ODEUR DE FIN DE RÈGNE POUR LA GALAXIE PIOLLE

Quand ça veut plus, ça veut plus. Les officines des Verts organisaient jeudi dernier une réunion publique pour parler des transports en commun. C'est peu de dire que les principaux concernés, les Grenoblois, n'étaient pas au rendez-vous. La galaxie Piolle est à bout de souffle.

TOUTES LES OFFICINES À LA MANOEUVRE

Ils avaient pourtant mobilisé les grands moyens pour attirer du monde. L'ADES (le groupuscule de Raymond Avrillier et Vincent Comparat) organisait, secondé par l'officine relais des Verts Alternatiba, le collectif pour la gratuité des transports publics de l’agglomération grenobloise (composé notamment du parti communiste, du NPA, de la France Insoumise) ou encore Grenoble Citoyenne, qui regroupe "les sept mouvements associés pour l’élection de la liste d’Eric Piolle lors de la dernière élection municipale" comme l'explique le média de gauche "Le Travailleur Alpin".

L'ADES organisait cette réunion d'entre-soi.

LA CONSANGUINITÉ POLITIQUE

Une réunion en famille donc, avec les élus du premier cercle des Verts,  Margot Belair (testée pour être tête de liste aux municipales) et l'ex président du syndicat de transports, ex candidat de Piolle à la présidence de la métro, Yann Mongaburu. Au cas où tous ces liens n'étaient pas assez clairs, c'est Claire Kirkyacharian qui animait. À elle seule une synthèse de la consanguinité de ce camp politique (1) : première Vice-Présidente de la métro lors du précédent mandat, mère des enfants de Raymond Avrillier, administratrice de l'ADES et de Grenoble Citoyenne. Un petit monde. 

ALTERNATIBA SORT DU BOIS

Notons au passage qu'Alternatiba, "mouvement pour le climat et la justice sociale" qui promeut toutes les thèses des Verts mais gardait un vernis vaguement citoyen jusque-là, franchit le rubicon en confirmant avec son association à cette réunion ses liens avec la majorité municipale. Le Dauphiné précise par ailleurs que Claire Kirkyacharian, toujours elle, "a rejoint Alternatiba". L'organisation des satellites de la majorité municipale pour peser sur le débat public et enfumer les Grenoblois est de plus en plus visible. 

Claire Kirkyacharian, au coeur de la galaxie Verts/ADES.

AU COEUR DE LEUR FIEF

Le lieu de la réunion n'avait pas non plus été choisi au hasard : salle blanche Monier, en plein cœur de l'Ile Verte, quartier électoralement très favorable aux Piollistes, qui y sont habilement relayés par l'Union de Quartier très proche d'eux. L'actuel adjoint Gilles Namur en a été le Président au cours du précédent mandat. Aujourd'hui, un corédacteur du programme des Verts aux dernières élections municipales, Mehdi Tadjine, y fait la pluie et le beau temps. Comme les autres il est multi casquette : on le retrouve ainsi à l'ADTC, où il a organisé en septembre une opération pour appuyer le projet municipal de suppression du stationnement Place de Metz. 

UNE VINGTAINE DE PERSONNES !

Malgré la mobilisation de toute cette galaxie, la réunion de jeudi aura rassemblé... une vingtaine de personnes à peine. Une assistance clairsemée, composée presque exclusivement de retraités, avec plusieurs chaises vides dans la salle, des historiques des Rouge/Verts qui sont de toutes les réunions comme l'ancien adjoint Verts/LFI Bernard Macret... L'évènement ne respirait clairement pas le renouveau et la dynamique du système Piolle qui l'a organisé. Mais plutôt la fin de règne et la démobilisation générale d'un camp affaibli. 

SERGE MASSÉ SERT LA SOUPE AUX VERTS

Il ne se trouve que Serge Massé, correspondant du Dauphiné Libéré, pour estimer qu'il y avait de "nombreux habitants". Sur le site du DL, un autre Président d'Union de Quartier, Bruno de Lescure répond à Serge Massé : "Les nombreux habitants présents ..." , vous plaisantez j'espère. On en compte 25 sur la photo dont la totalité sont des militants. Aucun habitant lambda ne s'est déplacé. La langue de bois vous affecte donc autant que celle des élus"  . Il est vrai que toute la tonalité de son article  confirme à quel point le journaliste  est complaisant avec ce camp politique. Il évoque ainsi "l'exemple inspirant" de Montpellier pour les transports en commun (comme s'il appartenait à un journaliste d'émettre un tel jugement de valeur) ou encore l'engagement des élus de "transformer le réseau de transport grenoblois en un pilier de la transition écologique, tout en s’appuyant sur un dialogue constant avec les citoyens et les associations locales"(!). 

