SÉCURITÉ SOCIALE ALIMENTAIRE : LA NOUVELLE FUMISTERIE MADE IN GRENOBLE
Le conseil municipal d’hier s’est ouvert par l’examen d’une nouvelle idée fumeuse de la municipalité, prétexte à communication alors qu’elle est totalement creuse : une « sécurité sociale alimentaire ».
UNE AMBITION GRANDIOSE
En écoutant le propos introductif de Salima Djidel, conseillère municipale déléguée à la restauration municipale, on pouvait s’attendre à quelque chose de grandiose. De la déclaration des droits de l’homme à un état des lieux des problèmes de production et consommation au niveau national et européen, de la référence larmoyante à Ambroise Croizat aux slogans sur « le droit effectif à l’alimentation » et le développement « de réponses locales au désordre global »… Le conseil semblait à deux doigts d’accoucher d’une quasi révolution.
LE LYRISME D’ANTOINE BACK
Antoine Back, adjoint en charge des "Risques, Prospective et résilience territoriale, Évaluation et nouveaux indicateurs, Stratégie alimentaire" (il faut bien s’occuper) a ensuite pris le relais. Avec son lyrisme habituel, il s’est enflammé sur la nécessité d’une « ambition transformatrice » ou sur la magnificence de ce qu’il appelle un « partenariat public-commun ».
ET FINALEMENT, UNE USINE À GAZ
Bien entendu, on est au final très loin de toutes ces envolées. Après une étude de faisabilité, la ville en est en fait à impulser une « gouvernance temporaire », aussi claire que toutes les usines à gaz que les Rouges/Verts mettent en place depuis 10 ans. L’idée de base est d’alimenter une caisse par des fonds publics et privés pour que les habitants cotisants utilisent les fonds dans un réseau de distribution alimentaire agréé. On en est à 1000 lieux : pour l’instant, la ville devrait lancer une structure associative et une multitude de groupes de travail, une « assemblée partenariale », une « assemblée citoyenne » pour y réfléchir… Rien qui permette aux Grenoblois un meilleur accès à l’alimentation de sitôt.
LA MAJORITÉ ÉTRILLE LES INITIATIVES ACTUELLES
Cette montagne qui accouche d’une souris inopérante, qui n’améliore rien à la vie de personne, n’empêche pas la majorité municipale de critiquer ce qui existe déjà en matière d’accès à l’alimentation pour les plus précaires. La délibération se permet ainsi, avec tout le culot dont le système Piolle est capable, d’expliquer que « malgré toute la bonne volonté des actrices et acteurs de l’aide alimentaire, essentiellement bénévoles, pour fournir des denrées en quantité suffisante, la qualité nutritionnelle de celles-ci est médiocre, les choix limités sinon inexistants ». Les associations qui se démènent pour aider le plus grand nombre apprécieront.
1,4 MILLIONS D’EUROS SANS QU’ON COMPRENNE OÙ ILS PASSENT
Cette nouvelle usine à gaz qui ne débouche sur rien de concret se voit tout de même doté d’un budget coquet : 1,4 millions d’euros y seront ainsi consacrés. Dans une ville exsangue financièrement, première des grandes villes pour l’impôt, endettée comme elle ne l’a jamais été. L’utilisation de cette somme est d’une opacité complète et il est impossible de comprendre avec le document budgétaire présenté avec la délibération comment seront ventilés les fonds. Ce qui témoigne encore un peu plus d’à quel point le dispositif n’a rien de fonctionnel.
LA SÉCU ALIMENTAIRE DEVRAIT FINIR COMME LE CAIRN
Le système Piolle impulse en fait quelque chose de très similaire au CAIRN, cette monnaie locale lancée avec force communication à l’époque et qui a terminé en eau de boudin. L’objectif d’alors était d’avoir plusieurs milliers d’adhérents utilisateurs : il y en aura finalement eu quelques petites centaines. Malgré des centaines de milliers d’euros de subventions, le projet n’aura jamais percé au-delà d’un cercle initial de convaincus. Consciente de l'échec, la métro a décidé en 2022 d’interrompre son soutien financier et la structure CAIRN ne vivote plus qu’avec une poignée de militants. Une usine à gaz agrégeant quelques convaincus : les ingrédients sont réunis pour que la sécu alimentaire subisse le même sort.
