LAC DE LA VILLENEUVE : 5,6 MILLIONS POUR UN PROJET QUE LES HABITANTS REJETTENT

Après le conseil métropolitain fin mai dernier, le projet de lac "baignable" de la Villeneuve s'est invité à l'ordre du jour du conseil municipal... et la majorité a encore une fois démontré à quel point elle est bornée et incapable de se remettre en cause.

LE REJET FRANC ET MASSIF DES HABITANTS ...

Dans ce dossier, le rejet des habitants est on ne peut plus clair. La concertation règlementaire en fin d'année dernière a été sans appel : sur 500 avis (un chiffre très élevé qui témoigne de l'impact du sujet), près de 60% de vote contre et seulement... 14% pour ! Mais les élus se sont assis sur ces résultats et ont poursuivi. Une pétition en ligne rassemble elle plus de 1350 signatures.

Le Dauphiné propose à ses lecteurs de voter cette semaine. Là aussi le rejet est sans appel. Cliquez ici pour participer.

... QUI SE MOBILISENT CONTRE LE BULLDOZER MUNICIPAL

Loin de se laisser faire, les habitants continuent de se mobiliser. Un collectif constitué de plusieurs associations, 13 copropriétés, des riverains s'est monté et publie régulièrement "la lettre du lac" qui pointe toutes les incohérences du projet. Ils manifestaient lundi devant le conseil municipal pour informer les élus, après s'être également rendu au dernier conseil métropolitain. À noter la présence au sein de ce collectif contestataire d'ex figures soutiens des Verts comme Alain Manac'h (militant bien connu de la Villeneuve) ou Gilles Kuntz (par le passé président des Verts/ADES au conseil municipal)... 

LE LAC SERAIT MOINS ACCESSIBLE QU'AUJOURD'HUI

Au coeur des critiques : le lac dans sa version "baignable" serait en fait moins accessible qu'il ne l'est aujourd'hui car entouré de grillages de 2 mètres de haut. Une sorte de piscine à ciel ouvert avec toutes les restrictions règlementaires en vigueur (nombre de baigneurs maximum, recrutement de maitres nageurs), et aussi un problème sécuritaire : le bassin ferait désormais 1m60 de profondeur, et malgré les grillages, on imagine aisément les risques accrus de noyade pour ceux qui s'amuseraient à les escalader pour une baignade clandestine lorsqu'il n'est pas surveillé...

LE COÛT EXORBITANT EXPLOSE DÉJÀ

Autre cible des critiques : le coût exorbitant du projet. Il était à l'origine de 4,2 millions puis de 4,8. Il est déjà passé à 5,6 millions d'euros et cela risque fort de continuer. Il générerait en plus des coûts de fonctionnement annuels estimés à 400 000 euros. Des sommes énormes pour un projet que n'ont pas réclamé les habitants (à l'image des 9 millions d'euros pour deux pistes cyclables à Mistral / Lys Rouge par exemple...).

UNE RUSTINE MALADROITE POUR LA FERMETURE DE LA PISCINE DES IRIS

Les piollistes vont en fait torpiller un lieu ouvert, espace de vie sociale accessible à tout le quartier, pour le faire passer sous les fourches caudines de règlementations administratives restrictives et coûteuses parce qu'ils tentent de compenser tant bien que mal (à vrai dire, très mal) leur fermeture de la piscine des iris en 2015... qui coûtait, elle, 160 000 euros par an en fonctionnement. À l'époque, ils trouvaient ce chiffre trop élevé, rappelle une membre du collectif du lac à Place Gre'net ! Ils se moquent du monde.

LA PROMESSE DE CAMPAGNE TRAVESTIE

Pour justifier leur entêtement, les Verts/LFI s'appuient sur le fait que ce projet serait une promesse de campagne, donc qu'ils appliqueraient leurs engagements. Il convient de noter que l'argument est à géométrie variable puisque l'augmentation massive d'impôts ou le port du burkini dans les piscines ne figuraient pas dans les engagements, eux. Et surtout, la promesse ne concernait pas le projet précisément proposé actuellement mais simplement une rénovation ... dont personne ne conteste le besoin.

