PRESQU’ILE : LA MUNICIPALITÉ ANNONCE LA POURSUITE DE LA BÉTONISATION

Ils sont devenus comme fous. Margot Belair, l'adjointe (Verts/LFI) à l'urbanisme, sectaire, apparatchik du clan, se dresse contre les habitants, contre le réel, contre les riverains. Elle confirme que des bâtiments vont continuer à pousser partout où c'est possible : au bord des voies de chemins de fer (!), dans des interstices, dans des dents creuses. D'immenses barres de bureau sont en train de se dresser avenue Esclangon, face au quartier Jean Macé. Sans aucun espace, aucune lumière entre eux. Rue Durand Savoyat, autour de l'école Simone Lagrange, un univers de béton est créé, des habitants perdant toute vue sur les montagnes et l'accès au soleil.

M. DESTOT (PS) : "ON INVENTE UNE NOUVELLE FACON DE VIVRE"

Aux prémices du projet de la Presqu'ile lancé par la municipalité Destot, l'ancien Maire en parlait de façon dithyrambique : "on invente une nouvelle façon de vivre, la cité du bonheur...". Ils sont toujours modestes dans la présentation de leurs projets urbains depuis Villeneuve. Candidat, Eric Piolle avait vendu aux grenoblois qu'il reverrait tous les projets d'urbanisme de la municipalité Destot. Il n'en n'a revu aucun. Et pour cause, les Verts ont tenu le poste d'adjoint à l'urbanisme sous les municipalités Destot.

LA PRESQU'ILE EST UNE CO-RÉALISATION DES ÉLUS VERTS/LFI/PS/PC

La presqu'ile est donc une co-réalisation des élus Verts, LFI, PS et PC dans la grande tradition des quartiers qui spolient les acquéreurs. Alain Lauriot, le Président de l'Union de Quartier de la Presqu'ile explique (DL du 27/3/24) être « désabusé » face aux réponses « très insuffisantes des élus » à leurs multiples demandes pour « créer du lien entre les habitants ». « Au fil des années, on ne voit pas les choses évoluer, poursuit Alain Lauriot. "On attend un marché, de vrais espaces verts, des jeux pour les enfants et les adolescents qui vivent ici... mais trop peu de choses se passent".

"RIEN N'EST ADAPTÉ À LA QUESTION SOCIALE"

Clémence Beyrié (DL du 27/3/24) rapporte le désarroi des habitants. « Rien n’est adapté à la question sociale, aux revenus des gens qui vivent ici, dont certains en HLM. Même un café où se retrouver en fin de journée, ça nous manque », souligne Anne Coignet, habitante de l’immeuble ABC. L'absence de commerces se fait cruellement sentir.

MARGOT BELAIR (Verts/LFI) : "UNE REQUALIFICATION EN 2040"

Margot Belair, du clan des visionnaires, a une révélation. Elle a identifié la "frontière entre le pôle scientifique et les habitants, créée par l’avenue des Martyrs". Cause de tous les maux. Supprimez la frontière et tous les problèmes disparaitront. Elle va même très loin (!), "évoquant même un nouveau visage, une requalification de la Presqu’île à l’horizon 2040" . Et, entendez bien, "une délibération cette année du Conseil Municipal ". On imagine une "délibération-cadre "avec une charte...

LES HABITANTS RIENT JAUNE

"Presqu’île 2040… ça donnerait presque le vertige à Alain Lauriot et Anne Coignet. Tous deux rient jaune rien qu’à l’intitulé. « En 2040, on sera mort. Des logements sortent encore de terre, où vont aller ces nouveaux habitants pour faire leurs courses ? On veut des réponses, maintenant ! » écrit Clémence Beyrié.

UN M2 D'ESPACES VERTS PAR HABITANT

La poursuite de la bétonisation est effrayante compte tenu de la part de nature très faible par habitant à Grenoble. Chaque fois qu'Alain Carignon rappelle au Conseil Municipal que pour les 10 000 habitants supplémentaires seul un parc de 10 000 M2, enserré dans les immeubles, a été réalisé, Eric Piolle, toujours bizarrement secondé par Pascal Clouaire, s'esclaffe.

AUCUN ÉLU N'A INVESTI DANS LES "ÉCOQUARTIERS"

Pourtant le calcul de 1 M2 d'espaces verts par habitant est bien aisé à établir avec ces chiffres clairs dans un quartier où 4000 logements sont construits. Leurs fakes ne tiennent pas debout et maintenant qu'ils y habitent, les habitants constatent la faiblesse des espaces de respiration. Evidemment d'ailleurs aucun élu n'a investi dans cet "écoquartier", comme dans aucun autres. Ils n'ignorent pas ce qui va se passer pour les propriétaires.

