JEUDI : MANIFESTATION POUR L’AVENUE JEANNE D’ARC ET LE STATIONNEMENT À GRENOBLE
Ils ne se laisseront pas faire. Après une première manifestation en juillet dernier, les habitants et commerçants de l'Avenue Jeanne d'Arc et alentours remettent le couvert ce jeudi à 18h, à l'angle de l'avenue et du boulevard Clémenceau, pour dire non au projet que souhaite imposer la municipalité.
UN POINT CHAUD DE LA RENTRÉE
Nous vous l'annoncions fin août : ce dossier de l'Avenue Jeanne d'Arc est l'un des gros points chauds de cette rentrée scolaire en matière d'aménagement de la ville. Parce que la municipalité entend pour l'instant faire un passage en force, comme pour tous ses projets. Mais surtout parce que les premiers impactés par cet aménagement n'entendent pas courber l'échine si facilement.
UN DOSSIER PARTICULIÈREMENT SYMBOLIQUE
Dossier chaud car il est également particulièrement symbolique des méthodes et des travers de l'équipe Piolle. Il s'agit ici de supprimer de l'ordre de 80% du stationnement dans une rue qui compte de nombreux commerçants dépendant en majorité d'une clientèle qui vient de l'extérieur en voiture. Le tout pour créer une piste cyclable (en supprimant 1/5 des grands arbres de l'avenue au passage !) qui pourrait être implantée dans la rue Léon Jouhaux voisine, plus adaptée.
L'UNION DE QUARTIER SOUHAITE UN DIALOGUE
Cette dernière option est précisément celle que défend l'Union de quartier Abbaye-Jouhaux et son président Jean-Noël Pusel, très mobilisé sur le sujet aux côtés de Fabrice Debarge qui mène les commerçants. Les opposants au projet s'inscrivent donc dans une démarche constructive pour aboutir à un consensus, loin de l'opposition bête et méchante que caricaturent les soutiens municipaux. Ils ne demandent qu'un dialogue avec la municipalité, qui s'y refuse jusque-là et s'arc-boute sur ses positions.
UNE RÉPONSE AUX OFFICINES VERTES
La manifestation de jeudi devrait aussi être l'occasion pour les habitants et commerçants d'adresser une réponse aux officines vertes, qui se sont mobilisées à la fin de l'été pour faire du lobbying en faveur du projet municipal. Sans aucune subtilité, Albin Petit, soutien officiel de l'équipe municipale en place, avait enfilé sa casquette de militant de l'ADTC pour critiquer ceux qui ne veulent pas du projet. Evidemment sans faire une seule fois l'effort de se mettre à leur place pour comprendre leurs raisons.
QUE VA FAIRE LA MÉTROPOLE ?
Il faut avoir en tête que dans ce dossier, la métropole a la main et pourrait donc contrevenir aux souhaits de l'équipe municipale. Si la majorité métropolitaine et notamment le Vice-Président en charge de l'espace public, Sylvain Laval, décidait de prendre en compte les remarques des habitants, alors le projet tel que pensé actuellement par les Verts pourrait être mis en suspens et revu. Quid également de ceux qui expliquent aux Grenoblois être dans l'opposition à Eric Piolle et qui siègent dans la majorité métropolitaine, à savoir les groupes de Pascal Clouaire et Maxence Alloto ? S'ils daignaient entendre les habitants de Jeanne d'Arc et porter leur voix au sein de l'exécutif, les lignes pourraient également bouger.
UN RECOURS DANS LES TUYAUX
Le succès de la manifestation de jeudi, couplé à une pétition qui dépasse déjà les 2000 signataires en ligne + en version papier (dont plus de 50% de grenoblois) pourrait faire évoluer ces élus en charge. Jusqu'ici, seul le groupe société civile mené par Alain Carignon a été d'un soutien clair et sans faille aux habitants et commerçants mobilisés, portant leurs revendications en conseil municipal et métropolitain. L'avocat Thierry Aldeguer, proche de l'opposition, étudie par ailleurs pour le compte de l'Union de quartier les possibilités de recours juridique si les élus persistent dans leur refus de tout dialogue pour faire évoluer le projet et prendre en compte les réalités de chacun.
JEANNE D'ARC N'EST PAS UN CAS ISOLÉ
Ce qui se joue à Jeanne d'Arc dépasse le simple cadre du quartier Abbaye-Jouhaux. Depuis 2014, les problèmes de suppression de places de stationnement ont éclaté partout dans Grenoble alors que l'équipe municipale mène une politique du bulldozer en la matière. En 10 ans de mandature, pas moins de 1200 places ont été supprimées. Sans même compter celles dont la disparition est programmée. En parallèle, le développement des alternatives à la voiture (transports en commun notamment) est au point mort. Cette politique punitive est donc subie avec beaucoup de violence par les Grenoblois qui n'ont pas le luxe de pouvoir se passer complètement de leur véhicule.
BERRIAT, PLACE DE METZ...
Cette politique de la table rase risque de se poursuivre dans les 18 mois qui nous séparent des prochaines élections. Avenue de Washington, non loin de Jeanne d'Arc, les riverains qui alertent sur le nombre insuffisant de stationnement laissé par la majorité municipale sont méprisés par les adjoints en charge. À Berriat, la municipalité entend également faire sauter du stationnement pour faire passer une piste cyclable alors qu'un projet alternatif aurait permis de concilier la piste et les places. Place de Metz, la suppression de 70 places est toujours programmée malgré le recul (temporaire) de Piolle pour la rue de Strasbourg...
... LIBÉRATION, MALLIFAUD, VALENTIN HAÜY...
Cours de la Libération, les élus ont profité de la replantation d'arbres qui avaient été coupé il y a des années pour rogner autant que faire se peut sur les places alors que le secteur se densifie à vitesse grand V. À Mallifaud, le projet de suppression du parking a été sévèrement retardé par le rapport très à charge du commissaire-enquêteur contre la municipalité mais il reviendra dans les mois à venir. Les 100 emplacements de la place Valentin Haüy sont également vouées à disparaitre sous prétexte de l'extension de la bibliothèque...
RENDEZ-VOUS JEUDI À 18H
Notre collectif relaye donc volontiers l'appel à manifester ce jeudi 19 septembre à 18h, à l'angle de l'Avenue Jeanne d'Arc et du Boulevard Clémenceau. Que vous soyez habitant du quartier Abbaye-Jouhaux concerné par ce programme, que vous le soyez par un autre projet ailleurs à Grenoble, ou simplement pour manifester votre rejet d'une politique dogmatique qui se fait contre les habitants.
À 18 mois des élections municipales, les Grenoblois qui souhaitent le changement se doivent de saisir toutes les occasions de mobilisation. Plus nous approchons de l'échéance, plus elles compteront et seront susceptibles d'influer sur le cours des projets menés à Grenoble. Rendez-vous jeudi.
Je serai là.
A titre d’info : un panneau stationnement payant a été rajouté au parking Perreto ainsi que sur la partie de rue Mallifaud qui était encore gratuite alors qu’il n’y a pas eu de publication d’un nouvel arreté de stationnement changeant les zones payantes sur ce secteur.