LE SYSTÈME PIOLLE PEINE À DÉFENDRE SON BUDGET CATASTROPHE

Posted On 4 décembre 2023

Opération enfumage pour le système Piolle, qui envoie les adjoints du noyau dur défendre son budget dans la presse.

LES ADJOINTS LES PLUS SECTAIRES À LA MANOEUVRE 

Isabelle Peters, Chloé Pantel, Vincent Fristot, Nicolas Kada, Gilles Namur sont ainsi les élus sélectionnés pour déployer en conférence de presse les éléments de langage du cabinet afin de faire croire que tout va pour le mieux dans la gestion de la ville. Un choix qui ne doit rien au hasard puisqu'ils sont tous issus du noyau le plus dur, de ce petit quarteron d'élus zélés et obéissants au doigt et à l'oeil à Piolle et au cabinet. 

LES AUTRES ÉLUS MÉPRISÉS

On ne verra aucun autre élu de la majorité autorisé à évoquer le budget. Toute l'expression est verrouillée, cadenassée pour qu'il n'y ait aucune fausse note dans la communication piollesque. Un système pesant, que les pauvres élus "de base", qui n'ont pas le droit à la parole, ont de plus en plus de mal à supporter. Combien de temps avant que d'autres ne franchissent le gué et sortent des rangs ?  

UNE PRÉSENTATION DANS LA PRESSE AVANT MÊME LES COMMISSIONS

Notons au passage une nouvelle marque de cette hypocrisie si caractéristique des Rouge/Verts : alors qu'ils balayent les question posées par les oppositions en conseil municipal en les renvoyant aux commissions qui se tiennent à huit-clos (pour éviter d'y répondre publiquement), ils présentent leur budget 2024 à la presse... avant le conseil du 18 décembre et avant même son passage en commission ce mercredi. Toujours ce goût de l'écoute et ce sens de l'ouverture à ce qui n'émane pas d'eux.

L'ARNAQUE DU BOUCLIER SOCIAL ÉVACUÉE

La conférence de presse ne vise qu'à présenter les opérations d'investissement inscrites au budget. le fameux argument comm' du "bouclier social" a en effet été évacué, l'arnaque ayant été largement révélée au grand jour : gratuité du musée qui n'en est pas une (et qui ne nécessitait pas de hausse d'impôts selon l'aveu même de l'adjointe à la culture), tarifs de la cantine qui baissent pour une poignée d'habitants mais compensés par le matraquage des classes moyennes, ou encore la mirobolante somme de 1 million d'euros budgétés à "l'aide aux propriétaires modestes"... pour au final seulement 15 000 euros mobilisés pour une vingtaine de personnes !

INVESTISSEMENTS : LE MÊME ENFUMAGE

Les élus osent se féliciter d'investissements en hausse par rapport aux années 2017-2022. le référentiel est soigneusement choisi, car si on compare le budget prévisionnel d'investissement 2024 par rapport au budget prévisionnel 2023, on constate déjà... "une diminution de 6,26 M€" de l'aveu même du document budgétaire de la majorité ! Et ce malgré la hausse d'impôts qui rapport 44 millions d'euros à la ville. Nous restons en outre bien en dessous de la moyenne des villes de la strate pour les dépenses d'investissement par habitant. 

L'AUGMENTATION D'IMPÔTS NE CHANGE RIEN

En réalité l'augmentation massive des impôts ne change aucunement la donne. Dans la grande majorité des cas, soit les projets mis en avant étaient déjà prévus (renouvellement urbain de la Villeneuve d'ailleurs largement financé par l'Etat et la métro ; tour Perret inscrite de longue date ; Places aux Enfants également...), soit il s'agit d'opération de comm' sans grand effet à l'image de la mirobolante école du vélo qui n'existe en fait pas, comme nous vous le révélions hier ! 

FIASCO DE LA VENTE DE GRENOBLE-HABITAT : ENCORE 27 MILLIONS D'EMPRUNT !

Pire : malgré l'augmentation d'impôts, la dette se creuse encore car Piolle a échoué à vendre Grenoble-Habitat à la CDC et été contraint de "mettre en pause" le projet (une exclusivité GLC révélée dans cet article). Résultat : après l'emprunt supplémentaire cette année suite au report de la vente (+21 millions), un nouvel emprunt en 2024 (+27 millions) et un décalage de 10 millions d'investissement suite à la "mise en pause". L'encours de dette par habitant passe de 1641 euros en 2022 (moyenne de la strate : 1096...) avant l'augmentation d'impôts... à 1649 en 2024 malgré l'explosion de la taxe foncière !

LES DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT SE CREUSENT ENCORE

À ceux qui se demandent encore où passe l'argent, la réponse est simple : en fonctionnement, car la désorganisation municipale, les reculs en matière de mutualisation et la peur d'engager des réformes de structure mènent le système Piolle à sans cesse creuser le poids de ces dépenses qui sont ensuite récurrentes chaque année. Après déjà environ 70 créations de postes cette année, la municipalité entend profiter du conseil municipal de décembre pour encore créer et remanier des postes pour un total de dépenses de fonctionnement annuelles supplémentaires de plus de 150 000 euros ! 150 000 euros de dépenses récurrentes en plus en un seul conseil, dans une ville déjà bien au-delà de la moyenne de sa strate pour les dépenses de fonctionnement par habitant. La gabegie se poursuit.

LA MUNICIPALITÉ VEUT TENIR TROIS ANS

Par voie de communiqué, le groupe d'opposition présidé par Alain Carignon a rappelé qu'"en augmentant massivement ses dépenses de fonctionnement cette année au lieu d’engager les réformes de structures et la mutualisation avec la Métropole que nous préconisons, la municipalité poursuit sa trajectoire financière catastrophique qui lui permet de tenir trois ans. Elle reporte en l’aggravant la problématique financière de la ville. Les grenoblois doivent savoir que cette augmentation massive d’impôts et d’endettement ne résout rien et que tous les problèmes sont devant nous et vont peser sur les générations futures".

ATTENTION À LA GUEULE DE BOIS

Les données de prospective financières dans les documents élaborés par le système Piolle lui-même le montrent. L'encours de dette va continuer à se creuser. Les dépenses de fonctionnement également. Et ce malgré l'augmentation d'impôts massive qui garantit des recettes récurrentes à la ville. La municipalité peut tenir ses budgets jusqu'aux élections municipales, mais ensuite, attention à la gueule de bois. Car l'équation est très simple : la majorité sortante et les candidats trop électoralistes pour proposer des économies seront contraints d'augmenter à nouveau les impôts s'ils étaient élus, quelles que soient leurs promesses pendant la campagne.

Pour éviter ce scénario, seul le groupe d'Alain Carignon ose aujourd'hui tenir un langage de vérité en proposant dès aujourd'hui des pistes d'économies, qui préfigurent déjà les réformes de structure qu'il faudra impérativement mener une fois la page Piolle tournée.