PIOLLE PRÉPARE SA TENTATIVE DE RECYCLAGE À LA MÉTROPOLE
Le 4 novembre, Eric Piolle soumettra au conseil municipal une délibération visant à faire passer le nombre d'élus au conseil métropolitain de 119 à 110... en supprimant 9 élus issus de plus petites communes.
UN RETOURNEMENT DE VESTE
En 2019, la métropole et Grenoble concluaient un accord pour utiliser une disposition légale permettant à neuf communes (Claix, Domène, Gières, La Tronche, Saint-Martin-le-Vinoux, Seyssins, Varces-Allières-et-Risset, Vif et Vizille) de bénéficier d'un élu supplémentaire que celui prévu par la loi. Donc au conseil métropolitain d'avoir 119 élus au lieu de 110. Piolle soutenait alors sans réserve cette répartition qui permettait de mieux prendre en compte les intérêts de communes plus modestes. Il a une fois de plus retourné sa veste.
"L'ÉQUITÉ TERRITORIALE" SABORDÉE PAR POLITICAILLERIE
La délibération qui passera le 4 novembre est sobrement intitulée "équité territoriale". Un véritable contresens puisque c'est bien un coup de poignard de la majorité grenobloise aux communes moyennes. Pour apprendre la nouvelle aux concernés, il les a convoqué au 12ème étage de l'hôtel de ville (comme si leur montrer la vue allait les amadouer) et a déroule un laïus sur l'échec de ce mandat à la gouvernance chaotique, sur la nécessité de faire autrement. Mais sa motivation est bien plus cynique que ça : les élus de 8 des 9 communes concernées par la perte d'un conseiller métropolitain siègent dans un groupe autre que celui des élus Piollistes à la métropole. Le sabordage ne lui fait donc presque rien perdre, bien au contraire : il renforce mathématiquement le poids de Grenoble et son propre poids politique (pari qui ne vaut évidemment que si l'équipe grenobloise actuelle venait à être reconduite en 2026).
GRENOBLE DOMINE DÉJÀ LA MÉTROPOLE...
Avec 36 élus au conseil métropolitain, Grenoble est pourtant déjà une ville-centre dominante dans l'hémicycle. Son poids est tel qu'en 2018 par exemple, les élus de la municipalité Piolle auraient pu empêcher la réalisation de Neyrpic en en faisant un sujet non négociable dans leur pacte de majorité. Aujourd'hui encore, même si les deux sont en guerre semi ouverte en permanence, la gouvernance Ferrari dépend des voix des élus Piollistes / Grenoblois, qui représentent le premier groupe de la majorité. D'où cette pièce de théâtre redondante qui consiste à se déchirer sur un sujet, à se rabibocher sur un coin de table, puis à ouvrir un autre front sur un autre sujet, à nouveau se réconcilier... en boucle.
... ET ACCAPARE LES VICE-PRÉSIDENCES
Car les deux restent dépendants l'un de l'autre : Ferrari ne reste Président que grâce aux voix du groupe Piolliste, et le fait de rester dans la majorité garantit aux amis d'Eric Piolle 11 Vice-Présidences et les indemnités qui vont avec. Dont 4 pour des élus de la majorité grenobloise : Salima Djidel, Anne-Sophie Olmos, Céline Deslattes et l'inénarrable Yann Mongaburu dont on peine à trouver la moindre trace du travail qu'il a fourni depuis 4 ans qu'il est chargé du "défi climatique, de la biodiversité et de l’éducation à l’environnement". Avant l'exclusion de la majorité de Pascal Clouaire, Maxence Alloto, Barbara Schuman, les Piollistes comptaient même 14 délégations dont 7 pour des Grenoblois.
L'OBJECTIF : DÉGAGER CHRISTOPHE FERRARI
Mais tout cela ne suffit pas à Eric Piolle qui depuis 2020 n'a qu'une idée en tête : achever de prendre tous les pouvoirs en prenant la présidence de la métropole à Christophe Ferrari, avec qui la rupture est actée depuis qu'il a battu le candidat des Verts, poulain du Maire de Grenoble, Yann Mongaburu, en 2020. Le camp Piolle n'a jamais digéré cette défaite et ne manque jamais une occasion de critiquer la gestion Ferrari... à laquelle ils participent pleinement. Depuis 4 ans, ils ont transformé le conseil métropolitain en tribune de la politicaillerie la plus hypocrite.
PIOLLE SE PRÉPARE POUR LA PRÉSIDENCE DE LA MÉTROPOLE
Personne ne s'y trompe donc avec la décision de retirer 9 élus aux communes. Nous ne sommes pas ici dans une innocente recherche de la "juste représentation de la population au sein du conseil métropolitain". L'objectif est beaucoup moins noble : Eric Piolle utilise tous les leviers encore à sa disposition pour la piste d'atterrissage qu'il se prépare après les municipales de 2026. Il entend en effet rafler la présidence de la métropole et pour cela, il renforce le poids de la ville-centre en enlevant des élus aux autres. Ce serait pour lui un petit lot de consolation, puisque l'ambition première de l'intéressé reste... la présidence de la République. La haute opinion qu'il a de lui-même et de ses capacités tranche décidément avec l'image qu'en ont les autres. Y compris ceux qui en ont été très proches.
"UN CALCUL POLITICIEN POUR LES ÉCHÉANCES DE 2026"
Les élus de la métropole qui s'opposent à cette décision ne sont pas dupes. Le Dauphiné Libéré rapporte leurs propos. "Cette annonce d’Éric Piolle tient plus d’un calcul politicien pour les échéances de 2026, que d’un souci des intérêts et des enjeux du territoire" explique un élu. Ils sont nombreux à être d'accords sur le fait qu'il vise la présidence de la métropole... "à défaut d’être président de la République" lâche clairement une autre élue. Piolle ne dément même pas : "ceux qui me prêtent des ambitions métropolitaines se trompent de combat". Traduction : les critiques ne devraient pas parler de ça, mais ils ne disent pas n'importe quoi...
