RÉNOVATION DU PARC PAUL MISTRAL : ENCORE UN COUP DE BLUFF

Le titre est éloquent. Et complètement trompeur. Alors que le Dauphiné Libéré annonce en grande pompe 5 millions d'euros pour réaménager le parc Paul Mistral, la réalité est toute autre.

GILLES NAMUR (Verts/LFI) À LA RESCOUSSE

Jeudi matin, l'adjoint aux espaces publics (et à la "fraicheur" !) Gilles Namur (Verts/LFI) était envoyé en conférence de presse pour présenter un plan d'aménagement du parc Paul Mistral. L'objectif est clair : abreuver les médias d'éléments de langage à propos de projets municipaux pour désamorcer le conseil municipal de demain, qui devra voter un budget 2024 qui s'annonce d'ores et déjà catastrophique.

Gilles Namur seul en conférence de presse jeudi matin dans une ambiance assez sordide. On le sent ravi d'être là, à réciter les éléments de langage du système. Source : Twitter de Gilles Namur.

OBJECTIF : FAIRE OUBLIER L'INTERVIEW DE L. LHEUREUX (Verts/LFI)

Opération sauvetage pour les Piollistes. Car initialement, c'est Lucille Lheureux, la sectaire adjointe à la culture, qui a été envoyée dans le Dauphiné en début de semaine pour annoncer de maigres mesures culturelles censée faire oublier tous les travers du budget voté demain. Mais trop sûre d'elle, elle s'est violemment pris les pieds dans le tapis : le journaliste Clément Berthet l'a confrontée tout au long de l'interview à ses mensonges, elle qui a tenté de faire croire au désengagement de la Région et de la métro pour la culture alors que c'est tout l'inverse.

UN AMATEURISME QUI FAIT JASER

"De quoi encore un peu plus brouiller le message de la Ville concernant la culture. Car à trop vouloir opposer les institutions, on perd totalement le fil du projet. Qui n’apparaît du coup pas très clair" résumait le journaliste qui corrige ses fakes news tout au long de l'entretien. Un sale quart d'heure pour l'adjointe qui pensait tranquillement dérouler ses éléments de langage mensongers et passer entre les gouttes. Ce crash révélateur de l'absence de maitrise des dossiers de celle qui se verrait bien succéder à Piolle fait jaser au sein de la majorité, et l'affaiblit un peu plus.

Déjà en début d'année dans "Le Petit Bulletin", Lucille Lheureux torpillait toute la comm piolliste qui tentait de faire croire que l'augmentation d'impôt sert à faire la (fausse) gratuité. Quand ça veut pas, ça veut pas.

GILLES NAMUR ANNONCE 5 MILLIONS POUR LE PARC PAUL MISTRAL...

À Gilles Namur de corriger "l'accident" de sa collègue donc. Aux journalistes, il a ainsi annoncé que 5 millions seraient consacrés au projet de révision du parc Paul Mistral. Et c'est passé : la somme mirobolante fait les gros titres du Dauphiné Libéré, et le chaland qui tombe sur le chiffre et ne creuse pas forcément plus ne retiendra que ça.

... QUAND 771 000 EUROS SEULEMENT SONT BUDGÉTÉS...

Les objectifs affichés par la ville et repris doctement par le DL sont tout aussi mirifiques : "conforter la centralité et l’attractivité du parc Paul Mistral dans la métropole grenobloise et élargir sa notoriété au niveau national". Merveilleux. Sauf que dans les faits, seulement... 771 000 euros sont prévus au budget primitif 2024 pour la réalisation de ce projet. Malheureusement, la journaliste Albane Pommereau n'est pas allée chercher cette information pourtant cruciale pour que les intentions se concrétisent.

... POUR UN PROJET CENSÉ ÊTRE TERMINÉ EN 2025

Les travaux à 5 millions sont censés être terminés pour 2025, ce qui voudrait dire une somme d'investissement très élevée sur cette seule année vu le faible montant prévu en 2024. Dans une ville exsangue, dont l'encours de dette repartira fortement à la hausse dès 2025 justement, avant une envolée encore plus explosive en 2026. Forcément, on se méfie car tous les indicateurs pointent le fait que la ville n'aura pas les moyens de ses ambitions.

DÉJÀ UN PRÉCÉDENT AVEC LA RÉSIDENCE AUTONOMIE PRESQU'ÎLE...

Les promesses du système Piolle incitent d'autant plus à la prudence qu'il y a un précèdent spectaculaire. En 2016, dans un dossier presse volumineux, était annoncé un plan EHPAD à 23 millions d'euros avec notamment la "création d’une nouvelle résidence en centre-ville - secteur gare Jean Macé - objectif de livraison en 2021"... pour 5 millions d’euros (un chiffre qui sonne décidément bien pour des promesses !). La presse avait beaucoup relayé ce plan. 7 ans plus tard, on ne trouve trace nulle part de cette résidence autonomie à 5 millions et aucun journaliste ne s'en est plus jamais inquiété.

Une autre promesse à 5 millions... qui n'a jamais vu le jour

L'EFFET D'ANNONCE REMPLACE LA RÉALISATION

En fait, Piolle fait de gros effets d'annonce et mise sur cette comm' d'intentions pour flouer l'électeur aux municipales, en lui faisant croire que la réalisation arrivera plus tard. Par exemple, malgré une grosse communication autour du réaménagement de l'esplanade, le projet qui était prévu pour le début de ce mandat et a été maintes fois repoussé n'apparait même plus au budget primitif 2024. Il laisse en fait tous les gros investissements à ses successeurs qui hériteront d'une ville qui n'a plus aucun moyen... et d'un musée de peinture qui nécessite 20 millions pour le minimum de travaux ou d'une rénovation du palais des sports à 50 millions pour ne citer que ces deux gros morceaux !

GARE AU DÉSENCHANTEMENT

Sur le fond, pour le parc Paul Mistral, Gilles Namur promet principalement des plantations d'arbres et de la végétalisation. Ainsi que 100% d'infiltration des eaux pluviales. Là encore, les annonces laisseront circonspects tous ceux qui se souviennent des promesses similaires pour la rénovation de la Place Victor Hugo. Qui s'est achevée par 19 marronniers abattus et un revêtement catastrophique pour la pluie. Les plus mauvais esprits remarqueront que l'adjoint promet également des toilettes, et se souviendront que le parc accueille déjà la superbe toilette à éolienne inutilisable à 110 000 euros... 

La place Victor Hugo, un soir de marché de noël. 1,5 millions d'euros pour que l'eau ne s'écoule pas et créé des chemins de boue.

L'ENFUMAGE CONTINUE

Plus la fin de mandat approche, plus les petites tromperies municipales sont grossières et plus l'état de déliquescence de la ville est compréhensible du plus grand nombre. Difficile de croire que ce qu'il reste de la majorité tiendra encore ainsi jusqu'à la fin du mandat, de plus en plus de critiques émanant des membres qui n'appartiennent pas au noyau dur du système Piolle. Combien de temps avant qu'un prochain conseiller désabusé ne quitte le titanic à temps pour sauver son honneur en cessant de cautionner ces méthodes qui emmènent Grenoble dans le mur ?

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