CCAS : DES PRATIQUES « BRUTALES ET INJUSTES » SOUS PIOLLE

La situation ne s'améliore pas au Centre Communal d'Action Social (CCAS) présidé par Eric Piolle. Dans une lettre ouverte très détaillée, la CFDT alerte sur les pratiques qui y ont cours, bien loin des discours sur "l'humanisme". 

UNE GRÈVE EN NOVEMBRE DERNIER

Déjà en fin d'année dernière, le personnel s'était mis en grève pour protester contre la dégradation de la prise en charge des personnes âgées en particulier dans le nouvel EHPAD de la Rue de Stalingrad (André-Léo). Sur Place Gre'net, les agents dénonçaient notamment le sous-effectif (une personne se retrouvant parfois seule pour gérer plus de 20 résidents, alors qu’il en faudrait au moins 3) et le manque de moyens. "On est arrivés alors qu'il n'y avait pas de matériel et aucun protocole de travail mis en place" expliquait ainsi une aide-soignante. 

Avec le soutien de Dominique Spini et Chérif Boutafa (au centre), élus du groupe d'opposition présidé par Alain Carignon, le personnel des EHPAD avait exprimé sa détresse de ne plus pouvoir assurer sa mission auprès des personnes âgées. Capture d'écran du site Place Gre'net.

NICOLAS KADA : LA FUITE COMME MODE DE GESTION

Cette gestion des EHPAD est du ressort du CCAS, présidé par Eric Piolle qui en délègue la gestion à un Vice-Président : Nicolas Kada, également adjoint à l'action sociale, qui brille par son impuissance dans les actes et pense que de grands discours le feront oublier. On se rappelle de l'épisode de la crèche de Villeneuve, qui avait dû fermer pour les 50 enfants qu'elle accueillait après que des délinquants aient menacé le personnel et les parents. Et de Nicolas Kada à la maneouvre, qui avait dans un mail adressé au personnel du CCAS jugé "crucial" que "l’animosité du groupe de personnes ayant commis des violences envers la crèche ne soit pas exacerbée" (!). Les délinquants avant les parents et le personnel.

150 PLACES EN MOINS POUR LES PERSONNES AGÉES

Les faits sont là : le nouvel EHPAD André-Léo inauguré ne compense pas - et de loin - le nombre de places supprimées : il comporte 84 places alors que la municipalité Piolle en a supprimé 24 à Teisseire, 46 à Narvik, 35 à Notre-Dame et prévoit la suppression des 45 de Montesquieu, soit 150. Sous Piolle, les personnes âgées sont devenues une variable d'ajustement. Et la majorité municipale ose se prévaloir sans sourciller d'être labellisée "ville amie des ainés" !

CCAS : UN "MANAGEMENT TOXIQUE SYSTÉMIQUE"

Récemment, notre collectif a été destinataire d'une lettre ouverte de la CFDT du CCAS datée de fin mars, dénonçant les pratiques qui y ont cours. La personne qui nous l'a transmise n'y va pas de main morte, expliquant qu'il y règne un "management toxique systémique" et précisant que "il apparaît qu'Éric Piolle, président du CCAS, imprime sa marque de brutalité également à ses subordonnés. Les agents d'exécution souffrent (à la Petite Enfance, à la Précarité, aux Personnes Âgées)". 

"LE SILENCE ASSOURDISSANT ET L'INACTION DES ÉLUS"

La CFDT rappelle ainsi que dès 2019, une rencontre du Maire avec les agents avait eu lieu pour évoquer des problèmes de gestion : "mal-être du personnel, pratiques managériales brutales, dysfonctionnements des services, départ d’une quarantaine d’agents du siège dont 12 cadres sur 25, perte de sens au travail, désengagement, démotivation…". Comme d'habitude avec Eric Piolle, les actes se font attendre : "la situation s’est de nouveau dégradée depuis 2021 malgré les engagements pris par le Maire et Président du CCAS [...] Les agents sont indignés par le silence assourdissant et l’inaction des élus du CCAS". 

CONDITIONS DE TRAVAIL : 62% DES AGENTS LES JUGENT MAUVAISES

Le syndicat dresse ensuite une liste très détaillée des griefs qui sont reprochés à ce management piollesque : "pratiques managériales brutales et injustes de certains responsables jamais remises en question ni sanctionnées", délais de réponses aux agents allant jusqu'à 15 mois (!), dialogue social "insincère et de facade"... Forcément, de telles pratiques ont un impact sur les agents : selon un baromètre établi en 2022, 62% des agents jugent leurs conditions de travail mauvaises voire très mauvaises et près de 60% considèrent que leur qualité de vie au travail s’est dégradée par rapport à 2021. 72 postes sont ainsi vacants et 1/3 des agents des ressources humaines et des finances ont quitté leur poste en moins d'un an !

"OÙ EST PASSÉ LE 2ÈME CCAS DE FRANCE ?"

... se demande les auteurs du courrier, fustigeant une situation "incompréhensible, inadmissible et indigne d’une institution sociale qui se dit « employeur exemplaire »". On peut effectivement se le demander, d'autant que ce traitement du personnel a un impact sur les usagers comme l'a rappelé la grève des EHPAD en fin d'année dernière. Mais le système Piolle persiste dans ce double jeu hypocrite, avec d'un côté de grandes envolées sur "l'arc humaniste" et le renouvellement des méthodes, et de l'autre une gestion contraire aux discours, brutale et autoritaire.

La lettre cite quelques témoignages d'agents. On cherche l'humanisme du Maire/Président du CCAS dans tout ça.

"DES AGENTS PERDUS, À BOUT, EN PLEURS"

Le courrier de 4 pages, que vous pouvez consulter ici, se conclut par des témoignages d'agents qui illustrent bien le problème. La CFDT rappelle qu'elle "reçoit toutes les semaines des agents en détresse, perdus, à bout, en pleurs" et se demande comment les élus peuvent rester insensibles à ces multiples cris d'alarme.

LE SYSTÈME PIOLLE EXPOSÉ POUR CE QU'IL EST

À défaut de pouvoir contraindre les élus à revoir leur copie, nous avons au moins une réponse à cette dernière question. La brutalité est tout simplement inhérente au fonctionnement de Piolle, qui ne tient (pour l'instant) que parce qu'il repose sur une gestion autoritaire et sur la violence. Les exclusions d'élus de la majorité qui osent émettre des doutes, les pressions et menaces sur d'autres, les départs de collaborateurs et de colistiers essorés par cette avalanche "d'humanisme"... Ce cri du coeur des agents du CCAS ajoute une pièce au puzzle de ce système, dont la plus grande escroquerie aura consisté à faire croire à son exemplarité et à sa considération pour les personnes... tout en mettant en place le mode de gestion le plus violent qu'ait connu notre ville. Il aura fallu 10 ans pour que ceux qui prêchaient dans le vide jusque-là (au rang desquels notre collectif !) soient enfin entendus et compris. Mais les masques tombent enfin.

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