RENTRÉE SCOLAIRE : DERRIÈRE LA COMM’ MUNICIPALE…

L'heure de la rentrée a sonné et avec elle la traditionnelle conférence de presse de l'adjointe en charge du scolaire, Christine Garnier (Verts). Comme d'habitude, le système Piolle met l'accent sur ce qui l'arrange, distille ses éléments de langage... et se garde bien d'évoquer les dysfonctionnements.

CHRISTINE GARNIER ET CHLOÉ PANTEL À LA MANOEUVRE

Christine Garnier figure parmi les adjointes les plus sectaires de la municipalité Piolle. Élue depuis 1995, elle ne rechigne devant rien pour défendre le clan et distiller son idéologie (on se souvient encore de ses accusations de "racisme d'État"). Après avoir touché au logement (on voit le résultat), elle s'est vue confier les écoles pour ce mandat. C'est donc elle qui donnait la conférence de presse de rentrée, accompagnée de l'élue en charge du secteur 6 (évidemment sans y habiter) Chloé Pantel (Verts/LFI). À l'ordre du jour : la litanie de tout ce que la majorité municipale considère comme valorisant pour elle. 

MENU VÉGÉTARIEN : TOUJOURS À LA PEINE

Le fameux menu végétarien fait évidemment à nouveau partie de la liste des mesures égrenées par les Verts qui ont, il faut le rappeler, tenté de l'imposer en en faisant la norme (le menu par défaut). La tentative de forcer la main des familles ne fonctionne toujours pas puisque deux ans après son lancement, nous en sommes toujours à moins de 5% d'élèves qui l'ont choisi. La mesure qu'Eric Piolle avait vanté y compris dans la presse nationale a fait pschit.

GRATUITÉ DES FOURNITURES : UN DOUBLON POUR LA COMM'...

Cette année, l'accent est particulièrement mis sur une annonce : la gratuité des fournitures scolaires. La ville consacre 150 000 euros d'aides aux établissements pour acheter les "fournitures essentielles" aux élèves et demande aux enseignants de ne pas leur rajouter trop de matériel supplémentaire à acheter. Au-delà de l'aspect comm' démagogique qu'on perçoit bien, il y a de quoi s'interroger sur la pertinence d'un tel usage des impôts des Grenoblois quand on sait que la rentrée en primaire coûte en moyenne 236 euros par famille et que l'allocation de rentrée scolaire versée par l'Etat est déjà de plus de 400 euros...

... QUI N'EST MÊME PAS EFFECTIF !

Voilà pour la théorie. Mais après que le Maire et son adjointe aient fait la tournée des médias pour vanter cette mesure, les parents ont vite déchanté. Nombre d'entre eux ont ainsi découvert avec étonnement une longue liste de fournitures à acheter, bien loin de la promesse initiale donc. Dysfonctionnement en raison d'une mauvaise organisation municipale ou mensonge grossier des Verts pour avoir une belle annonce à faire pour la rentrée ? Avec eux, on peut s'attendre à tout. Depuis le temps on commence à avoir l'habitude et les familles ont encore pu le vérifier hier : plus la promesse est grosse, plus il y a anguille sous roche.

LA FUITE DES GRENOBLOIS ARRANGE BIEN LA VILLE...

Dans un autre registre, le fait que les Grenoblois fuient la ville (nous perdons chaque année des habitants) se mesure très concrètement. Les écoles comptent 425 élèves en moins (!) et 12 classes ont fermé. Moins d'encadrement à assurer donc, permettant à Christine Garnier d'assurer qu'il y aurait des animateurs, ATSEM et agents d'entretien pour chaque classe. Mais elle répète la promesse comme un perroquet chaque année et on découvre à chaque fois, comme une mauvaise blague répétée, que la ville ne parvient finalement pas à recruter. 

... ET LA MUNICIPALISATION SE POURSUIT

Au-delà de l'aspect quantitatif qui fait défaut tous les ans, il y a également l'aspect qualitatif de l'offre périscolaire. Et en la matière la majorité municipale fait tout pour restreindre le choix offert aux familles et les forcer à passer par les services municipaux, en sabrant les structures indépendantes (le Plateau à Mistral, la Cordée à la Villeneuve, la MJC Mutualité, désormais la MJC/théâtre Prémol...). Ce faisant, elle tue à petit feu la diversité des activités proposées aux petits grenoblois hors temps scolaire et force les familles à se tourner vers une offre uniformisée. Après la culture et le sport, cette extension de la municipalisation au champ socioculturel interroge.

