ERIC PIOLLE CONFIRME QU’IL NE TIRERA AUCUNE LECON

Eric Piolle était hier matin l'invité d'Apolline de Malherbe sur BFM TV pour une interview de près de 30 minutes. Le décès tragique de Lilian Dejean a vite été éludé et il a surtout déroulé ses points de vue sur la sécurité, confirmant qu'il ne tire absolument aucune leçon du drame qui ébranle Grenoble. 

ERIC PIOLLE SE LANCE DANS LES LECONS POLITIQUES

Le Maire enjambe donc le temps du deuil pour passer aux leçons politiques. Nous allons nous permettre d'y répondre. Le fait qu'il professe sa doctrine et vante son action en pleine période de recueillement pourra en choquer plus d'un. Cette manière de faire n'est malheureusement pas étonnante lorsqu'on voit le comportement de deux de ses fidèles adjoints pendant la cérémonie d'hommage avant-hier à 14h devant l'hôtel de ville. 

PIERRE MERIAUX ET GILLES NAMUR HILARES PENDANT L'HOMMAGE...

Devant les caméras allumées, on a vu les deux piliers du système Piolle Gilles Namur (Vert, adjoint à la fraicheur) et Pierre Mériaux (Vert, adjoint au personnel !) s'esclaffer, hilares au milieu de la tristesse de l'émotion ambiante, sans aucune gêne face aux agents et aux grenoblois réunis en hommage à Lilian. Les images, révélées par nos soins sur X puis reprises par SaccageGrenoble, très partagées, ont largement choqué tant elles témoignent de l'indécence, de l'irrespect et du manque d'empathie de ces sinistres individus. Rappelons que le sordide Pierre Mériaux est adjoint chargé du personnel (réputé pour sa brutalité et son absence de compassion) : que ce soit lui qui rigole ainsi 24h après le décès d'un agent est encore plus accablant. 

UN NARRATIF POUR MINIMISER

Avant de décortiquer son passage sur BFM, il convient de revenir sur le narratif que distillent le Maire de Grenoble et son entourage depuis dimanche. Pour eux, il s'agit de conscrire les faits au "service public" alors que Lilian n'a pas été tué pour sa fonction. Ce n'est pas le service public seul qui est en deuil, mais bien tout Grenoble. Et pour minimiser encore le sujet, dès dimanche, il évoquait très maladroitement un "accident de la circulation" pour éviter de parler du climat d'ultra-violence qui conduit à ce drame. Sur chaque sujet qui les dérange, ils font le dos rond en lissant au maximum la vérité, espérant passer entre les gouttes.

Le Maire Vert d'Eybens Pierre Bejjaji, Président d'ACTIS, parle lui de délinquance routière ! Même face à un drame aussi flagrant, les Verts s'enfoncent dans le déni et une minimisation honteuse. 

LES MAUVAIS SIGNAUX ENVOYÉS

Interviewé par Apolline de Malherbe, Eric Piolle a poursuivi dans ses travers. Comme à son habitude il commence par déporter le sujet de la sécurité à Grenoble vers celui de la sécurité en France. Rattrapé au vol par la journaliste qui le renvoie à son propre rapport à la question, il fait mine de ne pas comprendre. Le Maire affirme que ses sorties (la journaliste rappelle sa proposition de vendre les caméras à la ville de Nice ; on pourrait ajouter l'élue de sa majorité qui parle de l'insécurité comme d'un fantasme, ou sa propre interview il y a quelques mois minorant encore le sujet....) ne sont "absolument pas" un mauvais signal renvoyé pour la lutte contre la délinquance. Depuis 2014 avec ces symboles, les voyous ont pourtant reçu 5/5 le message que les élus à Grenoble n'ont aucune volonté de traiter le problème.

"PLEINEMENT ENGAGÉ CONTRE L'INSÉCURITÉ" !

