LE SYSTÈME PIOLLE ET SES RÉMUNÉRATIONS OCCULTES POUR ÉLISA MARTIN

Posted On 5 juin 2024

Le "Canard Enchainé" vient de jeter un pavé dans la mare qui pourrait bien faire l'effet d'une bombe. L'existence d'un véritable système de rémunérations occultes, mis en place par le Maire Eric Piolle, qui a servi à rémunérer sa 1ère adjointe de l'époque, Elisa Martin.

400 EUROS PAR MOIS EN CASH PRIS SUR LE SALAIRE D'ENZO LESOURT

Les faits remontent à 2016. En fin d'année, accompagné de sa directrice de cabinet Odile Barnola, Eric Piolle explique à son conseiller spécial d'alors, Enzo Lesourt, que son salaire va être augmenté de 600 euros, passant de 3000 à 3600 euros... mais en échange, "tu rétrocèdes 400 euros en cash tous les mois à Elisa Martin" annonce le Maire au collaborateur, selon le Canard. 

16 800 EUROS DANS LA POCHE DE MARTIN

Les remise mensuelle de cette enveloppe aurait dès lors commencé en janvier 2017, pour s'achever en juin 2020 (avec le second tour des élections municipales). Soit 16 800 euros ponctionnés sur le salaire de Lesourt, donc sur le dos de la ville de Grenoble et du contribuable, pour arrondir les fins de mois de Martin. 

LE CONTOURNEMENT DE LA PROMESSE DE BAISSE DES INDEMNITÉS D'ÉLUS

2016, c'est l'époque où la nouvelle majorité fanfaronnait à propos de la baisse de 25% des indemnités des élus décidée en début de mandat. Pendant que les Verts/LFI communiquaient abondamment sur leur grande vertu à l'aune de cette décision populiste, Piolle et Martin mettaient en place un système occulte pour contourner la mesurette, au mépris de toute éthique.

2300 EUROS NETS PAR MOIS : INSUFFISANT POUR MARTIN...

À l'époque, la première adjointe donneuse de leçons tournait à environ 2300 euros nets d'indemnités par mois, soit 500 euros de plus que le salaire médian en 2016. À priori insuffisant pour celle qui s'était habituée à l'opulence : le Canard rappelle qu'"en vertu des « engagements éthiques (sic) de campagne, elle a dû abandonner son mandat de conseillère régionale".... et surtout les indemnités qui vont avec. "Comment continuer de faire bouillir la marmite ?" ironise-t-il.

... QUI N'A ÉVIDEMMENT RIEN DÉCLARÉ DES SOMMES PERÇUES

"Evidemment, et sauf à vouloir dévoiler l'existence d'un deal illégal, la néodéputée n'avait aucune raison de déclarer au fisc les 16800 euros perçus en liquide" précise encore l'article. C'est Enzo Lesourt qui a tout pris sur lui, car évidemment imposé sur son nouveau salaire : sur les 600 euros d'augmentation, 400 allaient dans la poche de Martin en liquide et 200 lui servaient à payer ses impôts. 

LE DIVORCE PIOLLE / LESOURT FAIT ÉCLATER L'AFFAIRE

Aujourd'hui, de l'eau a coulé sous les ponts et Eric Piolle est désormais en guerre contre celui qu'il surnommait son "deuxième cerveau". Enzo Lesourt est en effet en procès contre son ancien patron, car il lui a été proposé de partir de la ville avec les droits de quelqu'un qui a moins d'un an d'ancienneté malgré 15 ans de dévouement sans faille à la cause piollesque. Il a donc également confié cette affaire de rémunérations occultes à un avocat : comme nous l'annoncions dès son annonce de démission en il y a deux ans, avec le départ de Lesourt, c'est le système Piolle qui s'effondre.

DES RELEVÉS DE COMPTE EXPLICITES ET DES MESSAGES ATTESTÉS PAR HUISSIER

Les relevés de compte de Lesourt attestent des retraits de 400 euros, et le Canard explique qu'il a fait attester par huissier des messages relatifs à la magouille : "le 14 novembre 2019, à 13h31, Elisa Martin interroge le collaborateur : - Dis-moi, tu m'as passé 330 ?? - Réponse immédiate de son interlocuteur « Nop 400. » - Après vérification, la première adjointe reconnait son erreur : « Oui oui je te prie de m'excuser, vraiment ! ». Le 29 mars suivant, le conseiller interroge Eric Piolle : « Yo, pour le deal mensuel avec Elisa, on arrête en mars ou on poursuit jusqu'en juin? » « Juin », répond sobrement le maire".

MÉNAGE À QUATRE OU SYSTÈME PLUS LARGE ?

Les révélations du Canard sont très explicités et concernent Eric Piolle l'instigateur, Elisa Martin la bénéficiaire, Enzo Lesourt le prête-nom et Odile Barnola, gardienne de la galaxie Piolle. Mais plusieurs élus étaient au courant avant les révélations du Canard, et n'ont rien dit : il n'est pas exclu que ce système de rémunérations occultes ait pu profiter à d'autres. Par ailleurs, se pourrait-il que ce système de versement ait persisté d'une manière ou d'une autre pour Elisa Martin entre juin 2020 et juin 2022, quand elle a été élue Députée et a ainsi pu accéder à une indemnité très confortable ?

"RÉCUPÉRER LES SOMMES INDÛMENT SOUSTRAITES AU BUDGET PAR CE PROCÉDÉ ILLÉGAL"

Alain Carignon, Président de l'opposition, a écrit hier soir au Maire pour l'informer que son groupe va "étudier les suites judiciaires à donner à cette nouvelle affaire afin que le contribuable Grenoblois puisse récupérer les sommes indûment soustraites au budget municipal par ce procédé illégal. D’ores et déjà nous vous demandons de tirer les conséquences de ces révélations pour vous-même et la majorité municipale et d’en informer le Conseil Municipal du 24 juin prochain".

LA MAJORITÉ DOIT EN TIRER LES CONSÉQUENCES

Malheureusement, il y a fort à parier que le Maire ne tire aucune conséquence tout seul. Condamné pour favoritisme en septembre dernier, il ne s'était aucunement remis en cause. Cette nouvelle rupture avec ses engagements, cette trahison des Grenoblois et de l'utilisation de leurs impôts, cette absence d'éthique qui conduit à ce genre de magouilles est la goutte de trop.

Le climat d'affaires qui entoure la majorité municipale rend impossible toute conduite sereine de la ville. Si les élus de la majorité qui n'étaient pas au courant de cette nouvelle affaire particulièrement grave ont encore un semblant d'honneur et ne veulent pas être entrainés dans la chute du système Piolle et son divorce avec les Grenoblois, il leur appartient d'en tirer les conséquences et de rompre immédiatement.