BUDGET 2025 : OÙ VA VOTRE ARGENT ?

Le dernier conseil municipal, outre les passes d'armes à propos des relations avec la métropole, a été l'occasion de débattre du rapport d'orientations budgétaires soumis aux élus, avant le vote du budget primitif 2025 en décembre. Et les orientations de la municipalité ne font que confirmer Grenoble dans sa trajectoire vers le mur financier.

UN BUDGET SOUS LE SIGNE DE LA DÉRESPONSABILISATION

Pour ce budget, les Verts/LFI ont trouvé un bouc émissaire idéal en la personne de... Michel Barnier. Le rapport voudrait faire du nouveau gouvernement le responsable de tous les maux grenoblois, multipliant les invectives violentes et le vocabulaire outrancier à son égard ("braquage", "déni des réalités"...). Une stratégie de diversion vivement dénoncée par lors du conseil municipal par Alain Carignon car elle vise à faire oublier les vrais problèmes dont la municipalité est bien la seule responsable. 

ALAIN CARIGNON : "VOUS NE TIREZ PAS LES LEÇONS ET LES GRENOBLOIS SONT VICTIMES"

Alain Carignon a refait tout cet historique depuis 2014 des décisions moribondes de la majorité en matière budgétaire, pointant un problème structurel de gestion qui n'a rien à voir avec un gouvernement ou un autre : gestion dispendieuse, augmentation de la dette, des impôts et des dépenses de fonctionnement à un point inédit. "Vous qui prévoyez 2080, vous n’avez pas prévu 2024, 2025, 2026. Vous n’avez pas équipé la Ville pour qu’elle affronte les incertitudes (...) Vous ne tirez pas les leçons, et les Grenoblois sont les victimes (...) en 2026, si ces équipes sont reconduites elles n'auront pas d'autres solutions qu'une augmentation massive des impôts" a-t-il conclu en pointant la folie de la gestion municipale qui nous conduit dans le mur.

DETTE : LA BOMBE À RETARDEMENT

Car la gestion financière des Verts/LFI est avant tout une fuite en avant, avec une dette qui devrait frôler les 300 millions d’euros en 2026 selon leur propre prospective, soit une hausse de 50 millions d’euros sur trois ans. Elle continue donc de se creuser à toute vitesse malgré l'augmentation d'impôts de l'an dernier. Au lieu de freiner les dépenses ou de rationaliser les coûts, l’équipe municipale a choisi de plomber davantage les finances et de sacrifier l’avenir financier de la ville en renvoyant à après les élections, donc à leurs successeurs, les choix douloureux à faire pour redresser la barre. 

 
L'intervention d'Alain Carignon en conseil municipal.

LE POIDS DES FAUSSES "GRATUITÉS"

Au rang de ce qui nous coûte, on retrouve les fameuses "gratuités" – transports pour ceux qui ont de très faibles revenus par exemple – qui n'en ont que le nom car elles sont systématiquement financées par les contribuables grenoblois, sans qu’aucune étude d’impact ne justifie leur efficacité d'ailleurs. Ce sont les classes moyennes, les petits propriétaires notamment, qui paient la note pour des dispositifs qui bénéficient à une infime minorité, posant un problème d'équité. Ces "fausses gratuités" génèrent un alourdissement supplémentaire des dépenses avec une mobilisation d'agents, et des processus usines à gaz qui les accompagnent. 

L'envolée vers le mur financier.

DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT : + 60 MILLIONS EN CINQ ANS

Forcément, la note commence à être très lourde au niveau des dépenses de fonctionnement, ces sorties d'argent récurrentes qui pèsent sur le budget de la ville chaque année. La prospective financière municipale estime ainsi qu'entre 2025-2027, elles continueront d'augmenter à un rythme d'environ 12% par an. L'écart par rapport au début de ce mandat est déjà abyssal et témoigne de l'absence de rigueur budgétaire de cette équipe : nous passons de 232 millions d'euros de dépenses de fonctionnement en 2020 à 291 millions prévus pour 2025. Un gouffre de + 60 millions d'euros en moins d'un mandat ! 

