ÉCOLES OCCUPÉES : LES DÉGÂTS DE « L’HUMANISME » À LA PIOLLE

D'un côté, la municipalité Piolle se targue d'une politique d'accueil humaniste. De l'autre, elle se retrouve complètement dépassée et incapable d'assumer les conséquences de ses discours. La situation des écoles occupées par des familles sans-abri en est un exemple frappant.

TROIS ÉCOLES OCCUPÉES

Dans le Dauphiné du 8 décembre, une famille avec trois enfants témoigne ainsi de sa situation alors qu'elle occupe l'école Chorier-Berriat. Une situation qui n'est pas isolée puisque des familles sont également installées aux Frênes et à Jean-Macé. Peut-on continuer à se revendiquer "ville d'accueil" quand des enfants doivent trouver refuge dans des écoles faute de mieux ?

En plus des campements et bidonvilles, à Grenoble on retrouve des familles migrantes qui ne peuvent être logées par la ville "humaniste" jusque dans les écoles municipales.

PENDANT CE TEMPS, CÉLINE DESLATTES (VERTS/LFI) SE JETTE DES FLEURS

La réponse est oui pour le système Piolle. "C’est avec une grande fierté, qu’à l’occasion de cette inauguration, je valorise la politique d’hébergement de la Ville et son CCAS, qui incarne les valeurs fondamentales de solidarité, d’inclusion et de dignité humaine" se félicitait ainsi Céline Deslattes (Verts/LFI), conseillère déléguée "grande précarité" à l'occasion d'une inauguration de petits aménagements mobiliers aux chalets du Rondeau (le Dauphiné Libéré, 9 décembre). 

LES ASSOCIATIONS TIRENT LA SONNETTE D'ALARME

Pendant ce temps (dans le Dauphiné du même jour !), les associations coordonnées par le diocèse lancent un appel à l'aide face à un afflux de mineurs isolés ces derniers mois dans l'agglomération grenobloise, et au manque de solutions. Un cri de détresse qui contraste drôlement avec la fameuse "politique d'hébergement" que "valorise" Céline Deslattes. 

LA SITUATION VA S'AGGRAVER

D'autant que la situation n'est pas prête de s'améliorer. Les associations parlent ainsi une cinquantaine de jeunes à la rue. Il y a quelques mois, on recensait à Grenoble 2900 personnes sans hébergement dont 240 enfants. Le Dauphiné annonce la couleur : "les associations disent avoir eu d’autres signalements de situations précaires « qui nécessiteront certainement l’occupation d’écoles dans les jours à venir »"... 

Pendant ce temps, Céline Deslattes se congratule de l'humanisme de la ville. On se rappelle qu'il y a quelques mois, elle expliquait que l'insécurité à Grenoble relève du "fantasme". En voilà une qui n'est décidément pas étouffée par le réel.

LA MUNICIPALITÉ DÉCLAME, LES AUTRES AGISSENT

Pendant que Céline Deslattes déclame sa leçon d'humanisme alors qu'elle inaugure des micro aménagements, les autres institutions que les Verts adorent critiquer pour occulter leur propre responsabilité s'efforcent d'agir. La famille qui occupait l'école Malherbe à la rentrée a ainsi été relogée dans un hôtel à Moirans par les services de l'État. Le Département présidé par Jean-Pierre Barbier (LR) a quant à lui voté un budget supplémentaire de 5 millions d'euros pour les mineurs non accompagnés. 

L'HYPOCRISIE TERRIBLE DE LA POSTURE PIOLLISTE

La municipalité Piolle est, elle, constante dans une posture qui produit des effets délétères. D'un côté, elle prône "l'accueil inconditionnel", la "solidarité avec les migrant.e.s", et génère ainsi des flux d'arrivées massives (l'appel d'Eric Piolle aux migrants depuis le Montgenèvre, l'installation d'une mégastructure pour favoriser les recours des déboutés du droit d'asile...). Et de l'autre, après avoir mis en place l'appel d'air, elle explique qu'elle n'a pas la compétence pour l'hébergement et fustige la responsabilité de l'Etat ! Un mécanisme bien rôdé : je créé les conditions du problème et je laisse aux autres le soin de le gérer. 

À Montgenèvre, Piolle lancait il y a quelques années un appel aux migrants expliquant qu'ils trouveraient un accueil à Grenoble...

"UN VOTE... POUR RIEN"

Quand il fait mine d'agir, la supercherie du système Piolle ne dure pas longtemps. En juin 2022, le conseil municipal adoptait ainsi une délibération pour expérimenter la réquisition des logements privés vides. Evidemment avec force communication à l'époque. Bilan ? Rien n'a avancé. Le dispositif est aujourd'hui au point mort, comme le relèvent les associations, et il n'y a même plus de travail en commun avec les services de l'état sur le sujet. 

LA DÉCLAMATION VAUT ACTION

"Nous poursuivons les réflexions" tente de faire croire "la mairie" (pour les mauvaises nouvelles, la réaction est toujours impersonnelle avec eux : on ne verra pas Eric Piolle ou la conseillère précarité Céline Deslattes assumer un échec cuisant). En réalité, ils n'en ont cure. Le Maire de Grenoble a théorisé et met en pratique depuis bien longtemps le fait que la déclamation vaut action, que le discours est un acte en lui-même. Ce qui compte ici, c'est d'avoir adopté la délibération et communiqué autour !

Du fait de la dégradation de certains quartiers, de nombreux logements HLM sont vacants. Le groupe d'opposition était allé le constater ici au Lys Rouge.

PENDANT CE TEMPS, LES LOGEMENTS SOCIAUX VACANTS

Notons que la délibération parlait d'expérimenter la réquisition de logements privés. Ce qui dispense la municipalité Piolle de véritablement utiliser ceux pour lesquels elle a la main : les logements sociaux vides, notamment ceux d'ACTIS et Grenoble-Habitat, bailleurs qu'elles contrôlent. La métropole compte 17 000 demandeurs de logements (+15% depuis 2018), mais plusieurs centaines de logements sont vides à Grenoble. Les taux de vacances de plus de trois mois sont ahurissants : 6% du parc social à Saint-Bruno, 4% à l'Arlequin, 12% (!) à Paul Cocat... 

LE CIRQUE DES BONS SENTIMENTS A DES CONSÉQUENCES HUMAINES

Tout ceci relève de cette risible hypocrisie piolliste habituelle, qu'on retrouve sur tous les sujets. Mais cet espèce de cirque des bons sentiments a ici des conséquences humaines lourdes. Pour les familles de primo arrivants, qui ont cru à l'humanisme de Grenoble et se retrouvent finalement sans solutions, avec des associations qui pallient l'incurie municipale. Et pour les Grenoblois, qui voient leur ville se paupériser, notamment dans des quartiers déjà précaires où on ajoute de la misère à la misère. Personne ne sort gagnant de ce fonctionnement. Si ce n'est la bonne conscience des Rouges/Verts à l'abri des conséquences de leurs politiques ?

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