FLAUBERT : LA PROPAGANDE MUNICIPALE SANS LES HABITANTS

Au cœur de l'été, les Verts/LFI ont organisé une grosse opération de comm' dans le quartier Flaubert pour vendre monts et merveilles... mais sans convier les habitants qui pourraient déjà donner une toute autre version de la vie dans le secteur.

G. NAMUR ET M. BELAIR À LA MANOEUVRE... 

Les adjoints Verts Gilles Namur (espaces publics) et Margot Belair (urbanisme), deux élus du noyau dur, ont ainsi organisé une conférence de presse sur place il y a deux semaines pour présenter leurs objectifs de réaménagement pour Flaubert. Avec comme principaux projets : une extension du parc existant, une "place aux enfants" devant la nouvelle école et l'intégration d'une piste cyclable. 

... FIDÈLEMENT RELAYÉS

En parallèle, un dossier presse de 7 pages a été réalisé par la municipalité pour promouvoir les aménagements prévus. Mais le ton de celui-ci parait presque neutre comparé à l'article de Serge Massé pour le Dauphiné Libéré (15/07/24). Pas de place au doute pour le correspondant de presse qui se fait ici le fidèle relais de la propagande municipale : il affirme que "les nouveaux aménagements du projet seront bénéfiques pour la communauté en termes de santé, de convivialité et de respect de l’environnement" ou encore qu'ils sont "en accord avec les principes d’urbanisme favorables à la santé porté par la commune".

Par le passé le DL n'a pas été aussi élogieux concernant la trajectoire de Flaubert...

LA PRUDENCE EST DE MISE

Les précédents auraient pourtant dû assurer à un peu plus de prudence vis-à-vis des promesses des élus. On se rappelle ainsi des éloges unanimes de la presse pour l'immeuble "ABC" sur la Presqu'île, figure de proue de l'urbanisme vert qui s'est avéré un fiasco financier où absolument rien ne fonctionne comme l'a révélé une enquête récente du Dauphiné. De manière générale, après 10 ans de comm' piollesque, on sait également qu'il faut se méfier des esquisses de projets qui montrent du vert partout et plutôt juger sur pièce.

AUCUN HABITANT PRÉSENT

Mais surtout, ce qui aurait le plus dû mettre la puce à l'oreille est l'absence d'habitants conviés à cette "visite guidée". Le quartier est pourtant sorti de terre depuis un moment et ceux-ci auraient pu apporter leurs témoignages et avis. Le risque aurait évidemment été qu'ils ne soient pas sur la même longueur d'ondes que les élus dithyrambiques qui, eux, ne vivent pas dans le secteur (un autre point qui devrait alerter : les Verts/LFI ne vivent jamais dans les "éco quartiers" qu'ils construisent et promeuvent...).

En conseil municipal, intervention du président du groupe société civile Alain Carignon sur Flaubert et les écoquartiers.

MÊMES CAUSES, MÊMES CONSÉQUENCES

Pour cause, ces quartiers à l'appellation marketing trompeuse reproduisent à chaque fois les mêmes causes (une densification avec un trop fort taux de logements sociaux, alors que la ville dépasse déjà le seuil légal de 25%) qui mènent aux mêmes conséquences (absence de mixité, attributions de logements irreponsables et dégradation de la qualité de vie très rapidement). À Flaubert, 1500 logements sont prévus, la moitié sont des HLM et les quelques acheteurs le font en majorité pour profiter de la loi Pinel... donc créent des locataires aussi. Et la valeur des biens des quelques acheteurs plonge aussitôt.

LES INCIVILITÉS HABITUELLES

On retrouve ensuite les problèmes d'incivilités que connaissent tous les écoquartiers du genre. Ainsi il existe un immeuble de copropriétaires livré en 2021 dont les habitants ont rapidement subi une série de cambriolages à répétition, et des dégradations de leurs véhicules si régulières que certains sont désormais radiés par leurs assurances ! "Ce nouveau quartier est à l’image de la politique de la ville de Grenoble, avec notre volonté de mixité sociale dans les meilleures conditions" expliquait l'adjointe Margot Belair en 2021...

6M2 D'ESPACES VERTS PAR HABITANT... 

