LES PEUPLIERS DE L’ILE VERTE SONT ABATTUS

Hier matin à l'aube, la municipalité a fait abattre 12 magnifiques peupliers rue Aimon de Chissée à L'ile verte. Malgré les suppliques de l'association "Vivre à Grenoble", proche d'elle, et du groupe d'opposition présidé par Alain Carignon, elle a tenu à cette opération pour bien démontrer qu'elle ne céderait rien sur rien.

Elle s'est appuyée sur Pierre Thierry, un juge très complaisant, qui a rejeté tous les recours en référé, ne retenant aucun des arguments juridiques avancés. Y compris le fait que le code de l'environnement exige l'avis du Préfet de l'Isère. S'agissant du recours de l'opposition, il avait jugé qu'il n'y avait pas urgence et que celle-ci n'avait pas d'intérêt à agir, et même condamné les 6 élus de l'opposition à payer de leur poche 2400 € pour avoir tenté ce recours ! Ça leur apprendra à défendre les arbres. Une bonne incitation à ne plus essayer de gêner la municipalité.

VIVRE À GRENOBLE : "UNE VIOLATION MANIFESTE DU PLUI"

Ce juge Thierry a débouté aussi l'association "Vivre à Grenoble" qui avait pris le relais de l'opposition par un recours argumenté. Bruno de Lescure, Michel Vernerey et Jean-Marc Cantèle, responsables de l'association, avaient notamment relevé "l’absence d’étude phytosanitaire et l’absence d’étude environnementale en amont de l’abattage. Mais aussi une « violation manifeste du PLUI », considérant que le projet de remplacement des arbres n’est pas adapté à la règle de compensation incluse dans le Plan local d’urbanisme intercommunal." (Place Gre'Net)

G. NAMUR (Verts/LFI) : À CAUSE DU BOIS MORT GÉNÉRÉ PAR LES ARBRES !

Pourtant "l'argumentation" tenue par Gilles Namur, officiellement adjoint (Verts/LFI) à la fraîcheur, ne tient pas une seconde : le bois mort généré par ces arbres, potentiellement dangereux. Donc des peupliers qui ne sont pas malades et pourraient vivre des décennies. Tous les riverains ont témoigné sur l'entretien très léger dont ils avaient besoin et aucunement annuel comme le prétendait Pinocchio-Namur.

"IL N'ÉTAIT PAS RARE DE VOIR UN ÉCUREUIL GRIMPER DANS LES BRANCHES"

L'un d'eux écrit : "J'habite ce quartier depuis plus de 55 ans. Cette belle haie d'arbres était déjà là avant moi. Il n'était pas rare de voir des écureuils grimper dans les branches". La municipalité a plus de sollicitude pour les rats.

Alors que ces sujets apportaient une ombre bienfaisante et participaient à la lutte contre les ilots de chaleur, le même élu estimait leur "canopée insuffisante".

"NE PAS COUPER C'EST MIEUX QUE PLANTER"

Pourtant scientifiques, botanistes, journalistes spécialisés... tout le monde répète que "ne pas couper c'est beaucoup mieux que planter". Le botaniste Francis Hallé rappelle que "la coupe d'un arbre mature n'est jamais compensée par la plantation d'un jeune arbre. Pour la photosynthèse qui permet le captage du CO2 et la production d'oxygène, ce n'est pas le nombre d'arbres qui compte mais le nombre de feuilles et la taille des racines. Pour compenser la coupe d'un seul vieil arbre, il faudrait planter des dizaines voire des centaines de jeunes arbres en s'assurant qu'ils survivent". 

IL FAUDRA 20 OU 30 ANS POUR RETROUVER L'OMBRE

A l'île verte, il faudra 20 ou 30 ans pour retrouver l'ombre apportée par ces peupliers. Ils s'ajoutent à la longue liste des abattages injustifiés (place Victor Hugo, piscine Jean Bron, place de la gare...).

« On ne voit pas le danger du bois mort : on le constate, il n’en tombe presque pas, même en ce moment en hiver » avait pourtant expliqué Bruno de Lescure, président de Vivre à Grenoble.

Mais si les peupliers sont dangereux, les enfants du parc Hoche et leurs parents qui jouent sous les peupliers ne méritent pas d'être protégés eux aussi ? Et partout ailleurs dans la ville.

PREMIÈRE POUR LES ILOTS DE CHALEUR, DERNIÈRE POUR LA PART DE NATURE

Dans une ville de sa catégorie, classée dernière pour la part de nature en ville par habitant et première pour les ilots de chaleur, la priorité devrait être de conserver tout ce qui peut l'être afin de ne pas aggraver la situation. À coups de tronçonneuse, la municipalité Piolle fait tomber les arbres partout.

Elle laisse vide les emplacements d'arbres pendant des années. Ainsi, Cours de la Libération, les plantations manquantes vont enfin être résorbées. Il manquait 86 arbres ! Combien d'années de perdues pour la neutralité carbone à Grenoble ? Les Rouge/Verts ne risquent pas de lancer une étude à ce sujet. Car elle démontrerait les conséquences concrètes de leur impéritie sur le climat.

UNE HÉCATOMBE QUI CONCERNE TOUS LES QUARTIERS

Les peupliers de l'île verte s'ajoutent à la liste des arbres morts sous la municipalité Piolle. Il s'agit d'une "victoire" qu'on laisse bien volontiers à la municipalité. Tous ceux qui revendiquent de s'être battus pour maintenir les malheureux ilots de fraîcheur qui demeurent ont sauvé l'honneur.

De plus, la liste de cette hécatombe qui concerne maintenant tous les quartiers devrait accélérer la réflexion des grenoblois sur la véritable nature de la municipalité.

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