CONSEIL MUNICIPAL : UN CLIMAT DE FIN DE RÈGNE

Posted On 27 juin 2023

Hier soir au Conseil Municipal Eric Piolle a poursuivi sa charge contre Christophe Ferrari le Président (PS) de la Métro. Dès son intervention initiale, il l’a attaqué : « certains dirigeants d’exécutifs locaux sombrent dans l’incapacité de dialogue et les mesures discrétionnaires et arbitraires ». Ne sait-il pas combien il se définit lui-même ?

C. FERRARI DEMANDE DES COMPTES SUR PIOLLE À SINGAPOUR

Il poursuivait sa chasse engagée ce week end avec sa polémique sur l’augmentation des indemnités du Président de la Métropole d’un montant de 10 000 € qu’Eric Piolle aurait voté sans le savoir ! Une attaque en dessous de la ceinture pas à la hauteur du Premier magistrat de capitale verte. Christophe Ferrari dénonçant sa "trumpérisation", lui demandant des comptes sur ses actions à Singapour et s’étonnant que Piolle ait pu être absent pendant un an de Grenoble pour sa candidature à la présidentielle, en percevant l’intégralité de ses indemnités de Maire….

 EN NÉGATIF SUR LA DETTE, LE FONCTIONNEMENT ET LES IMPÔTS

Dans ce climat explosif Piolle devait présenter les comptes de la ville. Ils sont tous dans le rouge. L’apparatchik Vincent Fristot, Adjoint aux Finances ( Verts/Ades) désigné pour remplacer Hakim Sabri qui a rendu son tablier sur le poste, ramait car les chiffres sont accablants. La comparaison des villes de 100 à 200 000 habitants qui figure dans le propre document de la ville montre que Grenoble est comparativement en négatif sur la dette par habitant, les dépenses de fonctionnement par habitant, les investissements par habitant, l’impôt par habitant…

V. FRISTOT (Verts/Ades) : « C’EST PLUS COMPLIQUÉ QUE ÇA »

Le malheureux ne pouvait que débiter sur un ton monocorde que « c’est plus compliqué que ça pour juger de la ville ».

Pourtant le résultat est là. D’autant que la ville doit supporter des dépenses liées à l’insécurité qui explosent. Il faut des millions d’euros pour surveiller les chantiers, des crédits pour payer les incendies criminels, des montants qu’a énuméré consciencieusement Alain Carignon.

PIOLLE MEUBLE LE VIDE PAR DES DÉLIBERATIONS SUR LES STRATÉGIES

Ensuite le Conseil Municipal délibérait sur des mots afin de remplir le vide. La « stratégie internationale » de la municipalité faisait ainsi l’objet d’un rapport, comme "la stratégie d’agriculture urbaine", le "bilan de la capitale verte" (190 pages)… À 21 h, pratiquement aucun problème afférent au quotidien n’avait été abordé.

La technique des Rouge/Verts est de plus en plus difficile à tenir. Ça grognait sur tous les bancs malgré les proximités politiques.

LA MUNICIPALITÉ DÉNONCE LES ÉCOCIDES

Ensuite la majorité faisait lire un « vœu » interminable présenté par Sandra Krief (alliée aux Verts/LFI) accusant toutes les activités agricoles de constituer un « écocide », c’est-à-dire assimilées à un génocide. La municipalité exige des interdictions, des contrôles sur les déplacements  et l’alimentation des personnes pour sauver la planète.

B. BOER PROPOSE DES SOLUTIONS POUR LES CAMPEMENTS  SAUVAGES

Bien entendu cette litanie n’a aucune conséquence pratique. Mais elle permet de meubler et d’occuper le terrain de la parole, de gagner du temps, c’est-à-dire d’en faire perdre aux grenoblois.

Il a fallu le vœu présenté par Brigitte Boer, Conseillère Municipale (LR) au nom du groupe d’opposition à 21h pour que les problématiques des grenoblois soient enfin abordées. 

Elle a proposé qu’un espace supplémentaire spécifique soit organisé sur le site ex Allibert sur lequel la Métropole organise une aire de grand passage pour l’accueil des gens du voyage cet été.

SOLUTIONNER LE CLOS D’OR EST "INDIGNE" POUR L. PFISTER (Verts/LFI)

Cela permettrait de loger les campements illégaux, en particulier celui du Clos d’or, les bidonvilles comme à Diderot puisque le site sera équipé de sanitaires, de l’eau, de l’électricité, et un système de gestion des déchets. 

