CONSEIL MUNICIPAL AUJOURD’HUI: L’HYPOCRISIE ET LE VERBIAGE

Le conseil municipal se réunit ce matin à 10h, avec un ordre du jour qui cumule tous les travers piollesques : délibérations qui se perdent en verbiage pour endormir les Grenoblois, qui rejettent la faute de leurs propres décisions sur les autres, et qui aggravent l'isolement de la ville par rapport à la métropole.

PIOLLE VEUT VERROUILLER LA MÉTROPOLE EN SA FAVEUR...

Le conseil comportera ainsi 2 délibérations et un voeu de la majorité Verts/LFi visant à verrouiller autant que faire se peut la métropole en leur faveur. À 16 mois des élections municipales et métropolitaines, Eric Piolle est de moins en moins subtil dans la préparation de son recyclage à la métro. Une délibération concernera ainsi la suppression du deuxième élu métropolitain de 9 communes moyennes, vivement dénoncée car créant des disparités territoriales : un élu grenoblois représenterait alors 4300 habitants quand le seul élu de Claix devrait en représenter le double (8000 habitants). 

La délibération qui supprime des élus à des communes plus petites, dont les habitants seront moins bien représentés qu'à Grenoble, se nomme "équité territoriale". Ça ne s'invente pas.

... ET PRÔNE L'INVERSE DE CE QU'IL FAIT

Une manière de renforcer le poids de Grenoble à la métropole... et donc les chances du Maire de la ville-centre d'en être élu Président. Dans la même veine, le groupe Verts/LFI proposera au conseil municipal d'adopter un voeu pour demander l'élection des conseillers métropolitains au suffrage universel direct. Voeu d'une hypocrisie monstre. Il prétend remédier au problème de parité alors que la suppression d'élus pour les 9 communes décidée par les Piollistes supprimera avant tout.. des élues. L'objectif officiel est également de rendre la métropole plus "démocratique", alors qu'en 10 ans, pas une fois les grands projets portés par les Rouges/Verts n'ont été soumis à l'avis des métropolitains. Faites ce que je dis...

LA FAUTE À LA MÉTRO...

La troisième délibération qui vise la métropole réclame à la métropole de revoir ses investissements pour accorder plus de crédits à Grenoble. Un jeu de dupe : parce qu'ils sont incapables de s'entendre avec la métropole (et avec l'Etat et les autres collectivités d'ailleurs) pour répartir des coûts, la majorité Piolle veut tordre le bras à la métro. Pas de quoi arranger les relations déjà exécrables, et une posture de dupe : que ce soit la ville ou l'intercommunalité qui paye, c'est le même contribuable qui est rincé à la fin. Placée dans l'ordre du jour un peu avant le débat budgétaire, la délibération entend en fait préparer le terrain avec cette petite musique de "c'est la faute à la métro"... 

LA FAUTE À BARNIER...

... juste avant d'entonner avec fracas le refrain du "c'est la faute à Barnier". Déjà dans la presse la semaine dernière, Eric Piolle entouré de l'adjointe au secteur 6 Chloé Pantel (Génération-s) et de l'adjointe "aux cultures" Lucille Lheureux (Verts/LFI) a lancé l'offensive : il instrumentalise le nouveau gouvernement et les débats en cours sur le budget de l'État pour faire croire que le responsable de la situation budgétaire de Grenoble serait en fait... Michel Barnier. Car comme chacun le sait, c'est le savoyard qui est aux commandes de notre ville depuis 2014.

La dette et les dépenses de fonctionnement n'ont pas attendu Barnier pour s'envoler.

L'ARGUMENT DU GOUVERNEMENT NE TIENT PAS

Pour bien mesurer toute l'hypocrisie des Verts qui brandissent Barnier comme excuse, un chiffre : les mesures gouvernementales pourraient à la limite coûter 10 millions à la ville. Soit pas beaucoup plus que ce qu'a coûté à la ville le contentieux avec l'entreprise Richardson (6 millions d'euros !), ravagée par un incendie débuté dans un bidonville installé sur terrain municipal que la municipalité n'a pas évacué. Soit environ 1/5ème des recettes que rapporte chaque année la hausse d'impôts astronomique imposée par la majorité municipale depuis 2023. 