DES INVESTISSEMENTS CONTESTÉS DE TOUTE PART

Les choix d'investissement posent également question. La collectivité poursuit bille en tête des dépenses folles pour des projets très vivement contestés par les habitants, et dont la revoyure permettrait d'économiser des millions : 6 millions d'euros pour l'avenue Jeanne d'Arc, 6 millions pour le lac de la Villeneuve, près de 10 millions pour l'autoroute à vélo secteur Berriat, l'école du vélo coûte 1,2 millions d'euros alors qu'elle existait déjà auparavant sous forme associative et que des locaux étaient disponibles... Moins contesté (pour l'instant) mais réclamé par personne, on peut aussi citer ce projet de piste cyclable à Mistral / Lys Rouge pour 9 millions d'euros. On mesure à l'aune de ces dépenses à quel point les priorités municipales sont désormais clairement décorrélées de celles des Grenoblois. 

LA POUDRE AUX YEUX DU "BOUCLIER SOCIAL ET CLIMATIQUE"

Rappelez-vous en 2023 : la hausse d'impôts était avant tout présentée comme permettant de mettre en oeuvre un « bouclier social et climatique » abondamment vanté par la municipalité. Quelques chiffres permettent de se rendre compte de la supercherie : la hausse de taxe foncière n'a servi à accompagner que 17 ménages pour lutter contre l’exclusion énergétique, ou n'a permis d'aider que 60 propriétaires occupants en difficultés financières. L'hébergement d’urgence à propos duquel la "ville humaniste" communique tant (malgré les bidonvilles qui fleurissent) n'est doté que de 300 000 euros (soit 0,3% des recettes de l'augmentation d'impôts !) dans le cadre de ce bouclier en carton. 

Le campement du passage de la gare démantelé il y a quelques mois. L'hébergement est doté de 300 000 euros en plus et la majorité municipale en fait force publicité ; elle fait moins de cas du fait que les démantèlements et nettoyages de camps et squats nous coûtent 300 000 euros supplémentaires en 2024

GRENOBLE NE VA PAS MIEUX

Récapitulons donc : première ville pour l'impôt, dette qui continue d'exploser, dépenses de fonctionnement qui ne cessent d'augmenter. Malgré ces indicateurs signes d'une municipalité qui tire sur toutes les cordes, qui pense aujourd'hui que la ville se porte mieux depuis l'arrivée des Verts/LFI aux manettes en 2014 ? Que le niveau de service aux Grenoblois s'est amélioré ? Qui la trouve plus adaptée au réchauffement climatique alors qu'elle est devenue première ville de France pour les ilots de chaleur avec Paris ? Qui pense sérieusement qu'elle traite mieux les problématiques sociales alors que tous les indicateurs montrent la paupérisation et les fractures qui se creusent

UNE STRATÉGIE FINANCIÈRE PRÉ ÉLECTORALE

La stratégie financière des Piollistes est en fait purement électoraliste. Quelques projets aboutiront avant les élections et seront l'occasion d'une intense propagande (la tour Perret, arbre qui cache la forêt du patrimoine à l'abandon par exemple). Ils entendent également lancer nombre d'annonces... tout en faisant reposer le poids du financement sur leurs successeurs. Ainsi de gros financements pour le plan lecture, la rénovation urbaine de la Villeneuve, de lourds travaux de rénovation d'écoles, des projets de végétalisation ou d'entretien patrimonial sont décalés après l'échéance électorale de 2026, repoussés jusqu'en... 2030 !

UNE GESTION QUI ASPHYXIE GRENOBLE

Pour le contribuable, cette gestion se cumule à celle de la métropole qui souffre des mêmes travers : spirale de l'endettement, des dépenses de fonctionnement, des impôts. Elle nous met dans une sorte d'apnée financière jusqu'aux élections municipales avec deux issues possibles à la fin. Scénario 1 : les mêmes sont reconduits et ce sera la noyade, avec un endettement qui atteindra un seuil critique et de nouvelles augmentations d'impôts quasi automatiques. Scénario 2 : ceux qui travaillent pour l'alternance autour d'Alain Carignon sont élus, et Grenoble pourra à nouveau respirer, avec un plan d'économies massives grâce à des mutualisations-fusions ambitieuses avec la métropole. Le vote des Grenoblois déterminera le chemin que nous empruntons. 

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