L’ALTERNANCE EST LANCÉE À GRENOBLE

Samedi dernier, un collectif pour l'alternance emmené par Clément Chappet était présenté à la presse. Avec un objectif assumé : incarner le renouvellement aux prochaines élections municipales en emmenant une nouvelle génération pour Grenoble. À 18 mois de l'échéance, le compte-à-rebours est désormais lancé.

UNE NOUVELLE GÉNÉRATION

C'est donc une nouvelle génération de femmes et d'hommes, de sensibilités diverses, avec des expertises complémentaires, certains déjà engagés sous une forme ou une autre dans la vie de la Cité, qui se sont présentés à cette occasion. Tous mus par une conviction commune : la nécessité de proposer aux grenoblois une alternative à l’équipe sortante pour changer la ville. 

CLÉMENT CHAPPET À LA COORDINATION

À la coordination de ce collectif, on retrouve Clément Chappet. Âgé de 28 ans, il est président de l'Union de quartier Foch-Aigle-Libération et travaille avec le groupe d'opposition société civile au conseil municipal et métropolitain. Deux casquettes qui lui permettent de toucher de près les dossiers de la ville et d'être en contact avec des Grenoblois et des problématiques très différentes au quotidien, le confortant dans l'idée que "si Grenoble a des atouts indéniables, elle a des failles, et la municipalité sortante n’est pas parvenue à les corriger voire les a aggravées". 

Clément Chappet coordonne le collectif. Photo : Sébastien Mittelberger (qui l'a interviewé à propos de ce lancement : à retrouver ici).

L'ENJEU : L'APAISEMENT DE LA VILLE

Il a posé les enjeux de cette élection à venir... en rappelant la promesse sur laquelle a été élu Eric Piolle en 2014. Celle d'un apaisement de la ville pour y garantir une certaine douceur de vivre. Mais 10 ans après, le constat est sans appel : "la promesse était belle. C’est au niveau de la réalisation qu’il a échoué. La « métropole apaisée » n’est restée qu’un slogan". On le voit malheureusement de manière éclatante avec l'actualité tragique des derniers jours. Il a rappelé que l'équipe municipale sortante cumule deux problèmes. 

LA MUNICIPALITÉ ACTUELLE LAISSE TROP DE MONDE AU BORD DE LA ROUTE

D'abord, les politiques publiques menées laissent trop de monde au bord de la route : que ce soit parce qu'elles ne sont pas pensées pour prendre toutes les réalités en compte (comme on le voit Avenue Jeanne d'Arc par exemple, la politique de mobilités nuit aux commerçants qui sont oubliés), parce que les grands projets sont imposés sans "co-construction" (avec des unions de quartier et associations méprisées) ou parce que les décisions municipales nuisent aux moins aisés (ZFE qui lèse ceux qui n'ont pas les moyens de changer de véhicule, hausse de la taxe foncière qui impacte petits propriétaires mais aussi locataires car elle se répercute sur leur loyer...).

Le collectif réuni samedi dernier, place Victor Hugo.

UN CADRE IDÉOLOGIQUE QUI EMPÊCHE D'AGIR

Et ensuite, cette municipalité est tenue par un cadre idéologique et politique (celui des Rouges/Verts, particulièrement dogmatique...) "qui la bride et l'empêche de raisonner en toute liberté pour faire le nécessaire". Et Clément Chappet de citer "la politique de logement et d’urbanisme, le sujet de la sécurité, ou encore la gestion des finances de la ville et les relations avec la métropole. Sur ces thèmes-là, il faudra opérer un virage à 360°".

DES SENSIBILITÉS ET PARCOURS QUI PERMETTENT DE TRAITER TOUS LES SUJETS

Les prises de paroles des membres du collectif présents se sont succédées, pointant toutes des sujets tenant à coeur aux intervenants en fonction de leurs sensibilités et de leur parcours. Jean-Claude Borel Garin (Contrôleur Général Honoraire de la Police Nationale et ancien Commissaire du RAID, ex directeur de la Police Nationale de l’Isère, ex candidat aux élections municipales avec Emilie Chalas) est par exemple revenu sur la politique de sécurité qu'il conviendrait de mener pour que la ville prenne toute sa part dans la lutte contre la délinquance. Un rappel qui raisonne avec encore plus de force alors que la conférence de presse a eu lieu la veille du meurtre de Lilian Dejean.

MIEUX AMÉNAGER LA VILLE, MUTUALISER AVEC LA MÉTRO... 

Charah Bentaleb (architecte-urbaniste et conseillère municipale du groupe d'opposition) est revenue sur les enjeux d'urbanisme et d'aménagement de la ville, rappelant l'acte manqué qu'a constitué l'urbanisation de la Bastille. Yannick Foschia (cadre de la fonction publique, directeur général d'une commune de la métropole) a rappelé les marges de manoeuvres dont dispose la municipalité pour agir et le besoin urgent de mutualisations avec la métropole. 

RÉTABLIR L'ATTRACTIVITÉ, CORRIGER LES PROBLÈMES DU QUOTIDIEN...

