GRENOBLE : LA GAUCHE EMPÊTRÉE DANS LES AFFAIRES ET LES DIVISIONS

Plus on avance, plus le brouillard s'épaissit. La bombe à fragmentation lancée par la suffisance et les foucades d'Eric Piolle et la majorité municipale grenobloise n'en finit pas de produire ses dégâts. Ce sont toutes les gauches métropolitaines qui sont emportées dans une spirale où les révélations succèdent aux révélations.

Ainsi à Echirolles, la démission surprise de Renzo Sulli, le Maire (PCF) allié de Piolle serait liée au rapport de la Chambre Régionale des Comptes mettant en cause le recrutement d'Emmanuel Chumiatcher, Adjoint au Maire (PS) à divers postes de la Métropole, de la ville de Grenoble et de celle d'Echirolles.

A. ROSA (LFI) : "UN EMPLOI QUI SEMBLE INJUSTIFIÉ"

Pour Alban Rosa (LFI), s'agissant de son dernier poste à Echirolles, "cela parait évident qu'il s'agit d'un emploi qui semble injustifié en échange de services rendus" (Le Postillon). Après son soutien à Renzo Sulli aux élections de 2020, Emmanuel Chumiatcher avait été recruté "à un niveau de rémunération dépassant celui des autres ingénieurs de 3686 € net par mois" relevait la Chambre des Comptes.

MOHAMED MAKNI, ADJOINT AU MAIRE : LÂCHÉ PAR LE PS

Ce dossier révèle l'entrelacs des relations des élus PC/PS/LFI/Verts et de leurs intérêts croisés. Au fur et à mesure que les divisions s'accentuent, elles deviennent publiques et ne sont pas belles à voir pour le contribuable. Dans ce contexte, le vidage de Mohamed Makni, adjoint au Maire (PS) d'Echirolles a aggravé les règlements de comptes. Celui-ci n'a pas digéré que ses amis du PS le suspendent du parti sans ménagements.

P. KERMEN (Verts/Ades), EX-TÊTE DE LISTE DES VERTS CASÉ DIRECTEUR GÉNÉRAL DE SEM

Déjà affaiblie par un communisme municipal clientéliste finissant, Echirolles ressemble à Grenoble. L'itinéraire d'Emmanuel Chumiatcher ressemble à celui de Pierre Kermen (Verts/Ades), l'ex tête de liste des Verts qui avait renoncé à toute candidature en 2014 laissant la voie libre à Eric Piolle et s'était retrouvé par hasard Directeur Général de la SEM SAGES et Innovia... Les Rouge/Verts s'étant débarrassé de la patate chaude de ce poste contesté juste avant les élections de 2020.

PIOLLE CONDAMNÉ POUR FAVORITISME REFUSE DE TENIR SA PAROLE

Evidemment la condamnation d'Eric Piolle pour favoritisme, une condamnation qui porte atteinte à la probité selon le code pénal, alourdit le climat. Il aurait dû démissionner de son poste de Maire s'il respectait sa signature de la charte Anticor. Cette dernière se disqualifiant de ne pas la lui réclamer.

C. FERRARI POURSUIVI EN JUSTICE PAR LA VINDICTE DES VERTS

En représailles, ce sont Yann Mongaburu (Verts/Ades) par un signalement au Procureur, puis Pascal Harder, le chef de cabinet (Vert) de Christophe Ferrari, qui a constitué le dossier, qui devraient conduire le Président de la Métropole devant le tribunal correctionnel pour utilisation abusive de sa voiture de service et quelques faux en écriture publique que sont ses notes de restaurant. L'important, n'ayant pu le battre à la Présidence, étant de le marquer judiciairement.

UN MAGMA D'INTÉRÊTS PERSONNELS ET DE PROCÉDURES

Ce magma d'intérêts personnels et de procédures se recoupe avec les départs et exclusions de la majorité grenobloise qui produisent des secousses à répétition. Lesquelles prennent de l'ampleur puisque des hommes tels Pascal Clouaire, Vice-Président de la Métropole ou Hakim Sabri, ex adjoint aux Finances (Verts/Ades) entendent solder les comptes avec leurs ex amis. 

LES GAUCHES CONTRADICTOIRES ET EN ORDRE DISPERSÉ

Cette gauche - ou plutôt ces gauches - se présentent contradictoirement et en ordre dispersé. Certes une certaine marginalisation de la majorité sortante est acquise et on voit mal comment elle pourrait se sortir de la nasse dans laquelle elle s'est enfermée : perchée sur une idéologie sociétale de plus en plus éloignée de la crise réelle vécue par les habitants.

LE GROUPE PS OFFICIEL DÉCHIRÉ ...

Mais le PS "officiel", dont Hassen Bouzeghoub se fait le porte parole, est déchiré entre son histoire, ses casseroles ,ses intérêts et obligations. Il tend la main au groupe des élus exclus par Piolle sans pouvoir passer l'éponge sur des Maxence Alloto ou Anouche Agobian, élus PS qui l'ont abandonné en rase campagne en 2020 pour aller à la soupe Piolle.

... SERA PEUT ÊTRE CONTRAINT À SERVIR LE SUCCESSEUR DE PIOLLE !

Il est tenu par une discipline nationale qui pourrait lui imposer une alliance avec le successeur désigné par Eric Piolle : un PS local derrière Simon Persico ou Emmanuel Bodinier, accentuant les défauts majeurs de la majorité sortante signerait un nouvel effacement et un reniement fatal pour ces hommes et cette formation qui obtenaient encore 28 % des suffrages en 2014 avec Jérôme Safar.