UN HABITUÉ DU GENRE

S'ajoutant à une culture ambiante qui sert les thèses municipales, cette retransmission sans filtre de la com devient pesante .Cet été par exemple, Serge Massé s'était fait le fidèle relais de la propagande municipale à propos du quartier Flaubert, affirmant sans aucune nuance que "les nouveaux aménagements du projet seront bénéfiques pour la communauté en termes de santé, de convivialité et de respect de l’environnement". Pas "ont pour objectif" d'être bénéfiques : pour Serge Massé, ils le "seront" forcément. Quant on sait ce qu'il en est de la vie du quartier aujourd'hui...

LA "GRATUITÉ" DES TRANSPORTS : 70 MILLIONS D'EUROS

... Les précédents sont nombreux d'assertions démenties par les faits. À propos des transports en commun, Serge Massé aurait pu simplement rappeler le prix de la "gratuité", au coeur des débats, pour la collectivité (donc le contribuable) : de l'ordre de 70 millions d'euros par an. À titre de comparaison, en cinq ans, les dépenses de fonctionnement de Grenoble ont augmenté de 60 millions et il a fallu une hausse d'impôts records (+32% permettant de gagner 44 millions par an) pour y faire face. Imaginez avec une telle charge chaque année supplémentaire, alors que la métropole envisage déjà à son tour de futures hausses d'impôts, sans même penser à la gratuité.  

BRUNO DE LESCURE RAPPELLE LA TARTUFFERIE DE MONGABURU

À l'époque où ils avaient la main sur tout pour ce faire (ville, métro, SMMAG), les Verts/LFI eux-mêmes, si prompts à revendiquer la gratuité, ont élaboré un voté un Plan de Déplacements qui ne la prévoit surtout pas (et tend au contraire vers une augmentation de la part de financement par les usagers) tant ils la savent irréalisable. Dans les commentaires du Dauphiné Libéré, Bruno De Lescure, ex proche des Verts/ADES en 2014, fin connaisseur de leurs rouages, président de l'Union de quartier Berriat, rappelle cette tartufferie : "La langue de bois vous affecte donc autant que celle des élus notamment ceux qui ont résisté de toute la force de leur prérogatives contre la gratuité (Yann Mongaburu spécialement!)". 

Le commentaire de Bruno De Lescure sur le site du Dauphiné Libéré.

UNE DIFFÉRENCE DE TRAITEMENT ÉTONNANTE

Il est évidemment sain pour la démocratie que des groupes de citoyens se mobilisent et défendent des causes. Notre collectif "Grenoble le Changement" en est un exemple. Mais c'est plus problématique lorsque ces groupes avancent masqués. En la matière, les officines relais des Verts bénéficient d'une drôle de mansuétude de la part des médias, alors que nous sommes de notre côté sans cesse estampillé comme un collectif "proche d'Alain Carignon". Les éléments ne manquent pourtant pas pour cataloguer les Alternatiba, Rue de l'Avenir, Grenoble Citoyenne et consorts comme tels. Peut-être que l'entrée de Claire Kirkyacharian à Alternatiba permettra plus facilement aux journalistes de contextualiser qu'il s'agit d'un "collectif proche des Verts/LFI" ? On aimerait un traitement équitable pour tous. 

L'ESSOUFFLEMENT DE LA GALAXIE VERTE

Quoi qu'il en soit, la mobilisation de toutes les officines pour une réunion à... 20 personnes témoigne de l'essoufflement généralisé en cette fin de mandat (de règne), et du fait que les Grenoblois tournent de plus en plus le dos à ceux qui persistent dans leurs incantations théoriques alors qu'ils ont 10 ans de bilan qui parlent pour eux. Et pas en positif. La répétition des mêmes recettes semble de moins en moins séduire. Une page est en passe de se tourner à Grenoble ? 

(1) Autre exemple de cette consanguinité politique. Le 5 octobre, les habitants et commerçants opposés aux suppressions de places de stationnement se sont rendus à un atelier municipal sur le sujet. En début de vidéo (ci-dessous), une personne montre tout son attachement à la démocratie en clamant qu'il refuse d'écouter ce qu'ils ont à dire. Il s'agit de Philippe Zanola : cadre de l'ADTC, ancien président de la maison de l'environnement, correspondant Grenoble de "rue de l'avenir" (lobby vert qu'on retrouve souvent avec Alternatiba) et évidemment membre du comité de soutien à la réélection d'Eric Piolle en 2020. Un "citoyen" vert comme les autres ! Tiré au sort pour participer à l'atelier sur le stationnement..

 

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