LOGEMENT : VERS TOUJOURS PLUS DE BÉTON ET DE GHETTOS
Le Conseil Municipal de lundi a été marqué par la thématique du logement, à l'occasion du vote d'une délibération cadre pour les prochaines années. Les nouvelles orientations de la Municipalité en la matière poursuivent la fuite en avant engagée.
"RENDRE LA VILLE RESPIRABLE"... EN BÉTONNANT PLUS
La majorité municipale affirme ainsi vouloir "rendre la ville plus respirable"... et en même temps, elle propose de continuer à construire massivement. Un contresens total à l'heure où Grenoble est première ville de France hors Paris pour les îlots de chaleur (qui représentent la contribution de l'urbanisation à la température de l'air). Eric Piolle et la majorité poursuivent donc une politique de densification contraire à aux objectifs qu'ils affichent. Ils ne prennent même plus la peine d'être cohérents dans la somme d'incantations qu'ils répètent.
DEPUIS 2014, LA DESTRUCTION MÉTHODIQUE DES ESPACES DE FRAICHEUR
Chorier/Berriat, Beauvert, Presqu'île, Jean Macé, Cours de la Libération, Flaubert... Depuis 2014, ces élus s'attaquent aux derniers espaces verts pour faire pousser du béton. Et ce malgré les protestations des habitants concernés, qui ne sont jamais écoutés. Avec un objectif de construction de 1550 logements supplémentaires au cours du mandat, cette situation déjà dramatique va s'accélérer.
LE NOMBRE DE DEMANDEURS DE LOGEMENTS NE VARIE PAS
D'années en années, le nombre de demandeurs de logements, de personne qui souhaitent quitter leur logement social, ne s'améliore pas. Seule solution aux yeux de la Municipalité : construire plus. Sans s'interroger sur ces nombreux quartiers, fruit de leur urbanisme idéologique, où personne ne veut résider, que les habitants veulent quitter, et où on compte de nombreux logements vacants.
UNE POLITIQUE DU LOGEMENT ET DE LA VILLE QUI VA DANS LE MUR
Car en refusant de s'attaquer au chantier de la mixité sociale, en fermant les yeux sur l'insécurité, en laissant les services publics et commerces disparaitre progressivement, en étant incapable d'assurer le minimum de propreté, la Municipalité laisse périr de nombreux quartiers, qui concentrent la plupart des logements sociaux. Les demandeurs refusent ensuite d'être logés dans ces secteurs. Et plutôt que de s'attaquer à la revalorisation de ces quartiers, les élus préfèrent construire ailleurs. Cercle vicieux infernal.
DERRIÈRE LES ÉCOQUARTIERS : DE FUTURS GHETTOS
Non contents d'avoir échoué et d'en avoir le résultat sous les yeux, ils mènent ensuite des projets immobiliers pompeux qui reproduisent les mêmes erreurs. Derrière la nouvelle appellation "écoquartier", arnaque sémantique, on retrouve les mêmes recettes qui ont échoué par le passé. À Bonne, à Vigny-Musset, la valeur des biens a déjà pris un coup, enterrant les promesses originelles. La presqu'île subira le même sort, idem pour le nouveau quartier Flaubert : personne ne souhaite acheter à côté des près de 50% de logements sociaux qui se construisent dans le quartier, et les rares acheteurs le font pour la loi Pinel... donc créeront des locataires.
LES CLASSES MOYENNES ET POPULAIRES PAYENT L'ADDITION
Ce déséquilibre social, que la Municipalité crée et entretient, spoile les classes moyennes : les appartements qu'ils achètent sur une fausse promesse de mixité perdent de la valeur et ne peuvent parfois plus vendre avec la possibilité de se loger dignement. La situation pour ces petits propriétaires va encore s'aggraver puisqu'Eric Piolle souhaite à nouveau encadrer les loyers, alors qu'il avait été retoqué par le Ministère l'an dernier. Mais cette politique de l'habitat nuit également aux classes populaires locataires, pour qui rien n'est fait en matière d'accession sociale à la propriété (30 logements en accession sociale par an sur toute la Métropole !). À la fin, tout le monde est assigné à résidence.
ÉRIC PIOLLE TENTE DE BRADER GRENOBLE HABITAT
Pour couronner le tout, Eric Piolle souhaite vendre Grenoble Habitat pour générer quelques recettes dans une ville asséchée financièrement. Puisque la Métropole a refusé d'acheter, il est prêt à céder l'opérateur à un acteur privé. Une opération qui se fait contre les associations de locataires et les salariés, inquiets pour leur avenir, qui manifestaient hier devant le conseil.
L'OPPOSITION MET LA MAJORITÉ FACE À SES RESPONSABILITÉS
L'Opposition Municipale, par la voix d'Alain Carignon et Brigitte Boer, a mis la majorité face à ses contradictions et à son absence de résultats, en rappelant que les mêmes sont aux commandes depuis 20 ans et n'ont rien amélioré. Malgré les mises en garde sur les effets délétères que produira cette délibération-cadre, si elle est suivie d'effet, Eric Piolle et la majorité n'ont rien daigné entendre.