Comme Alain Carignon du fait de son ouverture et de ses alliances, porte LR, la formation pas très en forme dont il est issu, au moins entre 25 et 30 % des suffrages aujourd'hui compte tenu du climat anti-Piolle.

P. CLOUAIRE, H. NECIB : RECONDUIRE LES SUCCESSEURS DE PIOLLE ?

Pascal Clouaire et son groupe "camp de base" cherchent à rassembler les fils épars au niveau des élus. À l'extérieur, sur le terrain, Hakima Nacib (ex PS), avec "Grenoble Demain", veut construire en dehors des combinaisons et diffuse un tract sur sa démarche. Tout ce beau monde devra bien choisir au final de reconduire les successeurs de Piolle en s'alliant à eux ou les intégrant, ou de construire un pacte avec la droite et le centre. Si on comprend bien que ce qui reste de l'appareil du PS est ligoté, tous les autres sont libres.

ALAIN CARIGNON : CHAMPION DE L'ÉDUCATION POPULAIRE

Jusque-là ils ne répondent pas positivement aux appels des soutiens d'Alain Carignon à constituer une alternative transpartisane sur la base de la crise que connait Grenoble. Sachant bien que la "droite" d'Alain Carignon ne peut être un repoussoir : ancien administrateur de la fédération des MJC, il a été le Maire du développement de l'éducation populaire dans les quartiers, d'une présence intense des services publics parmi eux, l'un des Maires les plus attentifs aux plus fragiles, initiateur du Revenu Minimum avant Rocard, créateur de "Grenoble Solidarité", "Point d'eau", etc...

UNE SENSIBILITÉ AU MALHEUR INTACTE

Tous les acteurs de l'action sociale se souviennent de son implication et les opérateurs de la culture se rappellent de l'époque bénie de la liberté et du foisonnement culturel qui régnait à Grenoble.

La libération récente d'une femme, à laquelle Alain Carignon a contribué, retenue au Pakistan pendant 34 ans, victime de la subordination des femmes dans un Etat où celle-ci est au coeur de l'organisation sociale, témoigne que sa sensibilité au malheur demeure intacte.

Alain Carignon au Village Olympique en décembre après la libération d'une femme retenue au Pakistan 34 ans.

E. CHALAS S'ENFONCE DANS UN BOURBIER

Il n'y a donc pas d'ambigüité sur les valeurs puisque la question de la personne humaine est au centre des préoccupations. De ce point de vue, Emilie Chalas (Renaissance) s'enfonce dans un bourbier en récusant toute alliance avec la droite et le centre, affirmant choisir les candidats des autres (!), appelant comme en 2020 à une alliance à gauche, comme si la présidente du parti de Macron dans l'Isère, qui a obtenu 13 % aux municipales, a été battue comme Députée, était crédible pour ce faire ! Elle est d'ailleurs envoyée sur les roses par tous les concernés. Certains vont devoir atterrir.

CERTAINS VEULENT NIER LES CRISES

La question n'est en effet pas la droite ou la gauche, la "sociologie de la ville", la présentation d'un profil qui cocherait toutes les cases d'un produit marketing qu'on appellerait le Maire.

Tous ceux qui se situent dans ces problématiques passent à côté de l'essentiel : les crises auxquelles Grenoble et la Métropole sont confrontées. Qu'elles ne peuvent d'ailleurs résoudre qu'ensemble tant les politiques publiques sont imbriquées et bien souvent métropolitaine.

UN LEADERSHIP DE L'OPPOSITION LARGEMENT RECONNU

En fonçant à ce sujet, le premier groupe d'opposition en suffrages des grenoblois, à ouvert la voie et pris un avantage sur les autres. Les grenoblois ne s'y trompent pas qui se mobilisent de plus en plus. Le dernier épisode sur la pièce de théâtre détournée par la municipalité pour faire accepter les deals dans les immeubles avec les interventions d'Alain Carignon a amplifié son leadership désormais reconnu par les médias nationaux (Le Point, Le Figaro...).

BATIR UN PROJET QUI NE SOIT PAS UNE TROMPERIE

Plus on avance, plus les postures politiciennes vont devenir obsolètes. Ceux qui effectuent un diagnostic lucide sur la situation de la ville et de la Métropole savent qu'il faut d'abord se mettre d'accord sur la problématique financière pour pouvoir bâtir un projet qui ne soit pas une nouvelle tromperie.

AUCUNE VOLONTÉ NE PEUT ÊTRE EXCLUE

Une fois ce diagnostic partagé, aucune volonté ne peut être exclue pour tracer un avenir à la ville. Chacun va devoir choisir : soit en se cachant derrière "la gauche", en cautionnant de ce fait un nouveau énorme mensonge aux Grenoblois. Soit en demeurant fidèle à ses convictions et ses valeurs en acceptant une rupture de gestion permettant de se donner les moyens de répondre aux défis de la ville et de la Métropole. Ce qui passe par un projet transpartisan.

GRENOBLE ET LES GRENOBLOIS MÉRITENT L'UNION

En ayant atteint un niveau électoral élevé, avec une masse critique incontournable, le groupe d'opposition (Société civile, divers droite et centre) a prouvé que le fond et les convictions l'emportaient sur les tactiques politiciennes. Il reste encore deux ans pour que tous ceux qui ont à coeur leur territoire et son devenir s'engagent dans la voix du dialogue sans à priori, ni avec une prétention sans rapport avec leur assise électorale. Grenoble et les Grenoblois le méritent.

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