FERRARI ENTERRE LA GRATUITÉ DES TRANSPORTS ET TORPILLE PIOLLE

Dans une interview au site actu.fr, le président de la métropole Christophe Ferrari (ex PS) fait le tour des sujets d'actualité... et étrille au passage Eric Piolle. 

"LA GRATUITÉ POUR TOUS EST IMPOSSIBLE"

"La gratuité pour tous est impossible sur notre territoire [...] Éric Piolle est favorable à la gratuité ? C'est très bien, mais c'est impossible" annonce d'emblée Christophe Ferrari à propos des transports en commun, renvoyant le Maire de Grenoble à ses éternelles incantations. Il rappelle également que cette gratuité coûterait 70 millions d'euros par an. Alors que métropole, SMMAG et ville de Grenoble atteignent déjà des niveaux records de dette, cette somme colossale nécessiterait donc mathématiquement... d'augmenter encore davantage les impôts !

L'ARNAQUE DU PDU PIOLLE/MONGABURU

Il est d'autant plus hypocrite de la part d'Eric Piolle de prôner la gratuité (après l'avoir promis en 2014 !) qu'il a été aux commandes du SMMAG (ex SMTC) pendant 6 ans avec Yann Mongaburu (EELV). Ils n'auront pas réalisé un seul km de tram supplémentaire, évidemment mis en place aucune gratuité, mais auront réussi à doubler la dette de l'institution ! Rappelons également, comble de la contradiction entre les actes et les discours, que la gratuité n'est même pas prévue dans le Plan de Déplacements Urbains (PDU), impulsé et voté en 2019 par les rouges/verts ! Le document prévoit que la participation des usagers (donc l'achat de tickets et abonnements) couvrirait 31% des coûts d'exploitation du réseau en 2030. 

Extrait du PDU.

TARIFS DE GEG : LE SCUD À E. PIOLLE ET V. FRISTOT

Christophe Ferrari va encore plus loin en renvoyant Eric Piolle à ses propres responsabilités plutôt que de faire la leçon aux autres : "je renvoie au maire de Grenoble le soin de gérer la société dont il est actionnaire. Gaz et électricité de Grenoble fournit de l'électricité à des tarifs incroyablement hauts, ce qui nous oblige à payer 10 millions d'euros supplémentaires". GEG est en effet présidé par Vincent Fristot, pilier du clan Verts/ADES et adjoint aux finances (donc à l'augmentation d'impôts) d'Eric Piolle. GEG maintient des tarifs extrêmement élevé : l'inflation et le contexte national a bon dos car, comme le rappelle le Président de la Métropole, la société enregistre des "bénéfices records". Cours de la Libération, une copropriété s'était ainsi vu faire par GEG une offre de fourniture d'électricité dont le tarif augmente... de 320% ! Une hérésie supplémentaire alors que les Grenoblois subissent déjà une forte baisse de leur pouvoir d'achat.

Le voeu présenté en conseil municipal par Alain Carignon pour protéger les copropriétés de l'explosion des prix de l'électricité.

ZFE : DIRECTION LE CLASH

Christophe Ferrari revient ensuite sur la ZFE, qu'il souhaite non permanente, et mise en place suivant le calendrier de l'Etat (restriction des Crit'air 5 en 2023, 4 en 2024, 3 en 2025). Une manière (insuffisante, car il n'y a pas assez d'aides en face pour aider au changement de véhicule) de tenter de limiter la casse sociale qui ne manquera pas de faire bondir Eric Piolle. Les verts militent en effet pour une ZFE qui s'applique de manière permanente, et beaucoup plus rapidement, en programmant déjà une sortie du diesel. Le conseil métropolitain d'avril, qui votera la ZFE, s'annonce donc houleux. Le projet proposé ne convient pas aux verts mais devrait être voté par le groupe MTPS (LREM/centre, pro gouvernement), présidé par Laurent Thoviste (LREM). Des cocus contents, qui cèdent à peu près tout à Christophe Ferrari, ne se voient rien offrir en retour mais persistent quand même en espérant. 

Vincent Fristot, zélé adjoint d'Eric Piolle, en octobre dernier dans Le Dauphiné pour faire de la surenchère sur le sujet de la ZFE. Cela revient tout simplement à réclamer l'accélération de la chasse aux plus modestes !

CHAUFFAGE AU BOIS, RÉNOVATION : C. FERRARI VALIDE LE DISCOURS DE L'OPPOSITION

Christophe Ferrari rappelle d'ailleurs que "la qualité de l'air peut être améliorée avec d'autres outils. 40 % de la pollution est due aux particules issues de la combustion et le chauffage". Il cite également la rénovation thermique. Soit précisément ce que rappelle à longueur d'interventions le Groupe d'opposition présidé par Alain Carignon, pendant que les Verts/Rouges restent dans l'incantation et les recours juridiques vains, et ne font preuve d'aucune ambition dans la lutte contre la pollution. En 2022, Grenoble n'a ainsi distribué que 44 primes pour rénover 44 chaudières dans la ville sur les milliers de cheminées polluantes que compte le territoire. En ce qui concerne les rénovations, en plus de 10 ans, moins de 3000 logements ont été rénovés sur les près de 100 000 que compte la ville. On est très loin du compte, malgré les discours et l'autosatisfaction ambiante.

VERS UNE NOUVELLE AUGMENTATION DU PRIX DU STATIONNEMENT ?

Sur un tout autre sujet, au détour de l'interview, on relève que Christophe Ferrari a proposé à Eric Piolle... d'augmenter le tarif du stationnement pour les SUV à Grenoble ! Comme si les tarifs actuels, les plus élevés de France, ne suffisaient pas. Nous voilà rassurés, il y a au moins un point de convergence entre la gauche Piolle et la gauche Ferrari : ils se retrouvent quand il s'agit de matraquer fiscalement les habitants.

2 euros pour 1h de stationnement : un autre record pour Grenoble, ville la plus chère pour le stationnement (hors Paris).

UN ÉNIÈME PLAIDOYER POUR LA BÉTONISATION

Autre point de convergence : une volonté commune de bétoniser toujours davantage. Christophe Ferrari ose même formuler un formidable contresens : "la ville écologique, c'est la ville dense". La ville "dense", selon le CNRS, c'est pourtant l'accélération des îlots de chaleur (Grenoble est devenue n°1 en la matière, hors Paris) et de la pollution de l'air. Sans même parler des conséquences pour le cadre de vie et du délitement de la mixité sociale qui en découle. L'idéologie du refus de l'étalement urbain fonctionne encore à plein pot. On peut espérer, comme pour le nucléaire qui a été un tabou et revient aujourd'hui en grâce pour la lutte contre le réchauffement, que la réalité et les faits scientifiques en feront revenir certains à davantage de bon sens.

"JE N'AI AUCUN PROBLÈME AVEC LE MAIRE DE GRENOBLE" !

... conclut le Président de la Métropole. Une affirmation qui prête à sourire et relève de la simple langue de bois, tant les relations entre les deux sont catastrophiques. Les métropolitains peuvent d'ailleurs bien percevoir la paralysie du territoire qui découle de cette guerre intestine, motivée uniquement par des querelles d'égo et de personnes puisque qu'ils ont filé le parfait amour pendant tout un mandat. L'isolement d'Eric Piolle dans son propre camp, sur la gratuité des transports, la ZFE ou encore le chauffage au bois, l'affaiblit encore un peu plus et hypothèque davantage son avenir politique.

10 Comments

Laisser un commentaire

"LES INFORMÉS" : LES COULISSES DE LA VIE GRENOBLOISE !

X