Kadi Belkessam (commerçante) a évoqué exemples à l'appui les difficultés qu'ont les commerces pour survivre dans une ville qui a drastiquement perdu son attractivité. Carole Ruiz (gestionnaire financier), Judith Thermoz (commerciale), Mohamed El Gdaihi (professeur d'université), Jean-Luc Rizzi (consultant en immobiler commercial) ont chacun abondé avec des témoignages sur le déclassement que subit Grenoble pour tous les aspects qui font la vie quotidienne dans une ville (espace public, propreté...).

L'APPEL À L'UNION

Sandra Hamedi (responsable d’une association culture et sport, ex candidate aux élections municipales avec Emilie Chalas et ex candidate aux élections départementales) a quant à elle appelé à refuser la division et a réussir l'union pour porter l'alternance à Grenoble. Une nécessité revenue dans la bouche de chaque intervenant. Et notamment par la voix de Maitre Thierry Aldeguer, avocat au barreau de Grenoble qui a porté et porte encore de nombreux dossiers face à la municipalité actuelle.

Les médias sont revenus cette semaine sur le lancement du collectif. Ici Place Gre'net.

T. ALDEGUER : "L'HEURE EST À LA REFONDATION, PAS À LA GUERRE DES ÉGOS"

Celui-ci a martelé cet appel à l'union, appelant notamment Emilie Chalas à prendre ses responsabilités : "dans l’hypothèse où elle aurait quelques velléités à vouloir, après trois scrutins infructueux, revenir sur la première ligne, elle ne pourrait pas dicter les conditions de ce renouveau démocratique que nous préparons de tous nos vœux. L’heure est à la refondation, pas à la guerre des egos". Alors qu'elle a fini très largement distancée par la liste d'Alain Carignon aux élections municipales de 2020 et qu'elle a ensuite été sèchement battue deux fois aux élections législatives à Grenoble, elle est à la croisée des chemins : elle peut soit prendre ses responsabilités et s'associer à ceux qui portent l'alternance pour réussir à changer la ville ; soit s'enfermer dans des postures de division stériles qui ont déjà fait gagner l'équipe Piolle en 2020 et risquent de reproduire le même effet.

UN COLLECTIF REPRÉSENTATIF DES GRENOBLOIS

Étaient également excusés deux absents ne pouvant être présents pour la conférence de presse : Jean-Yves Cahn, hématologiste et Professeur émérite de médecine ; et Guillaume Josserand, Commandant honoraire de la Police Nationale et ancien Chef d’État Major à Grenoble. Des profils tous très variés, assurant au collectif une représentativité des Grenoblois dans leur diversité. Et la garantie que les sujets soient traités sous des points de vue différents pour parvenir à dégager ce qui fait consensus.

LA CONSTRUCTION D'UN PROGRAMME POUR GRENOBLE

Au niveau de la méthode, le collectif a expliqué qu'il se réunit pour analyser sujet par sujet la situation de la ville et élaborer des propositions à même de redresser la barre. "La méthode est simple : s'interroger sur ce qui ne fonctionne pas, relever les contradictions entre les ambitions de la municipalité sur le papier et le vécu des Grenoblois dans les faits" a développé Clément Chappet. Et ce afin "d'élaborer pas à pas l'armature d'un programme municipal et métropolitain solide qui sera mis à disposition des Grenoblois pour en débattre, l'amender et l'enrichir avec eux". 

UN PRINCIPE DE RÉALITÉ

Dans la continuité de l'appel à l'union, Clément Chappet a ensuite fait un rappel simple : "il y a un principe de réalité et ceux qui prétendraient s’en affranchir sont soit des menteurs soit des naïfs. L'alternance ne peut pas se faire sans Alain Carignon : c'est un fait, parce qu'il est arrivé en tête des forces d’opposition aux dernières municipales et parce qu'on ne peut pas se passer de son travail depuis 4 ans au conseil municipal et métropolitain qui l'a encore renforcé".

Clément Chappet et Alain Carignon.

LE LIEN ENTRE LE PASSÉ ET L'AVENIR

Conscient qu'aucune alternative ne peut se bâtir à partir de rien, celui qui entend assumer porter le renouvellement à Grenoble a insisté sur la nécessité de s'appuyer sur le leader de l'opposition : "Alain Carignon représente le lien entre le passé et l'avenir de Grenoble. On aura besoin de son expérience, de sa maîtrise des dossiers et de sa capacité à relever les défis qui nous attendent. Il pourra aussi jouer ce rôle de passeur de témoins en faisant profiter de sa connaissance inestimable de Grenoble". Vue la situation de Grenoble, une nouvelle génération seule ne pourrait en effet réussir sans cette alliance avec l'expérience.

UN APPEL AUX GRENOBLOIS

Le collectif a enfin appelé tous les grenoblois qui souhaitent contribuer à la construction de Grenoble après Eric Piolle à le rejoindre. Et ce sans prérequis d’âge, de parcours, de sensibilités politiques. En allant au-delà des clivages et des querelles partisanes, loin du jeu des partis politiques. Dans le respect des opinions de chacun, et attaché à une seule ambition : faire de Grenoble une ville où il fait mieux vivre. 

Au milieu de l'océan de mauvaises nouvelles et d'une actualité très lourde, il y a au moins une lueur d'espoir à Grenoble : l'alternance se prépare sérieusement et dans 18 mois, la ville peut renouer avec des lendemains plus prospères. À chacun d'assumer ses responsabilités désormais.

 

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