LA POLITIQUE MÉTROPOLITAINE ÉTOUFFE LE COMMERCE

Le conseil métropolitain de vendredi a été l’occasion d’examiner plusieurs délibérations relatives au commerce et à l’activité économique. Avec à chaque fois le même méthode : les causes ne sont jamais traitées et les élus de la majorité tentent de colmater les conséquences avec des rustines… qui ne feront pourtant qu’aggraver les problèmes.

UN CONCOURS GADGET

La toute première délibération à l’ordre du jour concernait ainsi une dotation de 4000 euros pour un petit concours annuel visant à récompenser chaque fois 4 commerces métropolitains qui font un effort sur un sujet (l’accessibilité, mais aussi la transition écologique qu’on retrouve forcément partout, « l’éthique »…). Une initiative qui permet de mettre en valeur quelques commerces mais qui a tout de même tout du gadget.

ALAIN CARIGNON RAPPELLE LE RÉEL

C’est ce qu’a expliqué d’entrée de jeu le président du groupe d’opposition société civile Alain Carignon. Il a notamment fustigé le pompeux intitulé de la délibération : « stratégie pour le commerce de demain ». Et il a rappelé à tous le conseil le cas de la commerçante qui tenait le comptoir de Julie, un commerce désormais d’hier car il a dû mettre la clé sous la porte à cause de travaux engagés par la métropole, GEG et la compagnie de chauffage.

L'intervention d'Alain Carignon.

UNE COMMERÇANTE RUINÉE PAR L’INATTENTION DES ÉLUS

Rue Diderot, la collectivité et les deux institutions parapubliques respectivement présidées par Vincent Fristot (Vert) et Alan Confesson (LFI) ont organisé pour 5 millions d’euros de travaux. Il y avait un seul commerce dans cette rue, tenu par une femme seule qui l’avait monté à la sueur de son front et avait des comptes équilibrés. Parce que les élus donneurs de leçons n’ont pas été capables de la prendre en compte pendant les travaux de trois ans, elle a dû fermer et vit aujourd’hui dans sa voiture. Ça ne leur aurait quasiment rien coûté de se mettre autour d’une table et d’envisager une aide pour elle dans les 5 millions d’euros de travaux. Par leur absence d’attention, ils sont responsables de sa mise à la rue.

LHEUREUX RIGOLE, LE PETIT COMMISSAIRE CONFESSON FAIT SON RÉCITAL

Pas de quoi émouvoir la catastrophique Lucille Lheureux (Verts), adjointe « aux cultures » à Grenoble, qui s’est immédiatement esclaffé à l’évocation du nom du commerce. Elle a été sévèrement reprise par Alain Carignon, outré par le vrai visage de Lheureux bien représentatif des Verts : un manque criant d’empathie et d’attention aux autres alors qu’ils déclament leur humanisme sur tous les tons. L’adjointe n’osant répondre de son comportement, c’est son collègue roquet LFI Alan Confesson qui a tenté d’expliquer que le simple fait d’évoquer la situation réelle d’un commerce tué par des travaux serait de l’instrumentalisation. Sans convaincre personne quand on sait à quel point les Rouge/Verts instrumentalisent, eux, chaque fait qui les arrange tout en passant les autres sous silence.

LA MÉTROPOLE OUVRE LA PORTE AU FLICAGE DES ENTREPRISES …

La deuxième délibération en débat concernait l’introduction d’un questionnaire pour les entreprises qui formulent une demande de subvention ou de locaux visant à évaluer leur impact écologique (évidemment) mais aussi leurs efforts pour la « gouvernance partagée », les « placements financiers » etc. Officiellement, l’idée n’est pas de conditionner les subventions à ces critères mais la délibération précise elle-même que cela pour servir d’outil d’aide aux élus pour départager… 

… ALORS QU’ELLE EST LOIN D’ÊTRE EXEMPLAIRE

La métropole met donc le pied dans la porte pour une attribution des subventions et locaux selon des critères qui touchent à l’idéologie. Alors qu’elle même est loin d’être exemplaire et de faire des autoévaluations de ses actions. Pour rappel, nous sommes classés 39ème métropole sur 40 pour l’écologie !

écologie grenoble
Grenoble se classe 39ème sur 40 métropoles en matière d'écologie.

UNE HAUSSE DE LA TAXE SUR LES LOCAUX VACANTS …

Enfin, comme si ça ne suffisait pas, une délibération a été présentée pour… augmenter la taxe sur les locaux commerciaux vacants. Après la hausse de CFE (cotisation foncière des entreprises) il y a quelques mois, le matraquage des acteurs économiques se poursuit. Avant d’en venir aux particuliers si métropole et ville poursuivent sur cette mauvaise pente.

… SANS S’ATTAQUER AUX CAUSES

Il ne semble pas être venu une seule seconde l’idée à nos chers élus adeptes de la hausse d’impôts qu’en règle générale, les propriétaires ne sont pas particulièrement volontaires à l’idée de garder des locaux vides, qui par définition leurs coûtent sans rien leur rapporter. Et qu’il conviendrait donc de s’interroger sur les raisons qui conduisent à cette vacance plutôt que de matraquer fiscalement avec l’idée illusoire que cela les forcera à louer.

LES HABITANTS ET COMMERÇANTS DE L’ABBAYE NE LÂCHENT RIEN

Autant de délibérations qui paraissaient cruellement déconnectées des enjeux alors que le matin du conseil, distribuant une lettre aux élus, les habitants et commerçants de l’avenue Jeanne d’Arc étaient présents pour alerter sur leur situation. Dans cette rue, la métropole entend imposer un tracé de piste cyclable (qui pourrait aller ailleurs) qui signerait la mort de nombreuses enseignes dépendantes en majorité de la clientèle extérieure. La promesse de nouveaux locaux vacants auxquels s’appliquera la fameuse taxe … Les habitants et commerçants seront à nouveau présents devant l’hôtel de ville lundi à 10h pour le conseil municipal. N’hésitez pas à vous joindre à leur mobilisation.

Opération de sensibilisation des élus à propos de l'avenue Jeanne d'Arc. Source : page Facebook "av Jeanne d'Arc en danger".

LA NÉCESSITÉ DE REPENSER LES POLITIQUES MENÉES

Il est navrant de constater que pas une des délibérations de vendredi ne traite les causes des problèmes commerciaux auxquelles la collectivité pourrait pourtant s’attaquer. À savoir les sujets d’attractivité et d’accessibilité, qui correspondent à ce que peuvent faire de mieux la ville et la métropole pour aider les commerces : créer des conditions favorables.

Tant que les élus persisteront à ne pas articuler leurs politiques (de mobilités notamment) pour éviter de laisser sur le bord du chemin le sujet du commerce, ils seront condamnés à prendre des mesures rustines contre-productives pour tenter de pallier les problèmes qu’ils créent.

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