UNE NOUVELLE ÉCOLE À FLAUBERT

Dans ce contexte de baisse du nombre d'élèves grenoblois, on peut aussi se poser la question de la pertinence du fleuron de la comm' municipale en cette rentrée : l'ouverture d'une nouvelle école dans le quartier Flaubert (quartier qui concentre déjà tous les signes annonciateurs d'une future Villeneuve). N'aurait-il pas été plus adapté et moins coûteux de rénover l'existant plutôt que de construire dans une ville où demain les enfants seront moins nombreux encore ? On a des bribes d'explications avec les propos de Chloé Pantel repris par Place Gre'net : "C’est la seule livraison du mandat. C’est toujours un moment marquant !". Comprendre : une inauguration d'école est toujours un gros marqueur qui permet de communiquer en vue des prochaines élections. 

5 OU 6 MANDATS POUR RÉNOVER TOUTES LES ÉCOLES !

Il aurait pourtant fallu concentre des moyens pour la rénovation puisque (toujours sur Place Gre'net) Christine Garnier elle-même reconnait qu'à ce rythme, il faudra cinq ou six mandats pour la rénovation nécessaire de toutes les écoles grenoblois (chiffrée à environ 300 millions d'euros). La seule construction d'Anne Sylvestre a coûté 15 millions. Dans une ville exsangue où les niveaux d'investissement sont ridiculement bas comparé au taux d'imposition ahurissant, il serait intéressant de prioriser la rénovation des écoles. Mais tant la ville que la métro dépensent sans compter pour des projets contestés et bien éloignés des priorités (6 millions d'euros pour l'Avenue Jeanne d'Arc, 9 millions pour deux pistes cyclables à Mistral/Lys Rouge...).

DES ENFANTS SANS ÉCOLE LE JOUR DE LA RENTRÉE !

Il faut enfin évoquer le fait que ce lundi, plusieurs parents d'élèves ne savaient pas encore dans quel établissement leur enfant ferait sa rentrée ! Vendredi matin, certaines familles n'avaient toujours pas de nouvelles pour l'inscription. L'après-midi, elles découvraient par mail que leur enfant était finalement réaffecté à un autre établissement que celui demandé (chamboulant toute leur organisation pour le périscolaire au passage), mais les listes de l'école n'étant pas actualisée avec le nom des enfants concernés, il était suggéré aux parents de ne pas amener leur enfant hier car l'inscription ne serait pas encore effective. Un exemple concret de la désorganisation municipale dont la majorité municipale ne parlera évidemment pas, et qui emporte un stress et des soucis supplémentaires dont les familles auraient bien pu se passer.

Pendant que les familles payent la désorganisation, Piolle et le Député LFI Hugo Prévost faisaient hier du toboggan. Sans commentaires.

C'EST AUSSI LA RENTRÉE POUR L'OPPOSITION

Hier matin, le groupe d'opposition société civile faisait également sa rentrée et était pour l'occasion présent à l'école Marianne Cohn. Pour rappel, cette école fait partie de celles qui sont le plus exposées à la pollution de l'air à Grenoble. 6 des 7 écoles les plus polluées dont elle sont situées dans le secteur Bonne/Condorcet/Hoche, là où le plan de circulation de 2017 a entrainé un report du trafic. Cette école présente aussi la particularité d'être implantée à proximité immédiate du point de deal de Hoche... non loin également de l'hémicycle métropolitain où se réunissent les élus en toute tranquillité pendant que le trafic a libre cours sous leurs fenêtres. 

Le groupe d'opposition société civile (ici Brigitte Boer, Dominique Spini, Nathalie Béranger, Chérif Boutafa) hier pour la rentrée

Encore tout un symbole, qui se cumule à la désorganisation, aux contrevérités et aux mesurettes de comm' évoquées précédemment. Le bateau municipal prend décidément l'eau à tous les niveaux et il n'y a plus un seul sujet où les annonces piollesques sont véritablement suivies d'effets. 

 

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