STRASBOURG / METZ : LA FRONDE CONTRE LA MORT DU COMMERCE
Deuxième article sur la réunion de l'union des habitants du centre-ville de jeudi dernier. Après l'exposé sur la fermeture de bibliothèque qui a suscité beaucoup de remous, le sujet abordé était tout aussi polémique : le projet de "réaménagement" du secteur Place de Metz / Rue de Strasbourg.
LE STATIONNEMENT VA ÊTRE SUPPRIMÉ
Le projet municipal a déjà fait couler beaucoup d’encre. Il consiste à éradiquer petit à petit les voitures, dans ce quartier qui vit pourtant grâce à la clientèle extérieure à Grenoble, en y allant par étapes. À moyen terme, 90% des places de stationnement vont être supprimées dont la totalité de celles sur la place de Metz.
LA MAUVAISE FOI HABITUELLE
Chargé de défendre ce projet que personne n’a réclamé, l’adjoint Gilles Namur (Verts/LFI) a encore démontré qu’il manie la mauvaise foi comme il respire. Il s’est ainsi abrité derrière les demandes de rénovation émanant des habitants du quartier pour volontairement faire l’amalgame entre la réfection de la voirie (effectivement attendue de tous) et son idée fumeuse d’aller vers la piétonnisation.
GILLES NAMUR VEUT FAIRE MARCHER CE QUI FONCTIONNE DÉJÀ…
Après avoir bien confirmé qu’il n’y aura plus que des places de livraison (20 minutes de stationnement maximum) dans la rue et expliqué que la rue Beyle Stendhal passera en sens unique du nord au sud, le zélé adjoint répétiteur s’est cru malin d’ajouter : « on veut en profiter pour faire de cette jolie rue de Strasbourg une rue très commerçante, très fréquentée ». Le problème, c’est que c’est déjà le cas actuellement. Énorme bronca de la salle, avec de nombreux habitants s’étranglant : "vous allez les tuer !".
LES HABITANTS BIEN CONSCIENTS DES PROBLÈMES
Les interventions ont été très nombreuses pour fustiger le projet. Les habitants ont notamment déploré la suppression des places résidents, ce qui signifie que leur abonnement ne servira plu à rien puis qu’ils ne pourront plus se garer dans le quartier. Mais aussi le passage à sens unique de la rue Beyle Stendhal : les automobilistes qui se dirigent vers le Grésivaudan depuis Gambetta passeront alors par la rue Saint-Joseph pour ensuite traverser toute la rue de Strasbourg : bonjour la circulation supplémentaire dans le quartier !
GILLES NAMUR AVOUE QUE LES PRIX DU STATIONNEMENT NE SONT PAS ACCESSIBLES
D’autres voix se sont élevées pour dénoncer le prix du stationnement dans les rues et dans les parkings alentours. Après avoir tenté de nier l’évidence en expliquant à quel point l’offre de places est attractive (« l’un des quartiers les mieux desservis de toute l’Isère ! », et pourquoi pas de France ?), Gilles Namur s’est finalement emmêlé les pinceaux en avouant que « on a une politique tarifaire qui est chère. (…) Me faites pas dire ce que j’ai pas dit : j’ai jamais dit que c’était accessible ». Nouveau tollé de la salle.
LES COMMERÇANTS VENT DEBOUT
Plusieurs commerçants se sont également exprimés. Le plus applaudi étant Bernard Mure-Ravaud, l’iconique fromager de la rue qui a remis les pendules à l’heure. « Ce n’est pas une rue comme les autres » a-t-il rappelé. « 100% des magasins sont alimentaires. On a réussi à faire une rue gastronomique », soulignant à quel point il est absurde de limiter à 20mn le stationnement car cela empêchera les clients de faire toutes leurs emplettes. « Il nous faut du stationnement et c’est tout, on va pas en démordre ».
« MERCI MONSIEUR NAMUR, MERCI MONSIEUR CONFESSON »
Pour enfoncer le clou, il a rappelé l’enjeu économique pour le secteur : « pour nous c’est la mort du commerce (…) il y a 200 ou 250 salariés dans la rue, ce sera le chômage, et on mettra une grande affiche « merci monsieur Namur, merci monsieur Confesson ». Clair, net et précis : les élus n’en menaient pas large au terme de cette intervention vivement saluée par la salle.
DE NOMBREUSES INTERVENTIONS
Interventions après interventions, les critiques se sont accumulées. Un habitant déplorant que les élus soient « d’une psychorigidité absolue », un autre lançant « vous polluez notre vie », l’un implorant : « refaites le revêtement mais de grâce laissez vivre ce quartier », encore un autre s’interrogeant sur les places PMR car le parking de la place Verdun et les rues adjacentes sont impraticables pour les personnes à mobilité réduite… Et tous insistant sur la spécificité de ce quartier, dernier de Grenoble à fonctionner aussi bien, comme un vestige de temps bien plus heureux pour la ville.
POUR NAMUR, C’EST PRESQUE SI ON L’IMPLORE DE RÉALISER LA PIÉTONISATION...
Hermétique à toute remise en question, Gilles Namur a enchainé les contrevérités, toutes suscitant l’ire de la salle. Il a ainsi affirmé que « c’est une rue de transit aujourd’hui »… alors que c’est précisément son projet qui la transformera ainsi ("vous n'y habitez pas", lui rétorquera sèchement un habitant). Puis il a osé le couplet sur l'aspiration populaire : « nous avons énormément d’habitants favorables et des commerçants qui disent que le projet est super, il faut absolument le faire ». On a vu ça jeudi, avec très précisément 0 personnes sur plus de 200 pour aller dans son sens.