PIOLLE EST DÉJÀ EN CAMPAGNE
Difficile de nier vu son comportement des derniers mois. Avec son fidèle camarade Yann Mongaburu (Verts), le prétendant à la présidence de la métropole déchu en 2020, il a entamé une tournée des Maires et élus métropolitains pour faire sa pré campagne en vue des élections métropolitaines de 2026. Il a encore accéléré ces dernières semaines, en faisant demander par les services de la ville les dates des voeux des communes afin d'y être présent. Le candidat pas encore déclaré, qu'on ne voit plus dans les rues de Grenoble, entend faire campagne... ailleurs dans la métropole.
LES ÉLUS MÉTROPOLITAINS TORPILLENT LA MÉTHODE PIOLLE
Réunis en conférence de presse, les élus des communes concernées (1) n'y sont pas allés de main morte. Ils dénoncent une décision "brutale" et "unilatérale" (Place Gre'net) : un bon résumé de la gouvernance Verts/LFI. Le Maire de Claix, Christophe Revil, enfonce le clou : "ce sont ceux qui ont la démocratie, la représentativité et la citoyenneté au bord des lèvres à chaque phrase qui décident sans concertation d’imposer leur hégémonie" (Dauphiné Libéré). Il voit dans le comportement de Piolle une volonté d'"assouvir sa soif de vengeance face à un exécutif auquel il appartient". Des propos similaires à ceux du Maire de Domène, Chrystel Bayon : "on a compris qu’il voulait la mainmise sur la Métropole. C’était ce qu’il voulait en 2020 et il ne l’a pas eu. Nous sommes les victimes collatérales". Un torpillage en règle.
LE SYSTÈME SE REPLIE SUR LUI-MÊME
La fin de règne qui se profile avec les élections municipales dans moins de 18 mois conduit le système Piolle à se replier sur lui-même. Il utilise ses dernières forces pour tenter de verrouiller tout ce qu'il peut. On le voit avec cette volonté de préparer le terrain des élections métropolitaines. On le voit avec les tentatives de passage en force sur tous les sujets d'aménagement (Berriat, Jeanne d'Arc...), avec l'envoie des officines proches des Verts au front pour faire infuser les thèses municipales et préparer les élections.
Mais après plus de 10 ans de mandat, les rouages sont usés, les méthodes de plus en plus connues et décriées, la promesse originelle émoussée par l'épreuve du réel. Non seulement ce n'est pas sûr que les Grenoblois se laissent duper cette fois, mais les mots des élus métropolitains à l'égard de Piolle laissent aussi présager un échec cuisant s'il se lançait officiellement dans la bataille métropolitaine.
(1) Participaient à cette conférence de presse : Elisabeth Debeunne (La Tronche), Guy Genet (Vif), Jean-Luc Corbet (Varces), Marc Oddon (Venon), Christophe Revil (Claix), Sylvie Cussigh (Gières), Catherine Troton (Vizille), Sylvain Laval (Saint-Martin le Vinoux), Anahide Mardirossian (Saint-Martin le Vinoux), Corine Lemariey (Varces), Chrystel Bayon (Domène).
Tout faire pour le jeter, lui, et ses amis.
Il comprend pas qu’il doit partir les grenoblois de souche ne veulent plus le voir un menteur qui n’a aucune conscience un incapable qui se voit président de la république 😂
C’est clair, piolle se ridiculise encore plus, mais surtout, et c’est important, il n’a pas de figure!
Et ça, que l’on soit de gauche, de droite, on ne peut que constater un manque de classe évident.
C’est « petit », étriqué tout ça…
Vous agissez tous, y compris vous GLC, comme si cette absurdité qui s’appelle la metropole était quelque chose de normal.
Piolle peut bien briguer les + hautes responsabilités étatiques, il n’en demeure pas moins un « gagne-petit » sur notre territoire.
C’est fou comme les belles paroles (humanistes, fraternelles…) laissent place dans les actes au médiocre, au mesquin…
Sa « grandeur d’âme », surdimensionnée à chaque apparition télé, se mesure mieux via la petitesse de tant de manœuvres sournoises, de calculs honteux.
Trop souvent, les « donneurs de leçons » mériteraient d’en recevoir davantage.
C’est petit.
A l’image du Melon d’Or.
Heureusement que les élus ne sont pas dupes.
Pour avoir travaillé des instances européennes il y a quelques années, heureusement que la représentation des “petits États Membres” diffèrent des gros, sinon comment la Grèce (qui a pourtant largement bénéficié de l’Europe) à titre d’exemple pourrait siéger…
Pour revenir a Grenoble et la Métro, Ferrari a toujours été l’otage de Piolle.
Par ailleurs Piolle a bénéficié de l’ascension de son parti il fut un temps pour exister à l’échelle nationale. Ferrari n’ayant aucun appui ne faisait pas le poids plus globalement ailleurs qu’à Grenoble.
Le résultat est sans appel: Ferrari fait allégeance à Piolle. Ferrari a d’ores et déjà perdu son fauteuil, seule solution que la droite gagne à Grenoble, ou que les alliance à la Métropole isolent durablement LFI et les écolos.
Le bilan de Ferrari est catastrophique sur ce second mandat, tout ça parce qu’il a accordé bien trop de pouvoir aux piollistes. Il aurait du présider au centre. Vivement qu’on se débarrasse de ces politiques tournés vers leur nombril et par vers la population.