A. CARIGNON : "DES DROITS, VOUS EN PARLEZ BEAUCOUP, VOUS N'EN APPORTEZ AUCUN"
Face à cette nouvelle fumisterie, Alain Carignon, Président du groupe d'opposition, a rappelé la réalité : "ici il ne s’agit pas de mettre en place un nouvel accès immédiat à un droit que vous êtes dans l’incapacité de financer, mais des groupes de travail qui vont mobiliser du temps et de l’argent, ajouter une bureaucratie supplémentaire à une ville qui en meurt sans apporter aucun service supplémentaire aux Grenoblois. En réalité, des « droits », vous en parlez sans cesse mais vous n’en apportez aucun".
"LA PREMIÈRE DÉLIBÉRATION NE DEVRAIT PAS ÊTRE POUR UN GROUPE DE TRAVAIL"
"Dans la situation financière de la ville, avec les chantiers bloqués par les mafias qui envahissent la ville, alors que nos concitoyens attendent des réponses sur leur qualité de vie, l'espace public, leur sécurité, alors que les propriétaires ne peuvent pas faire face à la hausse d’impôts, non, la première délibération de la ville ne devrait pas être de mettre en place un groupe de travail sur un sujet qui n’est pas de sa compétence".
LES AGRICULTEURS FONT RICANER LA MAJORITÉ
Le sujet y étant étroitement relié, il a également évoqué la situation des agriculteurs en France, "les premiers nourriciers de l’humanité et ensuite les premiers jardiniers de notre paysage"... ce qui a suscité des esclaffements de mépris sur les bancs de la majorité municipale. Les Rouges/Verts ont ainsi fait montre de tout leur manque de respect et de considération pour une profession en souffrance (en plus de soutenir les mesures contraignantes et brutales que les agriculteurs dénoncent car elles mettent en danger leur activité).
"DES ENFANTS EXCLUS DEPUIS 4 ANS DE LA CANTINE ET DES ACTIVITÉS ALIMENTAIRESS"
"En matière alimentaire, au lieu de ces groupes de travail pourriez-vous assurer enfin l’inclusion de tous les élèves qui ont des allergies. J’en informe ce conseil, Eric Piolle a été saisi par des parents d’élèves dont les enfants sont exclus depuis 4 ans de la possibilité de manger à la cantine et de participer aux activités alimentaires parce qu’ils ont un PAI qui inclut des allergies. La municipalité n’est pas capable de s’adapter et les exclut même d’activités culinaires auxquelles ils pourraient participer" a également lancé le Président du groupe d'opposition. Face aux dénégations de la majorité, il a même lu le courrier d'un parent d'élève au conseil. Ni le Maire ni ses adjoints n'ont alors été capables de répondre : comme d'habitude ils ne sont pas capables d'appliquer leurs grandes leçons à eux-mêmes.
L’INCANTATION COMME SEULE POLITIQUE
Cette délibération, la première étudiée par le conseil municipal alors qu’elle ne créé en fait que du vide, est très symbolique de la manière de faire de la municipalité. Des intentions, des symboles, des slogans et des plans comm’ bien rôdés sans rien de concret derrière. Et pendant que les piollistes se font plaisir en lançant des gadgets, les problématiques de la ville ne sont, elles, toujours pas traitées. Après 10 ans de politique de l’incantation, pas sûr que la tromperie des Grenoblois fonctionne une fois de plus.
Tout est dit et bien dit dans le discours joint de monsieur Carignon. Merci, merci.
Cet argent est certainement destiné à arroser des copains à Piolle…
Qu’il donne donc l’argent aux cantines des écoles, aux Restos du Coeur, au Secours Catholique… pour une meilleure efficacité.
À défaut de gérer méticuleusement Grenoble, Piolle & ses Puritains ordonnent à la populace d’élever ses « qualités de cœur ».
Ces directeurs de « consciences », directeurs de « travaux finis » (ou vite avortés) se substituent aux professionnels des finances publiques, de l’urbanisme, la sécurité… ou l’écologie (bien-être alimentaire inclus).
Qu’ils commencent par traquer les « pensées déviantes » au fond de leurs têtes avant de questionner nos âmes.
Marre de ces « Curés la Vertu » qui par pacifisme suggèrent de purger l’état régalien (relire les compositions murales taguées en ville) et où les « STP, bute un flic » relèvent du plus strict humanisme.
Mais, bon… tant que médias locaux ou nationaux devineront dans chaque gadget mal bricolé un « pas en avant pour l’Humanité. »… le grenoblois crédule continuera d’applaudir Piolle, notre Bob Geldof local du bon sentiment lucratif…
« First, I save the World, ensuite je me sauve de Gre, ici ça pue… ».
Que de pacotilles pour faire semblant de briller etd’éclairer la voie !