PAS DE VACANCES POUR LES RÈGLEMENTS DE COMPTE À GRENOBLE

Avant-hier matin, un homme a été abattu par balles au village olympique. Pas de pause estivale pour les fusillades.

UN INDIVIDU LIÉ AU BANDITISME

L'homme d'une quarantaine d'années se nomme Lamri Hanachi (surnommé Omar). Il est décédé place Lionel Terray, à la vue de tous, atteint de plusieurs impacts de balles, vers 6h30 du matin. Il y a plusieurs années, il avait été condamné pour complicité de meurtre en bande organisée. Il était hier en permission de sortie de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, où il purgeait une peine pour trafic de drogue après avoir été arrêté à Grenoble en décembre dernier. Dernière précision : il était interdit de séjour en Isère...

Les faits ont eu lieu juste en haut des escaliers débouchant sur la place Lionel Terray : au coeur du village Olympique.

UNE NOUVELLE FUSILLADE EN PLEINE RUE

Cette nouvelle fusillade en pleine rue n'est pas sans rappeler celle de fin mai dernier. En plein jour, un homme de 43 ans avait été tué par balle en plein milieu de la journée, quartier de l'Abbaye, par deux individus en trottinette. C'était le père d'un jeune suspecté d'avoir abattu un gamin de 17 ans en fin d'année dernière dans un salon de coiffure au village olympique...

LA TRISTE SPÉCIFICITÉ GRENOBLOISE

Avec le meurtre d'avant-hier et la victime très liée au grand banditisme, on retrouve cette spécificité de notre ville. Comme le rappelait dans le Dauphiné un fin connaisseur du milieu, on assiste dans notre ville à une banalisation de la violence radicale pour le règlement des contentieux de groupes criminels divers. Et ces contentieux ne sont parfois même pas liés directement au trafic de drogue.  

UNE AMBIANCE WESTERN QUI MET LES GRENOBLOIS EN DANGER

Les bonnes âmes qui voudraient minorer le problème avanceront que ces règlements de compte ne concernent que les délinquants entre eux. Mais il convient de rappeler que pas moins d'une quinzaine de douilles ont été retrouvées sur les lieux de la fusillade de lundi... et des impacts jusque dans les appartements voisins ! Personne n'est à l'abri d'une balle perdue.

insecurite grenoble
Fin 2022, une fusillade règlement de compte à Saint-Bruno avait tourné en course poursuite avec échanges de coups de feu façon western dans les rues de Grenoble...

LA SÉRIE DE RÈGLEMENTS DE COMPTE

Dans son édition d'hier, le Dauphiné Libéré rappelle que nous en sommes au 8ème règlement de comptes depuis décembres dernier. Et au 4ème mort (en décembre, deux fois en mai, et avant-hier donc). L'an dernier pour tout le département de l'Isère, on recensait 15 homicides (la majorité à Grenoble comme on peut s'en douter). En route vers une augmentation. 

UNE AUTRE FUSILLADE LE MOIS DERNIER

Dans son recensement, le Dauphiné omet certains évènements. Par exemple en juillet dernier, des jeunes en scooters avaient tiré à l'arme lourde (type kalachnikov) entre la Villeneuve et le village olympique avant d'incendier leurs véhicules. Heureusement, aucune victime n'avait été à déplorer.

insecurité grenoble
Témoignage dans le groupe Facebook "SaccageGrenoble" à propos de la fusillade de juillet.

UN BLESSÉ PAR BALLE LE 2 AOÛT

À la Villeneuve, le soir du 2 août, une altercation au pied d'un immeuble a conduit deux individus à tirer plusieurs coups de feu sur un autre, le laissant blessé aux jambes avec de multiples impacts de balles avant de fuir en scooter et de l'incendier un peu plus loin. Le Dauphiné ne recense pas non plus ce fait là dans son récapitulatif.

7ÈME VILLE LA PLUS DANGEREUSE DE FRANCE...

Ces évènements ne font malheureusement que confirmer le classement établi en juillet qui fait de Grenoble la 7ème ville la plus dangereuse de France, en se basant sur 7 catégories de délits recensés par le Ministère de l'Intérieur pour comparer la situation des 119 plus grandes villes de France. Et encore, les homicides ne sont pas comptés dans le classement car comptabilisés au niveau départemental dans les statistiques : nous perdrions encore des places vue la spirale infernale des règlements de compte.

... MAIS LA SÉCURITÉ RESTE "UN GROS MOT" POUR LES VERTS/LFI !

Et pourtant, les élus de la municipalité Verts/LFI, Eric Piolle en tête, ne daignent pas s'intéresser au sujet. Ils renvoient constamment la balle à l'état et à la police nationale, fuyant leurs responsabilités et n'osant même pas prononcer le mot "sécurité". Maud Tavel, ex égérie de Piolle, n'est ainsi pas adjointe en charge de la sécurité mais de la "tranquillité publique"... et avec quel succès ! Une autre élue de la majorité, Céline Deslattes, avait d'ailleurs clairement expliqué que pour eux, l'insécurité relève du "fantasme". 

Alain Carignon dresse les propositions de l'opposition pour la sécurité des Grenoblois.

LA VIOLENCE N'EST PAS UNE FATALITÉ

En réalité, sur ce sujet comme tant d'autres, le système Piolle théorise son inutilité pour noyer le poisson des responsabilités de chacun, et faire oublier son inefficacité par refus idéologique de se saisir du problème. Une politique publique de sécurité efficace nécessite un alignement de tous les acteurs compétents, depuis l'État jusqu'à la commune. Dans notre cas, il manque la volonté de la ville de Grenoble, et ce alors qu'elle pourrait développer les caméras de vidéoprotection reliées à un PC opérationnel 24h/24, renforcer et armer sa police municipale, en revoyant la politique d'attribution de logements pour éviter de loger les délinquants, en assermentant les agents des organismes HLM sur la base du volontariat pour qu'ils puissent dresser procès-verbal... Autant d'éléments qui permettraient de seconder efficacement le travail des forces de l'ordre... et qui sont proposés clé en main à travers un "plan sécurité" mis sur la table par Alain Carignon et le groupe d'opposition depuis le début du mandat.

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