LA MUNICIPALITÉ POURSUIT LA BÉTONISATION DE GRENOBLE

La chasse à la dent creuse se poursuit. Pas un espace de respiration n'échappe à la voracité bétonnière de la municipalité Piolle. Cette politique de densification à outrance, totalement à l'opposé de ce qu'elle affiche, vient de loin à Grenoble. Depuis les années 2000, ce sont des adjoints Verts qui ont maitrisé l'urbanisme : Pierre Kermen, Vincent Fristot, Margot Belair. Le temps long permet de voir clairement ce qu'ils font de la ville. Un enfermement.

LES JARDINS DU COURS DE LA LIBÉRATION ÉRADIQUÉS

La municipalité Piolle a accéléré depuis 2014 avec de zélés serviteurs de cette politique folle. On a vu un Pierre-André Juven, sociologue adjoint (Verts/LFI) un temps chargé de l'urbanisme expliquer doctement que tous les jardins du cours de la Libération avaient vocation à disparaitre. La municipalité voulait faire une avenue canyon bordées d'immeubles de grande hauteur, à l'image de ce qui a été entrepris sur l'ilot Galtier où tous les jardins des maisons voisines ont été rasés.

DES HLM À LA PLACE DES ESPACES ARBORÉS

On a vu des permis de construire affichés par "Grenoble-Habitat" afin d'élever des HLM sur les murs des propriétés arborées qui demeuraient. Malgré les arbres anciens, de beaux sujets. Elle a accéléré afin de rendre irréversible cette politique. Une fois la quasi totalité des espaces verts urbanisés, les gros malins annoncent des marches arrière. Devant les protestations répétées du seul groupe d'opposition d'Alain Carignon - les seul élus opposés à la bétonisation de la ville - la municipalité annonce que la révision du PLUI (plan d'urbanisme) va tenir compte des espaces boisés.

LES ARBRES ABATTUS DANS L'ESPACE PUBLIC

Il n'est pas exclu que le nouveau PLUI protège les arbres existants. Gageons qu'Eric Piolle, roi de la com' du vide, en fera un large état. Protéger les arbres quand autant de permis de construire ont été donnés pour les abattre relève de l'escrologie classique. Sans compter ceux que la municipalité elle-même a abattu dans l'espace public : les 19 marronniers de la place Victor Hugo, les arbres de la piscine Jean Bron, les cerisiers du japon de la place de la gare, entre autres.

LE JARDIN TARZE PARTIELLEMENT URBANISÉ

On se demande pourquoi la municipalité ne s'applique pas déjà à elle-même maintenant ses propres résolutions qu'elle annonce pour demain ? Ainsi elle pourrait renoncer à réduire les 5000 mètres carrés du jardin Tarze à Jean Macé qu'elle a décidé d'urbaniser partiellement. N'est-il pas temps de sanctuariser ces espaces si précieux pour la captation du CO2, surtout quand ils sont déjà publics ?

BEAUVERT : L'INCERTITUDE POUR LE DERNIER ESPACE DE RESPIRATION

L'incertitude demeure toujours sur le dernier espace boisé de Beauvert où il était prévu de donner un permis à une construction de type nouveau, un "projet social, solidaire, écologique, coopératif...". Depuis le temps, il semble avoir du plomb dans l'aile. Mais l'urbanisation a toujours un motif noble : répondre à la "crise du logement" ou bien donner satisfaction à de généreux citoyens.

LA MOITIÉ DES DEMANDEURS VEULENT QUITTER LES QUARTIERS

Depuis que Grenoble se bétonne, la "crise du logement" ne s'est pas réduite et il y a autant de demandeurs de logements qui veulent quitter leur habitat actuel (les quartiers construits sur le modèle desquels on continue à construire) que de demandeurs nouveaux. Il s'agit donc d'une folie.

L'ENTASSEMENT DANS LA CUVETTE EST UNE FOLIE

Pour répondre aux demandes de logements, un aménagement du vaste territoire départemental est la seule réponse adéquate : le renforcement des bourgs biens desservis par des TER est la seule politique viable. Tandis que l'entassement dans la cuvette grenobloise est une hérésie avec le réchauffement climatique auquel notre territoire est plus sensible que les autres.

LE ROULEAU COMPRESSEUR MUNICIPAL

Malgré les alertes répétées du groupe d'opposition, le rouleau compresseur municipal avance inexorablement avec un Piolle toujours inflexible. Aucun élu de la majorité ne choisit d'ailleurs de vivre dans un quartier conçu par eux. La "mixité sociale" est pour les autres.  L'accueil des primo arrivants logés dans ces HLM imposés partout dans une proportion dominante, c'est pour les autres.

CAPUCHE, CHORIER-BERRIAT : AUCUN QUARTIER N'EST ÉPARGNÉ

Aucun quartier n'est épargné. À la Capuche, rue de Stalingrad et rue de Chamrousse, où le site de l'église St Jacques va être densifié effaçant la mémoire et la respiration d'un site. À Chorier-Berriat, l'ilot Raymond qu'Eric Piolle avait promis de revoir avant les élections a été hyper densifié comme prévu. Les seuls parcs du quartier, Valérien Perrin et Marliave sont dus à la municipalité Carignon. Depuis lors, seule la densification a prévalu au détriment de la qualité de vie.