Eric Piolle dépasse le simple déni pour carrément aller dans la provoc. Il affirme être "pleinement engagé dans la lutte pour la tranquillité et contre l'insécurité". Qu'est ce que ce serait s'il ne l'était pas. Pour ne pas parler de la sécurité, il est allé jusqu'à évoquer "les" sécurités dans ses campagnes électorales, évoquant les sécurités sociales, alimentaires, climatiques... et jamais celle du quotidien ou celle liée aux activités illégales. Depuis qu'il est Maire, la majorité municipale refuse consciencieusement toute proposition d'avancée aussi minime soit-elle en la matière : elle a théorisé que le sujet ne lui incombe pas mais est uniquement du ressort de l'Etat. Une déresponsabilisation qui explose depuis dimanche au visage des verts, comme une grenade dégoupillée trop longtemps.

LE REFUS DE LA VIDÉOPROTECTION

Le sujet de la vidéoprotection arrive évidemment très rapidement. Eric Piolle nous ressert la fable idéologique d'une sécurité qui se ferait "au détriment de la liberté". Comme si avoir des caméras sur l'espace public était une atteinte à la liberté vu le régime légal qui encadre de telles installations, empêchant le visionnage par n'importe qui. Au passage, il avance le chiffre de 118 caméras. Il faut préciser qu'à minima 10% d'entre elles sont en panne et que cela ne signifie même pas 100 lieux couverts (ce qui serait déjà très peu eu égard à la taille de Grenoble) car il y a parfois jusqu'à 4 caméras pour couvrir un seul endroit à 360 degrés... Nous sommes bien loin d'être suffisamment dotés comme le rappellent régulièrement les forces de police nationale

POLICE MUNICIPALE ARMÉE : ÉNIÈME REFUS

Puisqu'il évoque le 1er outil comme étant "l'outil humain", Piolle est interrogé sur son refus d'armer la police municipale. Le Maire estime tout d'abord que la journaliste traite ici d'une "dimension polémique". "Polémique" signifiant donc : sujet qui le gêne. Et il persiste dans son rejet de l'armement car il ne veut pas "l'exposer à des risques" pour des "missions qui ne sont pas les leurs". Mais quelle est donc la mission de la police si ce n'est effectivement d'être exposée à des risques pour protéger les citoyens et éviter qu'eux même n'aient à l'être ? Plutôt que de s'expliquer sur sa conception du rôle des forces de l'ordre municipales, il s'enfonce dans une mauvaise foi navrante en faisant mine qu'Apolline de Malherbe propose donc d'armer... les agents de la propreté. Un sophisme particulièrement malvenu.

PIOLLE CONSIDÈRE QU'IL N'A PAS À ÉCOUTER LES GRENOBLOIS

BFM TV diffuse à cette occasion des extraits d'habitants de Grenoble excédés. Le ton est sans appel : "on se croirait à Chicago", "il faut que notre Maire fasse le nécessaire et là c'est pas le cas"... De quoi piquer au vif un individu à l'ego boursouflé qui n'accepte pas qu'il puisse se tromper ou mal faire. "Mes administrés, ils votent massivement pour nous. Ils suivent notre cap" rétorque-t-il sèchement. Comprendre : malgré qu'il soit réélu par la plus forte abstention qu'il n'y ait jamais eu aux élections municipales à Grenoble (à cause du COVID), le premier édile n'entend aucunement mettre de l'eau dans son vin et accepter que des sujets s'imposent à lui malgré qu'il n'en ait jamais parlé dans ses programmes électoraux. Piolle est élu Maire, il considère donc qu'il n'a plus à écouter les Grenoblois. 

