ISRAËL / PALESTINE : ÉRIC PIOLLE EST-IL BORGNE ?

Pas moins de 3 élus grenoblois étaient en voyage en Palestine pour les Assises franco-palestiniennes. Avant que Grenoble n'accueille le mois de la Palestine.

3 ÉLUS EN VOYAGE EN PALESTINE

Emmanuel Carroz (adjoint aux relations internationales), Anne-Sophie Olmos (Vice-Présidente de la Métropole, une élue piolliste qui était parmi les plus sectaires avant d'en avoir marre de lui) et le Maire lui-même se sont ainsi rendus à Ramallah puis à Bethléem (avec qui Grenoble est jumelée), en Palestine. Était-il nécessaire de mobiliser 3 élus pour le déplacement, malgré le coût que ça représente (et le bilan carbone !) ? Et surtout, quel est l'apport de ce voyage pour la ville ? Aucun bilan n'en a été fait, évidemment.

Carroz Emmanuel Grenoble
Emmanuel Carroz, l'adjoint préposé aux voyages.

LE MOIS DE LA PALESTINE EN JUIN

Grenoble accueillera ensuite le "mois de la Palestine" en juin. "Conférences, spectacles, séances de cinéma, ateliers permettront d’évoquer à la fois l’histoire et les enjeux actuels de la Palestine" : on a hâte de voir la manière dont seront traités les "enjeux actuels". Et après le déplacement des élus en grande pompe, on se dit surtout que ça commence à faire beaucoup de diligence pour la seule Palestine.

LE CRIF DEMANDE L'OUVERTURE AVEC TOUTES LES PARTIES

Le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) de Grenoble s'en est rendu compte et a réagi par voie de communiqué de son président, Hervé Gerbi. Ainsi, il rappelle que "le chemin de la paix est exigeant [...] Cette exigence, c’est celle de l’ouverture permanente avec toutes les parties, seule condition possible pour se dire en capacité d’accompagner le dialogue".

ERIC PIOLLE A MIS FIN AU JUMELAGE AVEC RÉHOVOT

"En ayant renoncé depuis son élection à faire vivre le jumelage institutionalisé par ses prédécesseurs entre la ville de Grenoble et la ville israélienne de Rehovot, le maire a installé durablement un déséquilibre significatif entre les parties et crée de fait un obstacle au rapprochement des peuples et des communautés" poursuit le communiqué. Une bien curieuse manière de faire vivre le dialogue entre toutes les parties, en effet. Mais tout à son cynisme, Eric Piolle aura sans doute fait le calcul qu'il avait plus à gagner à entretenir une image pro-Palestine à Grenoble (où les drapeaux palestiniens fleurissent un peu partout, même dans les manifestations contre les retraites...).

carignon israel
Alain Carignon avait instauré le jumelage avec Réhovot. Il a été le seul responsable Grenoblois à avoir une pensée suite aux tirs de roquettes qui ont touché la ville.

 ELISA MARTIN ET LE FAUX-NEZ DE L'ANTISÉMITISME

"En choisissant une partie plutôt qu’une autre, le maire de Grenoble appauvrit la ville de Grenoble. Cette position fait écho avec la volonté de quelques-uns, dont l’ancienne première adjointe devenue députée, de délégitimer Israël sur le terrain politique, notamment au terme d’une résolution parlementaire largement rejetée le 4 mai dernier à l’Assemblée nationale et qui contribue indirectement, en important une vision à sens unique d’un conflit complexe, à nourrir une nouvelle forme d’antisémitisme". Il est ici fait référence à Elisa Martin (LFI), l'ancienne première adjointe casée députée de la troisième circonscription. Pas de mystère à ce positionnement anti-Israël : ce secteur compte de nombreux quartiers populaires, où personne ne pourra nier qu'il existe un fort discours anti-Israël... qui n'est, trop souvent, que le faux nez d'une vraie forme d'antisémitisme. 

"SALE JUIF, RETOURNE DANS TON PAYS" 

En février dernier, un habitant d'un logement ACTIS dans un quartier populaire témoignait ainsi (anonymement) dans le Dauphiné. Il a beau tâcher d'être le plus discret possible, un voisin lui fait vivre un enfer. Des insultes quasi quotidiennes (« Sale juif, retourne dans ton pays ! ») jusqu'à carrément défoncer sa porte ("Il y avait 34 coups de gourdin et j’ai vu des traces de couteau. Mon épouse s’était enfermée dans la salle de bains"). La gauche de Piolle et Martin accuse précisément Zemmour et ses discours de légitimer les actes anti-musulmans ; et en ce qui la concerne, elle voudrait nous faire croire que ses positions anti-Israël n'ont aucun impact et ne contribuent pas à légitimer ce genre de comportement qui rend le quotidien invivable pour de nombreux juifs en France.

Le genre de tags qu'on peut retrouver à Grenoble. Ici à Hoche.

PLUS DE LA MOITIÉ DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE A QUITTÉ GRENOBLE

En 2019, sur France Bleu Isère, le Rabbin Nissim Sultan expliquait au micro de France Bleu Isère que la moitié de la communauté juive avait quitté la ville. "Une tendance lourde depuis une bonne quinzaine d'années". On comprend pourquoi. Cette tendance ne s'est évidemment pas améliorée depuis : et au final, seuls les juifs qui n'ont pas la possibilité et/ou les moyens de partir restent à Grenoble, captifs.

LES DÉRIVES GRENOBLOISES 

La Municipalité a une grosse responsabilité dans cette progression insidieuse d'un antisémitisme rampant en ce qu'elle laisse passer tout ce qui peut flatter un certain électorat, y compris au prix de dérives incroyables. On se rappelle de l'affaire de la fresque de l'artiste Goin représentant une femme voilée qui porte l'étoile jaune. Affirmer de la sorte que "de nos jours, les musulmans sont les nouveaux juifs" relève tout simplement d'un négationnisme de fait, et d'une banalisation de l'histoire qui ne peut qu'avoir des conséquences tragiques. Cette fresque avait été acceptée par la ville au nom de la "liberté artistique" (cette liberté ne vaut que quand elle l'arrange puisqu'elle veut justement l'encadrer pour imposer ses dogmes). 

fresque musulmane étoile grenoble
La fresque de la honte à Grenoble.

À QUOI JOUE ÉRIC PIOLLE ?

Les bonnes âmes se demanderont candidement pourquoi Eric Piolle semble aussi borgne. La réalité est en fait très cynique, comme à chaque fois avec lui. Comme une machine sans émotions, il fait ses calculs politiques. Il a bien conscience que certaines communautés pèsent démographiquement et électoralement plus que d'autres à Grenoble. Et choisit soigneusement les signaux qu'il envoie en conséquence. Tant pis si cela se traduit par une mise au ban, voire carrément la mise en danger des personnes de confession juives à Grenoble, dont certaines vivent dans des quartiers où les discours et postures anti-Israël des élus de l'obédience de Piolle entretiennent un climat d'antisémitisme de moins en moins latent. Si ce Maire avait de la considération pour l'humain, on le saurait depuis le temps.

 

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