 

À CHATELET LES ARBRES DISPARAISSENT, À FLAUBERT LE PARC POUR APRÈS-DEMAIN

L'opération Châtelet a supprimé des dizaines et des dizaines d'arbres qui procuraient une fraicheur salutaire. À Flaubert, l'extension du parc est promise mais ni programmée, ni financée. On bétonne d'abord massivement avec une proportion excessive de HLM qui rend déjà la cohabitation très difficile comme on le constate à Urban Park.  Même sur les boulevards, quartier Foch, Olivier Bertrand, Président (Verts/Ades) de la régie des Eaux réalise la prouesse d'urbaniser encore rue Marceau sur un petit tènement qui aurait pu permettre au béton de respirer !

LE PLUS FAIBLE NOMBRE DE M2 DE NATURE PAR HABITANT

Pourtant les données factuelles sont sur la table, accablantes pour la municipalité. Une équipe de droite ne s'en remettrait pas : Grenoble est la grande ville au plus faible nombre de mètres carrés de nature en ville par habitant. 

Kermap a cartographié la végétation arborée visible sur les photographies acquises par les avions de l'Institut géographique national (IGN). Les données tiennent compte des espaces privés et publics, et permettent de réaliser une étude complète de la trame verte urbaine.

AVEC L'AIDE DE L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Le travail réalisé par Kermap pour "Nos Villes Vertes" a consisté à développer une méthode originale d'intelligence artificielle pour contextualiser et extraire automatiquement la végétation de ces photographies aériennes. Utilisant des techniques permettant à un programme informatique de détecter automatiquement un arbre ou un espace en herbe à partir d'un ensemble d'échantillons qu'il lui a été appris à reconnaître.

LES ESPACES VERTS PRIVÉS : 50 % DE LA NATURE EN VILLE

Cette cartographie de la nature en ville prenant en compte les espaces privés, ceux-ci représentant à Grenoble 50 % des espaces verts, qu'en sera-t-il une fois l'urbanisation menée à son terme ? Pour bien percevoir notre situation, il faut savoir que Grenoble est une ville devenue moins arborée que Villeurbanne par exemple...

LE GIEC CRITIQUE LA PRESQU'ILE

À cela s'ajoute l'étude du CNRS et de Météo France qui a classé Grenoble en 2022 - année de capitale verte ! - première ville de France pour les ilots de chaleur dus à l'urbanisation. Une confirmation que les courbes se croisent : moins de nature en ville d'un côté (Kermap), plus de béton de l'autre (CNRS). Un membre du GIEC a d'ailleurs sévèrement critiqué les "écoquartiers" en prenant l'exemple de la Presqu'ile. La municipalité dont le GIEC est la Bible veut ignorer totalement son avis quand il s'agit de sa propre politique...

GRENOBLE NE POURRA PAS ATTEINDRE LA NEUTRALITÉ CARBONE

Une des conséquences est évidemment que Grenoble ne pourra jamais atteindre la neutralité carbone en 2050. La suppression de tous ces puits d'absorption carbone est une catastrophe. Pas une fois la municipalité ne prend en compte prioritairement cet aspect. Ainsi pour abattre les 15 peupliers de la rue Aimon de Chissée à l'Ile Verte, l'inénarrable Gilles Namur, adjoint (Verts/LFI) la fraicheur (!), explique qu'ils demandent trop d'entretien. Il va donc planter des petits sujets qui apporteront des effets dans quelques décennies. S'ils survivent. Car le nombre de morts des arbrisseaux, comme on le constate rue Général Mangin, est impressionnant. Ils ne sont jamais décomptés des communiqués triomphants de plantation.

LA MÉTROPOLE CONSTATE LES ERREMENTS

Tous les éléments sont réunis pour que soit jugée la politique municipale en la matière. Ils émanent d'autorités scientifiques incontestables et sont convergents. S'ajoute le verdict récent de la Métropole qui veut retirer la gestion des arbres à la ville après avoir constaté tous les errements.

Est-ce que la municipalité va continuer à donner des leçons au monde - comme le dénonce désormais un pilier tel Hakim Sabri -, va pérorer sur ce champ de ruines qu'est son bilan carbone, de nature en ville et de bétonisation ?

SEULE LA LISTE SOCIÉTÉ CIVILE AVAIT PROMIS UN MORATOIRE

Lors des élections municipales de 2020, seule la liste de la Société Civile conduite par Alain Carignon préconisait un "moratoire" afin d'analyser tous les aspects et conséquences de la politique d'urbanisation. Elle avait raison. Comme elle avait raison sur la question financière en annonçant que sans réformes de structures l'augmentation massive d'impôts était inéluctable.

On imagine qu'aujourd'hui ses propositions seront plus écoutées ?

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