COUPS DE FEU, AGRESSIONS : CHRONIQUES DU QUOTIDIEN À GRENOBLE

Les semaines se suivent et se ressemblent à Grenoble. Celle-ci ne fait pas exception à la règle avec de nouvelles fusillades, de nouveaux cas de violence gratuite, des nouveaux Grenoblois passés à peu de chose d'une balle perdue... et une nouvelle commune limitrophe qui arme sa police municipale !

MERCREDI : COUPS DE FEU, COUTEAU ET MACHETTE

Mercredi après-midi Place Saint-Bruno, haut lieu du trafic à Grenoble, une vingtaine d'hommes cagoulés et tout de noir vêtus ont été poursuivi au vu et au su de tous par un autre groupe armé de couteaux et dont l'un d'entre eux a tiré en l'air. Une nouvelle scène d'intimidation pour le contrôle du deal qui a semé la peur dans le quartier, les commerces baissant leurs rideaux et les habitants paniqués s'y réfugiant. Un ado de 15 ans a été interpellé armé d'une machette : comme nous avions pu le vérifier avec le jeune du même âge abattu d'une balle en pleinte tête à Hoche, la guerre de la drogue est livrée par des gamins. 

L'actualité de Grenobloise se suit et se ressemble.

JEUDI : NOUVEAUX COUPS DE FEU ET KATANA

Le lendemain, jeudi après-midi, des coups de feu ont de nouveau retenti dans ce quartier théâtre régulier d'épisodes de ce genre (il y a une semaine encore, samedi 9, déjà des coups de feux avaient retentis). Notons qu'on passe des habituelles scènes de western grenoblois à un film de yakuzas japonais : les policiers sont parvenus à interpeller un homme équipé d'un katana, en plus de retrouver un fusil à canon scié caché derrière un muret. 

VENDREDI, SAMEDI : JAMAIS DEUX SANS TROIS... ET QUATRE

Vendredi soir, nouveaux coups de feu sur la place cette fois entre un scooter et une voiture. Ayons l'indulgence de reconnaitre aux trafiquants une tentative de se renouveler sur la forme à chacune de leurs exactions pour ne pas trop apparaitre comme redondants. Le lendemain, samedi en plein après-midi, dans le parc Valérien Perrin proche de Saint-Bruno, un homme a été visé par trois coups par plusieurs autres interpellés par la police. 

Le parc Paul Valérien Perrin, rue de New-York, désormais théâtre de tentatives de règlements de compte.

PAS LOIN D'UNE VICTIME COLLATÉRALE

À cette heure-là, dans un parc doté d'une aire de jeux pour enfants comme le relève le Dauphiné, une famille aurait pu prendre une balle perdue. Place Saint-Bruno, une balle de fusil a par ailleurs été retrouvée dans la devanture d'un commerce jeudi matin. Et samedi matin, après la fusillade de la veille au soir, le DL relève que "plusieurs impacts de balles ont été relevés sur la vitre d’un appartement résidentiel situé au premier étage de cet immeuble, heureusement inoccupé à ce moment-là". Le groupe d'opposition d'Alain Carignon a alerté à de multiples reprises sur les risques d'une balle perdue pour un Grenoblois : nous n'en sommes décidément pas loin. 

CONDUCTEURS MENACÉS, COUP DE COUTEAU POUR UN PORTABLE

En parallèle, la violence du quotidien ne marque pas de pause non plus. Que ce soit celle qui touche les transports en commun (et conduit à un ras-le-bol sans précédent des chauffeurs), avec encore un conducteur insulté et menacé vendredi, ou celle qui a conduit un jeune homme de 25 ans à se prendre un coup de couteau en plein après-midi samedi, rue des Bergers à Championnet, par deux individus souhaitant lui prendre son portable. Son pronostic vital était encore engagé samedi soir.

LYCÉE VAUCANSON : "DROGUE, INTRUSIONS, DÉGRADATIONS, VOLS, MENACES..."

