LE SCANDALE DES BUS ÉLECTRIQUES… QUI NE ROULENT PAS

C'est un scandale méconnu du grand public, héritage de la gestion d'Eric Piolle et Yann Mongaburu, que celui des bus électriques de la Métropole.

7 BUS... QUI NE ROULENT PAS

Jean-Benoit Vigny, dans le Dauphiné Libéré du 16/09/23, remet le sujet sur la table. Le réseau de transports en commun de la Métropole compte 7 bus électriques. Sauf qu'en raison de problèmes techniques à répétition et désormais d'un manque de personnel qualifié, depuis trois ans qu'ils ont été achetés, ils n'ont à peu près jamais roulé ! 

UN GROS COUP DE COMM' ÉLECTORAL

Toute l'affaire relève en fait du coup de comm' qui a tourné au vinaigre. En février 2020, soit à quelques jours seulement des élections municipales, le premier de ces bus était inauguré en grande pompe par la majorité métropolitaine. Eric Piolle, Yann Mongaburu (EELV, alors Président du SMMAG et chouchou du Maire de Grenoble), Jean-Paul Trovero (PCF, Président de la TAG) et Renzo Sulli (PCF, Maire d'Echirolles) posaient fièrement pour l'occasion, visiblement très contents de leur coup médiatique en pleine période électorale. 

Les Rouge/Verts posent fièrement devant le premier bus électrique de la métro, en février 2020, fiers d'avoir entubé le gogo avec cette inauguration dont la date tombait curieusement bien.

L'OPÉRATION VIRE AU FIASCO

Après les promesses enchantées, l'opération s'est rapidement révélée être un fiasco en raison d'une accumulation de problèmes techniques. La directrice technique de la TAG résumait ainsi dans le DL : "il y a d’abord ces portes qui fonctionnent mal, puis les palettes d’accès PMR qui s’enrhument au moindre caillou. Résultat, la palette reste coincée et les gens ne peuvent pas prendre le bus. Des problèmes qui font suite à l’étanchéité originelle douteuse des joints des caissons de batteries pour, au final, un service loin du contrat signé : ils ont été mis en service en octobre, pour un objectif contractuel à 90 % de disponibilité les six premiers mois puis, progressivement, 95 % et 98 %. Mais aujourd’hui, quand on atteint 50 % sur le mois, on est contents…". 

L'ARDOISE À PLUS DE 4 MILLIONS POUR LE CONTRIBUABLE

Des bus qui restent donc presque tout le temps au dépôt. Cet échec pourrait presque prêter à sourire s'il n'avait pas un coût très élevé par le contribuable. Chaque bus a été acheté 430 000 euros, somme à laquelle il faut ajouter 180 000 euros de locations de batterie. L'ardoise dépasse donc allègrement les 4 millions d'euros d'argent public. Pour donner un ordre de grandeur, cette somme est à mettre en rapport avec l'augmentation massive d'impôts imposée par Eric Piolle en cette rentrée qui rapporte 44 millions.

LA PRODUCTION DE CES BUS STOPPÉES...

Plus de 4 millions jetés par les fenêtres. Ca fait cher l'opération électorale. "Pour des motifs d’affichage politique, les élus ont confondu vitesse et précipitation lorsqu’ils les ont achetés" résume un chauffeur de la TAG au Dauphiné. Alstom, fabricant des bus confronté à ces pannes récurrentes pour tous ses modèles, avait d'ailleurs vite arrêté les frais en cessant de les produire. 

... ALORS QUE NOUS AVONS ACHETÉ POUR 20 ANS

Alors que d'autres collectivités ont engagé des procédures pour rendre les bus et limiter les frais, nos élus métropolitains ont fait le choix de les maintenir dans le réseau malgré le fait qu'ils soient plus souvent à l'arrêt qu'en service. Dans leur euphorie, ils les ont acheté pour 20 ans. Alors que de tels équipements nécessitent des mises à jour régulières (tous les 3 ou 4 ans) et de gros efforts de maintenance, le constructeur a donc arrêté la production et il y a fort à parier qu'il n'assurera pas le suivi pendant deux décennies... Les Rouge/Verts qui prétendent sauver la planète en 2050 ont vraiment le nez creux.

LES CHAUFFEURS TAG NE VEULENT PLUS LES CONDUIRE

Aujourd'hui, les problèmes de pannes se poursuivent, avec une rotation constante des bus en réparation. Mais s'ils sont tous à l'arrêt en ce moment, c'est en raison d'une pénurie... de chauffeurs ! Il faut en effet du personnel formé à la conduite particulière de ces engins, ce que n'avait évidemment pas anticipé la TAG (toujours présidée par le PCF Jean-Paul Trovero). En outre, comme ces bus décidément très fiables ont connu plusieurs accidents, les chauffeurs du réseau refusent de les conduire pour ne pas perdre leur prime de non-accident. Cette gestion relève du mauvais sketch. 

S. LAVAL : "CE N'EST PAS UNE BONNE AFFAIRE"

Sylvain Laval, actuel Président du SMMAG, n'y va pas par quatre chemins pour résumer l'initiative de son prédécesseur Yann Mongaburu : "ce n'est pas une bonne affaire pour nous". On ne peut que lui donner raison. Rien, au cours du mandat Piolle/Mongaburu à la tête du SMMAG, n'aura été une "bonne affaire" pour notre territoire. Les donneurs de leçon ont réussi à doubler la capacité de désendettement de l'opérateur de transports en commun (de 14 ans à leur arrivée à 30 ans après leur départ !) avec une dette grimpant à 600 millions d'euros. Le tout sans avoir construit un seul kilomètre de tram supplémentaire et en ayant pris un retard considérable pour le renouvellement du matériel roulant !

Et le SMMAG a 113 millions d'euros de retard sur le protocole de désendettement signé en 2015 (donc par Mongaburu/Piolle). 

Y. MONGABURU (EELV) PROMETTAIT 100% DE BUS NON POLLUANTS POUR 2021 !

Au moment de l'inauguration du premier bus en 2020, le petit protégé de Piolle pérorait : "désormais, 73 % des bus fonctionnent grâce à des énergies peu polluantes. Un chiffre qui atteindra 100 % en 2021 !". 3 ans plus tard, un chauffeur résume au Dauphiné toute la crédibilité qu'on peut donner aux promesses des Verts : "nous avons encore de vieux bus diesels. Et cet été, lorsqu’il faisait très chaud, on nous a demandé de ne jamais les arrêter car, sinon, ils ne redémarraient pas ! Résultat, on les a laissés tourner, on a pollué encore plus que d’habitude. Ainsi, on a donc des bus obsolètes, polluants, qui roulent, et d’autres, neufs, immobilisés". 

Ils osent tout.

LA COMM' PIOLLESQUE S'EFFONDRE CHAQUE JOUR UN PEU PLUS

Ce sujet le démontre encore : le temps où "tout réussissait" au système Piolle est bien loin. Il a beau choisir la fuite, en bricolant son histoire de stage pour faire oublier sa condamnation ou en partant à Rio, sa mauvaise gestion le rattrape quel que soit le sujet. La période de grâce, où il pouvait endormir les Grenoblois en enchainant les discours et les promesses non suivis d'effets, est morte et enterrée. Chaque jour qui passe effrite un peu plus le vernis de communication qui camouflait jusque là la réalité de son bilan. Et il reste encore plus de deux ans avant la fin d'un mandat qui s'achèvera avec la triste sensation d'avoir perdu 12 ans pour Grenoble.

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