T. LEBEL(GIEC) : "LES ÉDIFICES QUI ONT POUSSÉ SUR LA PRESQU'ILE SONT ABERRANTS"

Pourtant les avertissements du groupe d'opposition n'ont pas manqué. Le jugement d'un membre du GIEC, la Bible des Rouge/Verts, les laisse totalement de marbre : "Les édifices qui ont poussé sur la Presqu’île sont aberrants : construits sur du bitume, avec une mauvaise circulation d’air. Il existe tout un tas de préconisations au sujet de la ville durable. Ce sont des messages que nous avons déjà véhiculés, depuis 2003 au moins. Or, dans une ville comme Grenoble, qui est une cuvette, il n’y a pas eu de véritable politique de la part des collectivités territoriales" 

M. BELAIR N'A QUE LES ÉLÉMENTS DE LANGAGE DU CABINET

Les sentences émanent de Thierry Lebel, hydroclimatologue, directeur de recherche à l’Institut des géosciences de l’environnement de Grenoble, membre du GIEC et du conseil scientifique Grenoble Capitale verte (DL du 20/9/22). Mais... Margot Belair sait ce qu'elle répète. Les éléments de langage fournis par le cabinet du Maire et décidés par le Politburo.

PLUS DE 6000 LOCATAIRES DE HLM VEULENT QUITTER LEUR LOGEMENT

Comme le débat sur le Plan Local de l'Habitat l'a montré lundi au Conseil Municipal, cette bétonisation à outrance ne résout rien : plus de 6000 locataires de HLM veulent quitter leur logement notamment parce que leur quartier est dégradé. Aucune réponse ne peut leur être apportée parce que la plupart des quartiers sont dégradés et ceux que la municipalité construit ont les mêmes défauts que les précédents : trop denses et une part de HLM trop élevée (50 % ou plus). 

E. PIOLLE INTERDIT À SES ÉLUS DE RÉPONDRE...

Eric Piolle a d'ailleurs interdit à ses élus de répondre à Alain Carignon qui posait la question de savoir combien de logements Grenoble pouvait construire en urbanisant la totalité des espaces verts privés comme le permet le Plan d'Urbanisme (PLUI). Dans une ville qui est déjà parmi les 3 premières villes-centres les plus dense de France !

... SUR LE NOMBRE DE LOGEMENTS QUI PEUVENT ÊTRE CONSTRUITS

Le Président du groupe d'opposition a cité le chiffre de 4000 logements, en demandant s'il était exact. Ajoutant que, pour tenir l'objectif que fixe Eric Piolle d'atteindre 30 % de logements sociaux, il faudrait que 100 % des nouveaux logements soient des HLM.

UN CHIFFRE CONNU QUE PIOLLE REFUSE DE RÉVÉLER

Que ce soit par quartier ou que ce soit globalement, le discours de la majorité municipale est un vaste enfumage qui ne tient pas la route une seconde pour quiconque va au fond. Jean-Benoit Vigny (DL du 26/3/24) qui rendait compte du débat du Conseil Municipal de lundi a repris différemment  la question d'Alain Carignon : "quelle est la surface constructible encore disponible ?" demande t-il. En réalité il s'agit de savoir combien Grenoble peut construire de logements en théorie, chiffre connu puisque c'est le résultat des possibilités maximales du foncier multiplié par la constructibilité permise par le PLUI.

ILS VEULENT BÉTONNER POUR DES RAISONS ÉLECTORALES

Pour l'instant, alors que les médias reprennent en permanence les discours des élus et leurs solutions mirobolantes, ils ne vont pas plus loin et admettent qu'on ne leur procure pas la réponse qu'Eric Piolle connait.

Car celle-ci réduirait toutes les envolées lyriques et incantations à ce qu'elles sont. Les Grenoblois demanderaient pourquoi on leur impose une telle bétonisation. Or les élus veulent continuer, non pas pour sauver la planète, mais pour sauvegarder leurs intérêts électoraux, estimant que la paupérisation aboutit à un vote de gauche. Peu importe les victimes.

Mais au vu de la Presqu'ile et de Flaubert qui arrive, de la ghettoïsation des quartiers anciens, il n'est pas exclu qu'on sorte de l'opacité des chiffres et que la vérité émerge aussi sur ce dossier.

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