LES RESPONSABLES SONT AUX COMMANDES DEPUIS 10 ANS

Les Piollistes n'avaient d'ailleurs pas attendu Michel Barnier pour voter cette augmentation de la taxe foncière qui nous a fait prendre une avance considérable au triste classement des grandes villes avec l'impôt le plus élevé. Tout comme ils n'ont pas eu besoin de lui pour porter la dette à un niveau record, ou pour alourdir les dépenses de fonctionnement chaque année en l'absence de plan d'économies. "Nous ne laisserons pas la municipalité se cacher derrière le gouvernement pour faire oublier que si Grenoble est dans cette situation budgétaire, c’est uniquement de la faute des élus aux commandes depuis plus de 10 ans" a d'ores et déjà prévenu le groupe d'opposition d'Alain Carignon en prévision des débats. 

DES RAPPORTS FOURRE-TOUT

À côté des orientations budgétaires, on retrouvera également à l'ordre du jour les traditionnels rapports de la municipalité qui sont censés évoquer un sujet et sont au final un prétexte pour évoquer tout et n'importe quoi. Le rapport égalité femmes-hommes part ainsi dans des digressions sur ... la transition écologique, tandis que le rapport développement durable est un catalogue de 90 pages sans fil conducteur, qui énumère l'ensemble des politiques municipales. Le dispositif "sport au travail" ou la lutte contre les violences sexistes y figurent. Vous ne voyez pas le rapport avec le climat ? C'est que vous n'avez pas l'esprit complexe de nos champions Verts. 

Le rapport développement durable est en fait un long catalogue de propagande de l'intégralité de la politique municipale

NOYER LE CITOYEN

L'idée est à chaque fois d'abreuver le citoyen (et la presse) d'une surabondance d'informations pour le noyer et l'empêcher de vérifier la réalisation de telle ou telle mesure. Ces rapports sont le pendant des "délibérations-cadres", qui égrènent des dizaines et des dizaines d'actions, qui se perdent en incantations, et dont on ne vérifie au final jamais si les promesses sont menées à bien. Les Verts/LFI parviennent ainsi à occuper l'espace médiatique pendant des mois et des mois sur du vide, à l'image de ce qu'ils font avec la "sécurité sociale de l'alimentation" qui consiste à ce stade à faire des réunions très coûteuses sans créer aucun droit nouveau. 

LES SUJETS PRESSANTS ABSENTS DU CONSEIL

Evidemment on ne trouve rien à l'ordre du jour qui concerne le quotidien des Grenoblois, la réalité des problématiques de la ville. Pour ce qui est de la sécurité par exemple, alors que les policiers municipaux désarmés multiplient les messages indiquant qu'ils refusent d'intervenir tant que le Maire n'assurera pas leur sécurité, aucune délibération n'est prévue. Idem pour le commerce, alors que Neyrpic a ouvert début octobre et a accéléré la désertification du centre : le sujet ne vaut pas la peine d'en parler pour la majorité municipale.

UN CONSEIL POUR RIEN

Les orientations budgétaires confirment que la municipalité ne tire aucune leçon de la situation financières de la ville qui s'aggrave d'années en années. Elle s'entête dans sa fuite en avant et reporte les problèmes au lendemain des élections, elle creuse les divisions avec la métropole, et elle noie tout ça de rapports indigestes qui n'ont d'autre but que de jeter de la poudre aux yeux.

Les ficelles sont heureusement de plus en plus visibles et connues, et l'état de la ville telle que la vivent les Grenoblois bat en brèche tout ce verbiage et ces incantations. Reste qu'aujourd'hui risque encore d'être un conseil municipal pour rien... sauf si vous êtes adepte des babillages sans prises avec la réalité. 

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