planète en 2050 avaient prévus. Et ce chiffre est à comparer avec les +44 millions d'euros de recette acquises avec la hausse historique d'impôts... 

CHAUFFAGE : AU DÉTRIMENT DES USAGERS

Et tant pis si des usagers ont subi des "dommages collatéraux" : la ville était prête à tout pour atteindre péniblement ces 400 000 euros d'économies sur le chauffage. À la Halle Clémenceau par exemple, on relevait 9 degrés entre 18h et 19h30 plusieurs soirs d'affilée en décembre. Piscine des Dauphins, la fin de l'activité "bébé-nageurs" a été annoncée sans ménagement alors qu'elle connaissait chaque année un vif succès.

La Halle Clémenceau : 9 degrés pour les usagers ! Source photo : Google Maps

ÉCLAIRAGE : LE DOGME COÛTE QUE COÛTE

Côté éclairage, ce n'est pas mieux pour atteindre 100 000 euros d'économies. On se rappelle des parents qui avaient interpellé l'adjoint aux espaces publics Gilles Namur pour l'éclairage du parc Condé. Les enfants ont dû jouer tout l'hiver avec une lampe frontale entre 18h et 19h, à la sortie de l'école, dans le seul espace vert accessible du quartier. Les trois lampadaires qui l'éclairent étant éteints dans le cadre du plan de sobriété. G. Namur avait répondu « qu’il prenait en compte leur demande et qu’une réflexion est en cours pour les années futures » mais « qu’il n’est actuellement pas prévu de rétablir l’éclairage cette année dans le parc Condé ». Comme si rallumer trois lampes allait soudain accélérer la fin du monde et coûter des millions à la ville.

Parc Condé : frontale pour les enfants cet hiver.

FAITES CE QUE JE DIS, PAS CE QUE JE FAIS 

Comment ne pas également se remémorer l'annonce de la coupure des éclairages de noël après 23h... alors que le marché de noël était encore éclairé à 4h du matin ! Et pendant qu'on s'attaque à des gadgets qui pénalisent les usagers, rien n'est fait pour des éléments inutiles et du ressort des collectivités, comme les panneaux de pub lumineux aux arrêts de tram. Comme trop souvent avec la Municipalité Piolle, on pourrait résumer leur fonctionnement à : "faites ce que je dis, pas ce que je fais". 

Le marché de noël le 21 décembre à 4h du matin. "Frugalité".

PAS DE BILAN POUR LES DEUX POSTES CRÉÉS !

Très curieusement, les élus ne font pas le bilan de leur mesure de "renforcement de la mission sobriété énergétique à la Ville avec deux postes dédiés" dont ils faisaient la publicité au moment de l'annonce du plan. Vous avez bien lu : dans une collectivité aux finances exsangues et aux dépenses de fonctionnement exceptionnelles, pour finalement réaliser à peine un demi-million d'économies d'énergies, la ville n'avait rien trouvé de mieux que d'inventer deux postes (ce qui revient à au moins une centaine de milliers d'euros à l'année). On serait curieux de connaitre le bilan concret de cette énième création. 

BILAN : BEAUCOUP DE COMM'

Ce plan de sobriété présenté comme une montagne se sera finalement révélé être une souris, vus les maigres résultats. Pendant que la Municipalité se félicite, le quotidien des Grenoblois ne s'améliore en rien. Il faudra plus que des plans de communication pour relever les finances de la ville et pour véritablement avancer en matière de préservation de l'environnement. Et il est maintenant très clair qu'Eric Piolle n'est pas l'homme de la situation.

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