Les établissements scolaires sont eux aussi concernés par cette montée de violence. Le personnel du lycée Vaucanson, situé à proximité immédiate du quartier Mistral - Lys Rouge, s'est ainsi mis en grève pour réclamer des renforts (DL du 16/11/24). Un professeur interrogée par le journaliste Emilien Terme en explique les raisons : "on observe une multiplication d’incidents depuis la rentrée : drogue, intrusions, dégradations, vol, menaces…".  La délinquance ne s'arrête pas aux portes des lycées, à fortiori quand l'établissement est situé dans un secteur très en difficultés.

EYBENS VA ARMER SA POLICE MUNICIPALE...

Pendant ce temps, ces derniers jours, après la décision du Maire Vert de Bordeaux Pierre Hurmic d'armer sa police municipale pour faire face à une violence de plus en plus importante dans sa ville, c'est au tour d'une commune limitrophe de Grenoble de s'engager dans cette voie : Eybens, dont le Maire Nicolas Richard a annoncé cette semaine à son conseil municipal qu'il allait demander l'autorisation au Préfet d'équiper ses agents d'armes à feu. Après Bordeaux, encore un camouflet pour Eric Piolle : non seulement il s'agit d'une commune voisine, mais elle est en plus dirigée par ses amis politiques

... POUR FAIRE FACE À LA VIOLENCE QUI ÉMANE DE GRENOBLE

Le Maire d'Eybens est en effet à la tête d'une majorité divers-gauche / Verts, et les deux conseillers métropolitains de la commune sont Dominique Scheiblin (groupe PS à la métro) et... Pierre Bejjaji, écolo qui siège dans le groupe Piolle et a été propulsé Président d'ACTIS après l'élection d'Elisa Martin comme Députée. Malgré cette proximité idéologique et politique, Nicolas Richard se positionne à l'inverse d'Eric Piolle sur ce sujet. Il revendique agir "de façon pragmatique" car sa commune "n’est pas à l’abri" de la violence de Grenoble et d'Echirolles notamment. Nos voisins s'équipent pour faire face à la délinquance qui rayonne... de chez nous !

Le tweet du président du groupe d'opposition Alain Carignon suite à la décision de Bordeaux d'armer sa police municipale. Maintenant Eybens : Eric Piolle s'entête à faire de Grenoble le dernier village gaulois qui vit hors des réalités..

PENDANT CE TEMPS, PIOLLE SE BALADE AU JAPON

Et pendant ce temps, notre premier officier de police judiciaire enfermé dans un déni idéologique de plus en plus pathétique persiste dans son refus d'armer sa propre police municipale. Ce genre de problématique qui ne l'intéresse pas déjà en temps normal lui passe ces derniers jours encore plus au-dessus de la tête alors qu'il est en voyage pour une semaine à Tsukuba, au Japon, avec l'adjoint Emmanuel Carroz. Toujours aussi proche des sujets qui comptent à Grenoble. 

LA MACHINERIE PIOLLE S'ENRAYE CHAQUE JOUR DAVANTAGE

La déconfiture s'accélère et la machine Piolle si porteuse par le passé semble définitivement enrayée. Les décisions de ses propres alliés politiques qu'ils soient de Bordeaux ou voisins de Grenoble ne font que pointer avec davantage d'insistance le poids de ses propres renoncements. Sa volonté de verrouiller la métropole pour se préparer une piste d'atterrissage politique ne passe pas, malgré une tentative désespérée d'écrire à tous les élus de l'agglomération aux frais du contribuable. Sa tentative d'imposer la candidature de Laurence Ruffin à Grenoble est d'une grossièreté ridicule, reproduisant au mot près la stratégie de 2014 sans tenir compte de la donne grenobloise qui a évolué à l'aune de son propre bilan.

Il ne reste que 15 mois d'ici les élections municipales, et le vent n'est décidément pas dans le dos des Verts/LFI locaux, à qui plus grand chose ne réussit. 

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