3 INTERPELLATIONS GRÂCE À LA VIDÉOPROTECTION

Le centre de sécurité urbain de la ville de Nice (source photo : nice.fr). À Grenoble, on en est loin avec Eric Piolle...

Ce week-end, la vidéoprotection a prouvé son utilité à Grenoble, malgré l'aveuglement idéologique de la Municipalité. 

3 AGRESSEURS INTERPELLÉS

Le Dauphiné Libéré relate ainsi que, dans la nuit de samedi à dimanche, trois jeunes qui ont agressé deux groupes de personnes pour leur voler leurs téléphones ont été aperçus en direct sur les caméras de vidéoprotection, ce qui a permis aux policiers visionnant les images de guider les équipes de terrain pour les interpeller rapidement. 

LA DÉMONSTRATION DE L'UTILITÉ DES CAMÉRAS

Plus qu'un simple fait divers, c'est une démonstration limpide de l'utilité de la vidéoprotection pour saisir sur le fait des malfaiteurs et ainsi assurer un minimum de tranquillité publique dans une ville. Les caméras sont très peu nombreuses à Grenoble, mais les suspects de cette affaire ont eu le malheur de se retrouver dans leur champ cette fois-ci.

LES REVENDICATIONS DE L'OPPOSITION VALIDÉES

Les revendications de l'Opposition municipale sont une nouvelle fois validées. Depuis le début du mandat, le groupe emmené par Alain Carignon propose à la majorité d'Eric Piolle l'adoption d'un "plan sécurité" pour la ville, comprenant notamment le développement de la vidéoprotection reliée à un centre de sécurité urbain opérationnel 24h/24. Une demande sans cesse rejetée par les élus rouges/verts. 

Invité de Télégrenoble, Alain Carignon détaille les propositions du Groupe d'Opposition pour la sécurité des Grenoblois.

UNE DEMANDE RÉCURRENTE DES FORCES DE L'ORDRE

Disposer de davantage de caméras est également une demande récurrente des forces de l'ordre, pour faciliter leur travail. Il y a quelques semaines, après une énième fusillade à Grenoble, Fabienne Lewandoswki, directrice départementale de la sécurité publique, déclarait ainsi sur France Bleu Isère : "il y a quelque chose qui pourrait nous aider, c'est d'avoir un peu plus de caméras dans la rue. Par exemple, sur Hoche, on a eu un cas de kalashnikov : la caméra, ça n'aurait pas empêché la kalachnikov, mais ça aide beaucoup à la résolution des enquêtes malgré tout".

La directrice de la sécurité publique de l’Isère, Fabienne Lewandowski

UN AVEUGLEMENT IDÉOLOGIQUE DE LA MAJORITÉ PIOLLE...

Mais malgré ça, la majorité Piolle persiste depuis 8 ans dans un refus idéologique des caméras. S'abritant tantôt derrière un problème de liberté, alors que l'utilisation des images est très strictement encadrée par la loi et qu'elles sont détruites après un mois maximum, tantôt derrière une prétendue inefficacité en invoquant de vieilles études partielles contredites par tous les acteurs de la sécurité présents sur le terrain. Chacun se souvient que pendant les municipales de 2014, Eric Piolle pavanait même en expliquant qu'il vendrait les caméras de Grenoble à la ville de Nice. 

Encore cet été, adjoint Antoine Back (dont on cherche encore l'utilité) critiquait la vidéoprotection. La "poésie" de son tweet camoufle mal l'imbécilité de leur posture et leur refus dogmatique d'évoluer sur le sujet.

... RENFORCÉ PAR DES GROUPUSCULES GAUCHISTES OPPOSÉS

Cette position de la majorité Piolle se trouve renforcée par l'activisme de groupuscules évidemment opposés aux caméras. Les "antifas" et autres collectifs gauchistes, les mouvances installées dans des squats municipaux comme au 38 rue d'Alembert et au 106 rue des alliés, sont forcément contre la vidéoprotection, qui compliquerait certaines de leurs activités (notamment les tags sauvages). Leur proximité à minima idéologique avec les rouges/verts institutionnels n'arrange donc rien. 

Il existe même un site de lobbyistes anti vidéoprotection obsédés par leur sujet qui recense les quelques caméras que Grenoble compte encore...

UNE ÉTUDE DE 2013 CONFIRMAIT POURTANT SON UTILITÉ À GRENOBLE

En 2013, à la fin du mandat de Michel Destot, un cabinet indépendant avait pourtant rendu un rapport d'évaluation de la vidéoprotection sur 3 sites expérimentaux à Grenoble. Conclusions : "la logique de dissuasion est au globale plutôt positive. [...] La logique de tranquillisation a fourni une preuve significative de son efficacité sur deux quartiers tests sur trois. [...] Concernant la logique d’intervention, celle-ci a été mobilisée de plus en plus, au fur et à mesure des deux années d’expérimentation. Les équipes de Police Municipale y trouvent d’ores et déjà des avantages." Ce rapport, qui constituait pourtant une bonne base, a évidemment été jeté à la poubelle par le successeur de Destot. 

Logique d'impact de la vidéoprotection ; extrait du rapport remis à la ville après 2 ans d'expérimentation en 2013.

UN "FORT POTENTIEL D'UTILITÉ"

En 2021, le chercheur Guillaume Gormand avait publié une étude censée prouver l'inefficacité de la vidéo protection en se basant sur 2000 cas de délinquance dans la Métropole. Étude qui pose question, puisque l'auteur est aussi chargé de mission prévention et sécurité à la... Métropole, qui est hostile à la vidéoprotection. Sa conclusion n'avait rien d'étonnant : personne ne doute de l'inutilité de caméras avec personne derrière, sans centre de sécurité urbain opérationnel. Cette configuration de CSU fonctionnel 24h/24 défendue par l'Opposition est finalement validée par le même Guillaume Gormand dans un article parue sur lagazettedescommunes.com début 2022 : "il y a un fort potentiel d’utilité pour aider l’intervention des forces de l’ordre en direct, notamment quand la chaîne d’informations fonctionne bien."

Guillaume Gormand : il rend une "étude" selon laquelle la vidéoprotection ne sert à rien, puis explique l'utilité qu'elle a reliée à un centre de sécurité urbain opérationnel pour l'intervention des forces de l'ordre en direct !

IL EST TEMPS D'ÉVOLUER

Il y a donc un intérêt très clair pour les Grenoblois à développer rapidement la vidéoprotection et un CSU dans notre ville. Mais il faudrait pour cela que la majorité parvienne à sortir de ses postures idéologiques pour enfin oser s'attaquer au sujet. Dans une ville qui compte 12 faits de violence par jour en 2022, Eric Piolle et ses élus n'ont fait pour l'instant que s'opposer à la moindre mesure proposée pour améliorer la sécurité des habitants, mais ils n'ont rien été capables de proposer. Pendant ce temps, les habitants subissent.

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