ÉCLAIRAGE PUBLIC : LA RÉPÉTITION D'UN MENSONGE

Apolline de Malherbe parle ensuite du témoignage d'un habitant qui déplore l'absence d'éclairage public dans certaines rues qui créé également l'insécurité. "Fake news", balaye Eric Piolle, assurant que "il n'y a jamais eu d'extinction nocturne" à Grenoble et qu'il n'ont "pas baissé l'éclairage des rues". Interrogé par le Dauphiné quelques heures plus tard, l'adjoint Alan Confesson admet pourtant lui-même "une baisse d'intensité lumineuse après 22h" (donc une baisse d'éclairage..) et "certains squares qu’on a décidé d’éteindre" (donc une extinction nocturne). En 8 ans, près de 2000 points lumineux ont été supprimés en ville. Le problème d'éclairage est donc un fait et les dénégations piollesques relèvent du mensonge.

Des grenoblois avaient même organisé une action en 2023 pour demander l'éclairage du parc Condé qui a été supprimé.. Capture d'écran : Place Gre'net.

LÉGALISATION : LA FAUSSE SOLUTION

L'entretien se termine par les sempiternelles considérations piollesques sur le trafic de drogue, ses commentaires sur l'échec des initiatives de lutte en la matière (posture assez facile étant entendu que lui n'en prend aucune pour traiter le sujet à Grenoble) et sa volonté d'aller vers la légalisation du cannabis. Une fausse bonne idée : les dealers poursuivraient leur activité ne serait-ce que pour la cocaïne, très lucrative, et un marché noir subsisterait pour le cannabis (comme cela existe pour les cigarettes de contrebande).

LE MAIRE DE GRENOBLE DÉTERMINÉ À S'ATTAQUER... À CNEWS

Eric Piolle s'emporte à deux reprises contre "la fachosphère" qui serait responsable de tous les maux. Un peu facile. Dans son viseur également : la chaine CNEWS, qu'il attaque régulièrement sur ses réseaux. Sa seule grande annonce de tout l'entretien : il va saisir l'ARCOM contre la chaine d'info pour dénoncer des éléments qu'il considère comme des "fake news". Voilà donc la seule action qui sera engagée par le Maire de Grenoble suite à ce drame qui aurait dû être un électrochoc. Pas de prise de conscience qui mène à davantage de volontarisme en matière de sécurité ; pas de solutions pour traiter le problème mais plutôt une attaque contre ceux qui parlent du problème, en servant au passage sa croisade très politicienne contre un média dont il ne partage par les orientations. 

LE TÉMOIGNAGE DE LICHOUKI, FRÈRE DE LILIAN DEJEAN, SUR BFM

Après l'interview du Maire, plus tard dans la journée sur BFM TV, Lichouki Dejean, le frère de Lilian, s'est exprimé avec beaucoup d'émotion dans une intervention très touchante pour quiconque a un minimum de fibre humaine. Il a notamment expliqué qu'"on vit dans une ville en insécurité. La violence ça fait 20/30 ans qu'il y en a, qu'il y a des crimes sur Grenoble. Calogero chantait "plus jamais ça". Ça continue. C'est horrible. Qu'il n'y ait pas de sécurité à Grenoble, qu'il n'y ait pas de vidéosurveillance, qu'il n'y ait pas plus d'agents, moi j'ai peur de vivre dans cette ville". 

Lichouki Dejean était l'invité du "Live Switek" sur BFM TV.

IL Y A UN PROBLÈME DE SÉCURITÉ À GRENOBLE

Seule "avancée" qu'aura permis cette horrible affaire : sur BFM, Eric Piolle a finalement admis qu'il y a un problème de sécurité à Grenoble. Mais pour mieux rejeter ensuite ce qu'il appelle des "passions morbides" parmi lesquelles il inclut le sujet de l'armement de la police municipale... Celui qui a été élu afin de s'occuper d'une "communauté de vie" (pour reprendre son propre terme) démontre malheureusement que son carcan idéologique l'empêche d'évoluer sur un sujet aussi central pour la vie des Grenoblois. Ces derniers jours particulièrement lourds auront peut-être achevé de démontrer qu'il n'est pas à la hauteur de la fonction qui lui a été confiée.

10 Comments

Laisser un commentaire

"LES INFORMÉS" : LES COULISSES DE LA VIE GRENOBLOISE !

X