La municipalité s’y est opposée par la voix de Laura Pfister (Verts/LFI) qui a jugé cette proposition « indigne » pour les populations concernées. Par contre ce que vivent les riverains n’est pas indigne.

LE GROUPE D’OPPOSITION EST SEUL À DÉFENDRE LES GRENOBLOIS

Malheureusement, seul le groupe d’opposition d’Alain Carignon a voté cette proposition rejetée par la majorité municipale et par les autres "oppositions", les deux élues du groupe d’Emilie Chalas (Renaissance), les 3 élus  PS  et Anne Roche (ex droite) qui ont refusé de l’adopter.

ALAIN CARIGNON DÉFEND LES ÉLÈVES DE ST JOSEPH

Le réel revenait encore quand Alain Carignon demandait par amendement que « le Conseil Municipal quel que soit le projet choisi pour l’aménagement de la rue de Strasbourg demande que soit exclu le report de la circulation dans la rue Charles Tartari ».

En effet dans le cadre de la « place aux enfants », les élèves de l’école St Joseph  – il est vrai privée – recevraient toute la circulation voitures et camions précédemment accueillis rue de Strasbourg. L’autre décision qui semble, elle, déjà prise consiste à mettre la rue Hoche en sens unique dans le sens Gambetta Tartari… Ce qui conduira la circulation de Lyautey de passer par Tartari, n'ayant pas d'autre débouché.

 LA MUNICIPALITÉ REFUSE DE S’ENGAGER

La majorité a refusé de prendre l’engagement de sauvegarder le rue Tartari, Eric Piolle montrant au passage par son énervement contre Alain Carignon qu’il ne suivait pas les dossiers de la ville. Malheureusement, là encore, les autres élus censés défendre les grenoblois et s'opposer à Piolle n'ont pas voté avec l'opposition.

Evidemment  des délibérations techniques continuaient à augmenter les dépenses : ainsi dans une ville écrasée par les dépenses de fonctionnement, le Conseil Municipal a décidé la création de 60 nouveaux postes qui représenteront 2,3 millions d’euros de financements supplémentaires chaque année. Aucune mutualisation avec la Métropole qui fait de même.

LES SUBVENTIONS À L’ENSEIGNEMENT PRIVÉ MENACÉES

Au passage Christine Garnier l’Adjointe à l’enseignement (Verts/Ades) s’est attaquée à l’enseignement privé, refusant de voter la subvention légale avec d’autres membres de la majorité montrant que Piolle est prêt à ouvrir un autre front. Sa déclaration de guerre contre l'enseignement privé a d'ailleurs été approuvée par Eric Piolle.

H. SABRI ACCUSE PIERRE MERIAUX

Un Conseil Municipal qui a été marqué par la montée au créneau de Hakim Sabri, l’ex Adjoint aux Finances (Verts/Ades) contre Pierre Mériaux l’Adjoint (Verts/LFI) sectaire, chargé du personnel. Hakim Sabri a confirmé ce que dit l’opposition en particulier Chérif Boutafa sur le caractère exécrable des rapports sociaux : "le malaise est bien plus profond que ne le pense Pierre Mériaux qui ferait bien de commencer par saluer les agents quand il les croise"… a lancé Hakim Sabri.

PIOLLE ATTAQUE SABRI….

Piolle et ses amis étaient vent debout et Margot Belair, qui se voit succéder à Piolle (!) est montée au créneau avec violence, Piolle accusant Sabri d’attaques personnelles. Pascal Clouaire, Maxence Alloto, les Adjoints exclus défendant Sabri.

… QUI VEUT LA RECONNAISSANCE DE "L’ERREUR DU PLAN DE SAUVEGARDE"

Un climat délétère puisque le même Hakim Sabri a demandé que la majorité "reconnaisse son erreur, le plan de sauvegarde" jetant plus qu’un froid. Quand on se rappelle ce qu’il a couté à Piolle avec la fermeture de bibliothèques et des Conseils Municipaux tenus pendant un an sous la protection des CRS.  De la part de l’ancien Adjoint aux Finances de la période cette condamnation soldait une des fautes majeures de la municipalité.

LA VILLE ET LA MÉTROPOLE À FEU ET SANG

Ce capharnaüm est représentatif de l’état dans lequel l’extrême gauche a mis la ville et la Métropole : à feu et à sang. Sur tous les dossiers Eric Piolle a maintenu une position intransigeante, refusant la moindre évolution. Ses diktats s’imposent à ce qui reste de sa majorité. Jusqu’à quand ? Jusqu’où ?

Personne ne peut y répondre aujourd’hui mais le Conseil Municipal d’hier sent la fin de règne.