DETTE MÉTROPOLITAINE : LA DOUBLE PEINE

La séance s'est ouverte par la présentation de la coupe remportée par les brûleurs de loups. Au premier plan ici, Alain Carignon, Nicolas Pinel, Dominique Spini. Avant de passer à des sujets moins réjouissants...

La Métropole a adopté hier son budget 2023. Un budget qui, comme pour la ville de Grenoble, fait la part belle à l’endettement.

LES MÊMES ÉLÉMENTS DE LANGAGE QU’À GRENOBLE…

Un budget « de transformation ». Après un budget « pour accélérer les transitions » l’an dernier. Voilà comment le Président Christophe Ferrari qualifie son budget : les mêmes éléments de langage qu’Eric Piolle Grenoble, ce qui devrait déjà mettre la puce à l’oreille et inquiéter les métropolitains !

LE MÊME ENDETTEMENT MASSIF…

C'est un budget avec près de 800 millions de dette que les élus roses/rouges/verts ont voté. Alors que depuis des années, la Métropole faisait l'effort de garder une capacité de désendettement inférieure à 10 ans, il la repousse à 12 ans. Ces 800 millions se cumulent aux 320 millions d'euros de dette de la ville de Grenoble (un niveau record). Autant de poids qui vont paralyser le territoire pour des décennies, et durablement léser les générations à venir en leur supprimant toutes marges de manœuvres. Merci, Messieurs Piolle et Ferrari !

LE PIRE EST À VENIR

Et le pire est à venir. Car les contrats d’énergie signés par la Métropole sont valables jusqu’à fin 2023 : elle ne subit donc pas encore de plein fouet l’explosion des prix, et ne payera la douloureuse qu’en 2024. Mais aussi parce que la relative maîtrise des dépenses de fonctionnement ne tient pas à la volonté de l’exécutif métropolitain : les charges de personnel stagnent car la Métropole est trop peu attractive et ne parvient pas à recruter pour les postes dont elle a besoin ! Un état de fait reconnu, qui a conduit la majorité métropolitaine à proposer en urgence un « plan » pour tenter de relancer les recrutements.

C. FERRARI N’EXCLUT PAS UNE HAUSSE D’IMPÔTS

Plus inquiétant encore : le président Ferrari n’exclut pas une future augmentation d’impôts. L’endettement massif devrait déjà se suffire à lui-même, mais non : il ne ferme pas la porte à une “augmentation de la fiscalité dans le mandat”. Pour les contribuables Grenoblois, ce serait la lame à double tranchant : matraqués par la ville, matraqués par la Métro.

L’ARGENT JETÉ PAR LES FENÊTRES

Dans ce contexte, les choix d’investissement de la métropole sont d’autant moins compréhensibles. La construction d’un nouveau siège à 80 millions d’euros, alors que la collectivité compte de nombreux locaux vacants, est d’autant plus une hérésie et un gaspillage massif d’argent public. La construction du planétarium à Pont-de-Claix (4.5 millions d’euros) également. Ou le Metrocable reliant Fontaine à Saint-Martin le Vinoux (80 millions d’euros alors qu’il n’y a pas de besoin sur cet axe !). Des choix d’apparat et de prestige alors que les besoins sont ailleurs : voilà qui rappelle encore furieusement la pathétique gestion Piolliste à Grenoble.

Le projet de siège de la métro. 80 millions d'euros en période de disette..

ZFE : LA CATASTROPHE SOCIALE À VENIR

Car pendant ce temps, les besoins des métropolitains ne sont pas traités. Alors que la ZFE s’appliquera dès juillet pour 5200 véhicules du territoire, pour 40 000 d’ici 2025, le budget ne prévoit que … 250 aides au changement de véhicule cette année ! Le débat reviendra sur la date au conseil d’avril, mais les craintes de l’Opposition sont en train de se confirmer : nous accélérons à fond vers une catastrophe sociale.

M TAG : L’INSÉCURITÉ COÛTE 1/5 DU CHIFFRE D’AFFAIRES

Et la dette abyssale de la Métro va se cumuler à celle abyssale du SMMAG, héritage de la gestion Piolle/Mongaburu lors du précédent mandat. Yann Mongaburu a en effet considérablement endetté le. SMMAG (ex SMTC)... alors qu'il n'a pas été capable de construire un km de tram supplémentaire et que la part modale des transports en commun a continué de stagner. Le rapport de la chambre régionale des comptes qui a audité M TAG (ex SEMITAG), sur lequel nous aurons l'occasion de revenir plus en détails, jette un pavé supplémentaire dans la mare : l'insécurité et les incivilités dans les transports coûtent pas moins de 8 millions d'euros à l'opérateur, soit 1/5 de son chiffre d'affaires ! Une somme colossale que nous devons à l'inaction de ces élus roses/rouges/verts qui refusent de voir le problème et de s'y attaquer sérieusement.  

A. CARIGNON : « UN BUDGET DE FUITE EN AVANT »

Alain Carignon, Président du Groupe d’Opposition, est intervenu pour s’inquiéter de ce budget : « ce budget, c’est un budget de fuite en avant. La facilité, c’est d’endetter. Cet endettement s’ajoute à celui de la ville de Grenoble et du SMMAG et finira par peser sur le contribuable. L’urgence climatique a bon dos : elle justifie ces facilités financières alors que vous obérez les marges de manoeuvre pour les générations futures dont vous parlez beaucoup. D’autant plus que les investissements proposés sont loin du compte en matière “d’urgence climatique” et de “solidarité”.

L'intervention d'Alain Carignon à propos du budget métropolitain.

LA DOUBLE PEINE POUR LES GRENOBLOIS

Pour les Grenoblois, ce sera donc la double peine. La hausse d’impôts historique souhaitée par Éric Piolle et l’endettement record qui pèsera sur les générations futures d’un côté. La dette abyssale de la Métropole, et potentiellement de futures augmentation de la fiscalité de l’autre côté. Jamais le citoyen n’avait autant été pris pour une vache à lait sur notre territoire. Pour quels résultats ? Pour quel niveau de service ? Chacun sera libre de juger...

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