RER À GRENOBLE : L’IMMOBILISME DERRIÈRE L’ANNONCE
Depuis l'annonce du soutien du Président de la République au RER à Grenoble, les cris de satisfaction de nos élus locaux n'en finissent plus.
UNE ANNONCE QUI N'EN EST PAS UNE
Cette "annonce" n'en est en fait pas une, mais seul le quotidien "L'Opinion" (29/11/2022) semble l'avoir relevé. Le journal rappelle que la loi mobilités de 2019 ébauchait déjà le projet de RER pour les métropoles françaises, et que le schéma directeur de SNCF Réseau publié en 2020 traitait notamment le cas du RER à Grenoble. Un projet déjà dans les cartons de l'Etat et de la SNCF, donc rien de neuf sous le soleil.
SE PROJETER EN 2035...
La simple confirmation du Président de la République ne coûte pas cher, c'est le cas de le dire. Car on en sait évidemment pas plus sur le financement. Et le projet de RER pour Grenoble, si il se faisait, est évoqué pas avant 2035. Les cris de satisfaction d'Eric Piolle, de Christophe Ferrari, chacun essayant de tirer la couverture pour faire presque croire qu'il est à l'origine de cette non-annonce, confinent donc au ridicule. Ils s'égosillent pour un projet non-financé et encore très hypothétique vu le calendrier.
... NE FERA PAS OUBLIER 20 ANS D'IMMOBILISME
D'autant plus que le relais de ce projet programmé aux calendes grecques est bien arrangeant pour la majorité rouge/verte/rose locale. Il permet de faire oublier que depuis 25 ans qu'ils sont aux commandes, le territoire stagne. Et cette paralysie s'est encore accentuée, notamment en matière de déplacements, depuis l'arrivée des verts au pouvoir à Grenoble en 2014, et la fracture de la majorité métropolitaine.
L'ABSENCE DE LIAISON TGV
L'absence de leadership locale fait que la liaison TGV Lyon-Grenoble n'est toujours pas réalisée. Nous sommes ainsi toujours à 3h de Paris, alors que Bordeaux est passé à 2h. Mais cette absence de ligne à grande vitesse freine aussi le développement de TER réguliers, et explique en partie l'encombrement de la ligne. Ceux qui sont aux commandes depuis 25 ans et se félicitent d'un potentiel RER dans 15 ans n'ont pas été capables de faire avancer d'un pouce ce dossier.
LA STAGNATION DES TRANSPORTS EN COMMUN
À ce problème des lignes de train s'ajoute celui des transports en commun. Depuis l'arrivée d'Eric Piolle aux commandes, et alors que son fidèle Yann Mongaburu a présidé le SMMAG tout au long du premier mandat, le développement du réseau stagne. Ils n'auront pas réussi à faire un seul kilomètre supplémentaire de tram en 8 ans, et l'insécurité dans les transports a explosé (Yann Mongaburu avait d'ailleurs décidé d'arrêter de publier les statistiques de l'insécurité pour masquer la situation). Résultat : la part modale des transports en commun dans la métropole stagne à 16%. Pour la première fois depuis que le tram existe, plus aucune progression.
LA PART MODALE DU VÉLO LOIN DU COMPTE
Même cas de figure pour le vélo. La propagande municipale pourrait nous faire croire que les cyclistes sont devenus ultra majoritaires au gré des autoroutes à vélo imposées ça et là. C'est raté ! La part modale du vélo stagne à 7% dans la Métropole. Plus de 9 habitants sur 10 n'utilisent pas le vélo. Les politiques publiques de Piolle/Ferrari sont donc très orientées vers une extrême minorité d'utilisateurs, au détriment des piétons par exemple, qui représentent pourtant près d'un déplacement sur deux dans la ville-centre.
MÉTROCABLE : SI TU AVANCES, JE RECULE...
Le point d'orgue de la paralysie du territoire est arrivé avec le sujet du métrocable visant à relier Fontaine et Saint-Martin le Vinoux. Ce projet a été impulsé lorsque les Piollistes contrôlaient le SMMAG et ils l'ont inscrit au Plan de Déplacements Urbain en 2019. 3 ans plus tard, alors qu'ils ont perdu les élections à la métropole et la présidence du SMMAG, le clan Piolle est soudain "réservé" quant à ce projet et fait tout pour le ralentir voire l'empêcher. Un retournement de veste qui enterre une fois de plus notre territoire dans l'immobilisme, pour de basses raisons politiciennes suite à une défaite mal digérée.
ALAIN CARIGNON REMET LES POINTS SUR LES I
Dans le concert d'autosatisfaction qui a accompagné l'annonce d'Emmanuel Macron, seul Alain Carignon a eu le courage de rappeler les faits et de remettre les points sur les i quand au dossier des transports grenoblois. La création de gares en plus, le développement des TER datent d'ailleurs des années Carignon. Un temps où notre territoire avançait tout autrement.
LES ÉLUS SONT-ILS CENSÉS OBTENIR DES RÉSULTATS OU COMMUNIQUER ?
On retrouve avec le RER à Grenoble le schéma habituel de nos élus locaux. Ils parlent de l'avenir de la planète en 2050 ou imaginent des projets pour dans 20 ans. À chaque fois, ils s'extirpent du présent pour disserter sur le futur, par nature insaisissable. Car le présent, synonyme de réel, est trop compliqué à affronter pour eux. Ils se réfugient vers l'avenir car incapables de régler les problèmes actuels de sécurité, de propreté, de mobilités, de cadre de vie, d'urbanisme... Mais alors qu'ils sont aux manettes depuis 25 ans, qui peut encore croire à leurs discours ?
Il faut être un bourgeois de gauche pour croire que les transports en commun sont suffisamment surs, dans tous les sens du terme, pour être empruntés tous les jours pour se déplacer.