Ce serait bien de faire de la politique sans dévaloriser les quartiers et habitants… À la fin vos articles répètent tjrs la même chose sans rien apporter, ça devient lourd…
Ce n’est pas nous qui dévalorisons les quartiers mais la politique urbanistique de la municipalité. Nous l’appelons à se ressaisir . Si on ne réduit pas la part de HLM par la vente aux locataires , si on continue la politique d’attributions constitutive de ghettos, si on n’expulse pas les dealers , la dégradation se poursuivra et les copropriétaires seront de plus en plus spoliés. Il faut quand même rappeler que la baisse de la valeur des biens peut aller jusqu’à vendre 60 000 € un appartement de 80 M2 à Villeneuve. C’est ce qui attend certains quartiers déjà construits et certains » éco quartiers » en route si rien n’est fait avec des proportions de 40 à 50 % de HLM ( Flaubert, Presqu’ile..) Ce qui devient lourd c’est de laisser continuer à tromper des grenoblois de la classe moyenne et de continuer à mettre dans une nasse les grenoblois modestes. c’est même très lourd.
Je suis entièrement d’accord avec l’article grenoble le changement.
Entièrement d’accord.
Mais vous vous attaquez aux conséquences, pas à la cause.
Qui est responsable de tout ça ? La loi SRU.
La loi SRU est une loi qui a été votée par le gouvernement jospin et le ministre du logement de l’époque était gayssot, un communiste.
Toutes les municipalités de gauche se sont saisies de cette occasion pour imposer, je dis bien imposer, même aux promoteurs privés, de mettre du hlm dans les programmes.
Il se construit un programme quelque part, mixité sociale imposée.
Il se construit un quartier quelque part, mixité sociale imposée.
Et si vous les critiquez ils vont vous répondre qu’ils ne font qu’appliquer la loi, laquelle ? La loi SRU qui IMPOSE aux communes du hlm.
Tant que cette loi existera, ce sera du hlm pour tout le monde.
Et ils font ça en collaboration avec des organismes tels la fondation abbé pierre, dont on ne doute pas de l’objectivité idéologique de ces gens là, n’est ce pas ?
A corenc, comme ailleurs d’ailleurs, ils détruisent des villas pour construire des programmes de plusieurs dizaines de logements, avec du hlm, bien sur.
Avant les promoteurs pouvaient dire qu’ils construisaient du standing, maintenant ils prétendent construire du standing en omettant souvent de préciser dans leurs affiches publicitaires qu’il y aura du hlm car c’est pas vendeur.
Et on se retrouve comme à vigny musset, caserne de bonne, etc etc, avec de la mixité sociale imposée.
Vous dénoncez les conséquences, pas la cause.
A Grenoble la municipalité veut dépasser la loi SRU en passant à 30 % de HLM dans l’ensemble de la ville ( au lieu de 25 %) , c’est pourquoi elle impose 50 % de HLM dans les nouvelles opérations pour atteindre cet objectif. Elle est dans les clous de la loi et n’a pas besoin de densifier à outrance.
Pour les autres la loi SRU prévoit qu’une commune qui ne veut pas appliquer ces quotas paie une amende: il est donc possible de passer à côté. `
Il est également possible pour les communes qui ont du retard de réduire l’urbanisation de leur territoire pour éviter d’avoir à se conformer à cette norme.
Les moyens existent: les maires font comme s’ils étaient prisonniers de la loi SRU, du plan d’urbanisme de la Métropole qui accentue la bétonisation alors que leur devoir est de résister et de demandr l’abrogation de cette loi qui aboutit à une unformisation urbaine sur le modéle des cités
Grenoble le changement, ça c’est la théorie. Dans la pratique, ça ne FONCTIONNE PAS.
Les communes qui sont à gauche imposent dans tout nouveau programme, même ceux des promoteurs privés qu’ils mettent du hlm.
Il n’y a pas une seule commune qui soit de gauche, ou soi disant de droite d’ailleurs, qui demande à leurs habitants s’ils préfèrent que la commune paie une amende ou bien mettre du hlm.
Ca ne fonctionne pas. Ces gens fonctionnent par idéologie.
Et quand les promoteurs viennent les voir pour demander un permis de construire ils s’entendent dire « ok mais vous mettez du hlm sinon pas de permis de construire ».
Et pas un seul promoteur privé n’a porté ce genre d’affaires devant la justice car ils préfèrent bien s’entendre avec les élus locaux dont dépendent leurs permis de construire.
Donc oui, en théorie, une commune peut échapper en payant une amende.
Mais dans l’agglomération de grenoble j’ai même entendu dire que le préfet avait usé du droit de préemption pour imposer le hlm.
Si vous ne mettez pas de hlm, on ne vous laisse pas le choix de payer l’amende, on vous dit le préfet prend la main et imposera le hlm.
Le préfet n’est pas le représentant de l’état ?
Je ne vois nulle part qu’on demande l’avis des habitants. On leur impose.
Et les maires des communes de gauche sont ravis que cette loi SRU existe.
Oui bien entendu la loi existe et il faut la changer. Mais en attendant les Maires qui le veulent ont la capacité d’agir. Le Préfet n’a pas la capacité de se substituer à la Métropole pour accorder un permis de construire.
La manière de freiner est également de sauvegarder des espaces de respiration dans le plan d’urbanisme : une commune n’est jamais contrainte de densifier au maximum , ce qui lui imposera beaucoup de HLM