BELLE ÉLECTRIQUE : PIOLLE L’HOMME QUI DIT NON
"L’avenir de La Belle Électrique se compose au fil des jours, mais avec une partition qui comporte quelques fausses notes. De quoi inquiéter toute l’équipe de MixLab, pourtant auréolée d’un excellent bilan. On a du mal à comprendre dès lors que la municipalité s’attaque à l’un des symboles culturels de la Ville, relativement autonome financièrement (20 % de subventions)". Même Clément Berthet, pourtant conciliant avec la municipalité sur la culture, est contraint de relever (le "Dauphiné" du 16/12/20) " quelques fausses notes".
ON A CONNU PLUS AGRESSIF...
On imagine ce qui serait écrit si une municipalité de droite décidait unilatéralement de retirer brutalement la gestion d'un équipement à une équipe qui l'a porté à une reconnaissance nationale, internationale et en a fait un succès sur le territoire. Le titre du quotidien, rendant compte du débat du Conseil Municipal de lundi, se borne à "un choix du modèle de gestion (qui) pose question". On a lu plus agressif.
LA REPRISE EN MAINS de la BELLE ÉLECTRIQUE
Mais il faut reconnaitre qu'il est difficile de pointer réellement l'objectif de la municipalité qui n'est pas affiché, démenti même la main sur le coeur : la reprise en mains de la "Belle Electrique" par la majorité municipale qui veut imposer sa grille de lecture culturelle aux spectateurs, afin de pénétrer leur part de cerveau disponible, préalable à leur vote.
THEÂTRE MUNICIPAL : "UN EXEMPLE QUI N'EST PAS LE MEILLEUR"
Clement Berthet le relève en creux, mais avec précision tout de même : "Lucille Lheureux a expliqué qu’il n’était pas question de « municipaliser » la salle mais bien de lui « laisser une indépendance de programmation ». À l’image, a-t-elle ajouté, du Théâtre municipal. Un exemple qui n’est pas le meilleur puisque l’établissement connaît une baisse de sa fréquentation et ne propose plus de spectacle privé selon le souhait de la municipalité."
LE CHAMP DU DÉBAT SUR LA CULTURE POUR UN CAMP ?
Mais qui a donné l'exemple du Théâtre municipal, de la baisse dramatique du nombre de spectateurs, du choix de la programmation par les élus sinon Alain Carignon et Brigitte Boer élus de l'opposition. Ils ne sont pas cités, seulement Olivier Noblecourt (PS), parce que le champ du débat sur la culture est réservé à un camp ?
B.BOER : "UN DROIT DE REGARD SUR LA PROGRAMMATION ?"
Brigitte Boer a d'ailleurs posé les bonnes questions demandant si la nouvelle structure permettrait réellement de percevoir plus de subventions de l'Etat et si "le fait que la ville soit partie prenante dans le fonctionnement d’une SCIC vous permettrait-elle d’avoir un droit de regard sur la programmation ?"
L.LHEUREUX (Verts/FI) ESSORÉE PLUS VITE QUE C.BERNARD
Lucille Lheureux (Verts/Fi) ramait dans sa mauvaise foi pour défendre l'indéfendable. Celle qui a succédé à Corinne Bernard (Verts/Ades) est essorée encore plus vite qu'elle. La langue de béton est inadaptée au milieu. Le sectarisme vert non plus.
ELLE PRÉPARAIT SON COUP DEPUIS DE LONGS MOIS
La nouvelle Adjointe a en effet expliqué benoitement qu'elle travaillait depuis plusieurs mois sur la société coopérative pour remplacer la gestion actuelle. Qu'elle était entourée d'experts, de conseils et bénéficiait de nombreuses expertises locales. Ne voyant pas qu'en décrivant ce long processus elle s'enfonçait et enfonçait Piolle : mais pourquoi donc, si le processus était engagé depuis de longs mois, avoir lancé une procédure de DSP, sinon pour la déclarer infructueuse et écarter Mix Lab qui gère l'équipement avec succès depuis 2007 ?
CERTAINS ÉLUS MIS MAL à L'AISE AVEC LEUR CONSCIENCE ?
Cette duplicité éclatait et toutes les oppositions étaient vent debout contre ces méthodes. La visio-conférence ne permettait pas de voir les élus de la majorité municipale, mais on peut imaginer que certains ne peuvent pas ne pas être mis mal à l'aise avec leur conscience, s'ils sont attachés à la liberté culturelle.
A.CARIGNON PROPOSE D'ASSOCIER MIX LAB AU PROJET
D'autant qu'Eric Piolle a signé son forfait en refusant l'amendement déposé par Alain Carignon : "Le Conseil Municipal, reconnaissant le travail effectué par l’association Mix Lab depuis 2007, celui de ses salariés, des intermittents et des bénévoles, le succès du projet qu’elle a porté, souhaite définir l’avenir de l’équipement avec la contribution active de Mix Lab et décide de l’associer à toutes les étapes de la réflexion engagée"
LA MAJORITÉ : ACCAPARER SEULE POUR MAITRISER LE RÉSULTAT
Si l'objet de la nouvelle organisation n'est pas d'écarter ceux qui ont porté le projet pourquoi ne pas les associer à sa définition ? D'autant qu'ils sont les mieux placés pour le faire. Evidemment la majorité municipale veut accaparer seule le processus afin d'en maitriser totalement le résultat. Quelle connait déjà.
DES DIFFICULTÉS CRÉÉES PARTOUT, LE MAGASIN EN RUINE
Outre le Théâtre Municipal, on voit ce qu'il en est au Magasin, transformé en secte qui a fait fuir tous les participants en même temps que toute expression artistique était détruite. On connait les difficultés créées aux Musiciens du Louvre ou MC2 avec la baisse des subventions, tous ces festivals supprimés, ces théâtres qui courbent l'échine sous la pression municipale.
L'AMENDEMENT CARIGNON : UN LARGE CONSENSUS
L'amendement porté par Alain Carignon a été voté par tous les groupes de l'opposition, d'Emilie Chalas (LREM) à Olivier Noblecourt (PS) et prenons le pari que nombre d'élus municipaux, s'ils n'étaient contraints d'obéir à la main de fer du cabinet Piolle, s'y seraient joints.
UN TERRIBLE RECUL DE LA LIBERTÉ CULTURELLE
Lundi le Conseil Municipal a entériné un terrible recul de la liberté culturelle en confiant à nouveau tous les leviers au pouvoir municipal, sur le contenu de la culture. Car même camouflé derrière la question des modèles de gestion, cet unique but est bien poursuivi. Eric Piolle et Lucille Lheureux en subiront les conséquences.
Censure de la Belle Electrique.
Censure des Musiciens du Louvre.
Censure des activités théatrales
Censure de la Culture.
Censure politique.
Piolle = STALINE !