... MAIS IL EST INCAPABLE DE CITER UN SOUTIEN
L'affirmation a évidemment été vivement contestée, Bernard Mure-Ravaud le sommant d'en citer ne serait-ce qu'un seul ("100% sont contre, donnez-en un (...) on a fait tous les commerces"). Gêné, incapable de répondre, l'adjoint qui voudrait pourtant presque faire croire que des Grenoblois l'implorent d'aller au bout de son projet n'a alors eu d'autre choix que de changer de posture en expliquant finalement qu'il "n'y a pas que les commerçants qui utilisent la rue"... Tartufferie quand tu nous tiens.
L’EQUIPE PIOLLE Y VA PAR ÉTAPES
Avec ce projet, la majorité municipale prépare le terrain pour aller plus loin ensuite. Avant les élections municipales, elle se « contentera » ainsi de s’attaquer à la réfection de la place en créant une chaussée rénovée sans stationnement. Une fois les élections passées, si elle est reconduite, l’équipe Piolle n’aura plus qu’à appuyer sur un bouton pour achever la piétonisation totale. Elle le ferait avec d’autant plus de facilités que de nombreux commerçants n’habitent pas Grenoble et votent donc ailleurs alors qu’ils peuvent s’inscrire sur l’adresse de leur commerce.
L'INCOMPRÉHENSION FACE AU LOGICIEL MUNICIPAL
Mais le quartier résiste, grâce à des commerçants et habitants unis et bien organisés. Vous pouvez signer la pétition en vous rendant dans l'un des commerces de la rue pour manifester votre soutien, ou en ligne en vous rendant sur cette page.
On pourrait finalement résumer le mur qui s'est dressé après 10 ans de Piolle entre les élus et les habitants par l'incompréhension de cet habitant, en fin de réunion : "je ne comprends pas pourquoi vous vous arcboutez sur un projet qui rencontre une opposition aussi forte, alors que malgré l'augmentation de la taxe foncière il y a tant d'autres travaux à faire. Je ne comprends pas votre logiciel". Heureusement, les grenoblois électeurs sont invités à faire une mise à jour dans moins de deux ans.
Les propriétaires ne serait ce que d’un garage, mécontents et conscients de la catastrophe Piollesque qui continue, commerçants ou non, doivent absolument s’inscrire sur les listes électorales Grenobloises, c’est fondamental. Nous en pâtissons tous et dans toute l’agglomération. Seul le bulletin dans l’urne sera efficace en 2026.
Nous sommes plusieurs à déjà l’avoir fait des 2020… question d’intuition ? Non, juste l’évidence…et un élan vital pour Grenoble avec Àlain Carignon.
en tant que commerçante avec mon compagnon nous sommes inscrits sur les listes electorales de grenoble mais la plupart des commerçants ne savent pas que cela est possible
Mr Namur agit sans connaître son sujet !
Et aggrave son cas en refusant tout dialogue constructif, et en oubliant que la suppression du parking Paul Mistral avait déjà affecté l’activité du quartier, notamment les restaurants non accessibles en bus aux heures tardives.
L’absence de commerçants parmi les élus est vraiment fâcheuse…
Et l’humanisme ? Les habitants n’ont pas tous les moyens de s’offrir un garage.
Je suis bien d’accord avec Madame Letellier, les commerçants qui à juste titre sont mécontents, doivent prendre leur responsabilité et s’inscrire sur les listes électorales à Grenoble. D’autre part n’y a-t’il pas des possibilités de recours contre ce projet ? Etude d’impact par rapport aux changements de sens de la circulation, pollution, la soi disant consultation, etc.
Je me pose aussi la question : que fait Labelville ? Elle n’est pas chargée de fédérer les commerçants ? Je ne l’entends pas beaucoup.
Oui les habitants du quartier (dont je suis) étaient d’accord pour une réhabilitation de la place de Metz car vraiment dangereuse pour les piétons mais elle conservait des stationnements autour de la place et la rue de Strasbourg restait en l’état.
Labelville ne fait rien à part envoyer des mails aux commerçants sur les diverses animations à venir et rien d’autres aucune implication à ce niveau
Ce n’est pas uniquement les commercants de la rue de Strasbourg qu’il faut aider et soutenir . Que faites vous pour tous les autres ?? Il faudrait une pétition en soutien à tous les commerçants quel que soit le quartier du centre ville
bien d’accord avec vous, pourquoi les commerçants ne s’organisent pas ensemble, du cours Berriat à la rue de Strasbourg en passant par tout le centre ville ? Seul le groupe d’opposition au Conseil Municipal avec Alain Carignon fait une défense globale de tous ces sujets en montrant que ces choix sont des choix d’ensemble de la municipalité dans le but de tuer la consommation.
C’est bien pourquoi je parlais de Labelville qui sur son site se présente « Association des commerçants de Grenoble » et encore « Label Ville vous invite, dans vos quartiers du centre-ville de Grenoble, à découvrir des commerçants attachants, des services précieux, des bons produits, la proximité, l’originalité et surtout l’authenticité ! »
Où sont-ils ?
Si les parages de Strasbourg / Metz conservent un vrai charme et du dynamisme jovial, la nature des commerces (de bouche) et les commerçants eux-mêmes y sont pour beaucoup.
Les dédaigner dans les prises de décisions d’aménagement du quartier est autant injuste qu’imbécile.
Leur expertise vaut toute les fumeuses fumisteries époumonées par Namur (notamment) de réunion en réunion.
A terme, il manquera de souffle pour rallier à sa (dé)raison les « habitants professionnels » de Grenoble.
Alors il passera en force en aboyant.
Suivant la voix de son Maître.