Puisqu'il est beaucoup question de végétalisation dans ce que promettent les élus, il convient aussi de relativiser les annonces. Le parc de 6 hectares promis existait en fait déjà pour moitié (le parc Flaubert, boyau de près de 3 hectares). Cela signifie que pour environ 4500 nouveaux habitants, la municipalité réalisera 3 hectares nouveaux... soit 6m2 d'espaces verts par habitant. C'est certes mieux que la presqu'île et ses fameux 1m2, mais moins bien que la moyenne de la ville (environ 14m2) et très loin de la moyenne des villes de même taille (plus de 30m2 !).

Le béton fait face au béton et ce n'est pas encore terminé.

LE HAUT-BOIS : UN PREMIER HIVER FRIGORIFIANT

Côté logements, un immeuble baptisé "le haut-bois", géré par ACTIS et inauguré en 2022 en grande pompe, se voulait figure de proue du fameux "urbanisme favorable à la santé" des Verts. Dès le premier hiver, les locataires avaient pourtant dû tirer la sonnette d'alarme et certains avaient monté un collectif car ils souffraient du froid en raison du système de chauffage qui ne permet pas de régler la température... Un directeur d'ACTIS (qui n'habite évidemment pas l'immeuble) expliquait alors au DL que "c’est une véritable culture de ne pas avoir de chauffage"... Et c'est dans la culture verte de faire la ville sans tenir compte de ses habitants.

LE SALAMMBÔ : PROBLÈMES EN PAGAILLE

Dans un autre immeuble voisin inauguré par Eric Piolle lui-même, et alors qu'il était encore tout neuf, de nombreux locataires avaient eu l'occasion de goûter aux petits plaisirs de cet urbanisme favorable à leur santé : humidité créant des champignons dans des logements, des sol d'appartements pas droits, problème d'écoulement des eaux sous des terrasses générant une odeur atroce, air froid qui passe sous les fenêtres...

Les habitants des premiers immeubles ont rapidement perdu la vue sur les montagnes et le soleil à mesure que d'autres ont poussé

L'IMMEUBLE EN "TERRE" REPOUSSÉ

Voilà pour ce qui existe déjà. Il faut retenir que nos phares de l'humanité ont aussi prévu un immeuble "terre" de cinquante logements, avec "matériaux biosourcés" et tutti quanti. Initialement prévue pour 2025, la livraison est finalement repoussée "à partir de 2026" sur le site de la ville (les travaux devaient débuter en 2024 mais il n'y en a toujours pas trace). On ne pourra donc en vérifier l'efficacité qu'après les élections municipales. 

BAR-RADIS : L'ÉCONOMIE SUBVENTIONNÉE

Pour ce qui est de l'activité économique, l'échec est déjà palpable. Les locaux ne trouvent tellement pas preneurs que les Verts ont implanté leur siège de parti politique dans un local commercial vacant pour faire cache-misère ! Ils ont également installé le bar-radis au coeur du quartier. La structure est sur-subventionnée par l'argent public (155 000 € de la ville, de la métro). Et malgré cela, son modèle n'est pas au point puisque deux postes d'employés ont dû être supprimés. L’objectif du fameux potager de l'établissement est d'atteindre dans les cinq ans 20 % des besoins en fruits et légumes du restaurant qui sert 80 personnes par jour. C’est-à-dire nourrir 16 personnes dans les 5 ans. La transition vers l'autonomie alimentaire avance bien à Grenoble !

ON NE PEUT PLUS CROIRE AUX PROMESSES DES VERTS 

Voilà quelques éléments simples et factuels qui permettent, à minima, de contraster la vision idyllique que promeuvent les élus à l'initiative de Flaubert. Après 10 ans d'exercice du pouvoir, les différences entre les engagements des Verts et la réalité de leurs réalisations devraient inciter à énormément de prudence lorsqu'ils réitèrent de nouvelles promesses. Surtout en matière d'urbanisme et de logement, alors qu'ils ont multiplié les échecs en la matière.

5 Comments

Laisser un commentaire

"LES INFORMÉS" : LES COULISSES DE LA VIE GRENOBLOISE !

X