UNE PROPOSITION DE MORATOIRE

Reprenant la demande du collectif du lac, le président du groupe société civile Alain Carignon et le président du groupe GDES (exclus de la majorité) Pascal Clouaire, par ailleurs Vice-Président de la métropole, ont proposé au conseil le vote d'un amendement pour la mise en place d'un moratoire sur le projet de lac. Soit une simple mise en pause pour prendre le temps de se poser, de discuter avec les habitants et de tenter d'arriver à une solution de consensus.

LE SECTARISME DES VERTS/LFI 

Rejet pur et simple de la majorité municipale. L'adjointe Chloé Pantel (Verts/LFI), secondée par l'inénarrable Gilles Namur, a encore défendu le stupide entêtement des Piollistes en osant même parler d'un "projet fédérateur" (malgré les résultats de concertation très clairs !). Nicolas Béron-Perez (PCF), coprésident du groupe de la majorité, en a remis une couche en s'attaquant violemment à Pascal Clouaire, accusé d'utiliser ses fonctions métropolitaines pour des sujets grenoblois. Plutôt que prendre en compte le message, ils s'attaquent (avec maladresse et mauvaise foi) au messager. Grands absents des réponses des élus : les habitants et leur volonté pourtant clairement exprimée de revoir le projet.

Les critiques du projet balayées par Antoine Back (Verts/LFI particulièrement sectaire et inutile mais grassement indemnisé pour cela), car émanant de "la petite bourgeoisie bouffie de suffisance". Les habitants de la Villeneuve qui y sont opposés apprécieront.

ALAIN CARIGNON RAPPELLE LE BON EXEMPLE DU COLLÈGE DE LA VILLENEUVE

« C’est dingue, vous ne changez rien, vous n’écoutez rien… Vous poursuivez comme si les habitants n’existaient pas ! » s'est exclamé Alain Carignon, prenant ensuite un contre-exemple de concertation qui fonctionne : le collège de la Villeneuve. Reconstruit dans le quartier après son incendie par le Département de l'Isère présidé par Jean-Pierre Barbier (LR), le projet avait donné lieu à une co-construction largement saluée par la communauté éducative, les parents, les habitants.

"IL Y EN ASSEZ DE 2050"

"Je demande aux habitants de bien comparer les attitudes entre ces prétendus élus de gauche qui blablatent sur la concertation, co-construction et compagnie, et les autres. C'est incroyable : vous avez des habitants qui unanimement vous disent que ça ne correspond pas à leur demande, à leurs besoins, et vous, vous dites "on continue". En 2050, ce sera très bien, nous dit Mme Pantel. Mais il y en a assez de votre 2050, qui permet de tout camoufler de l'actualité. Je vous en prie, tenez compte des habitants".

BRIGITTE BOER : "PLUS ON PARLE DE CO-CONSTRUCTION, MOINS ELLE EST APPLIQUÉE"

La coprésidente du groupe d'opposition, Brigitte Boer, a abondé en ce sens : "ce projet va être réalisé sans que les habitants ne puissent donner leur avis et aider à sa co-construction. Il va même se faire contre eux. Ici, à Grenoble, plus on parle de co-construction et de démocratie participative, moins elles sont appliquées. Sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres, vous passez en force sans aucun respect, ni pour vos promesses, ni pour les habitants".

UN SUJET QUI TOUCHE AUSSI À LA SANTÉ PUBLIQUE

Alain Carignon a également évoqué le sujet de la pollution de la nappe phréatique, car l'eau du lac est très polluée et son utilisation pour le projet municipal fait vivement débat alors que l'opacité règne sur ce sujet, fruit d'une véritable guerre par courriers interposés à la métropole entre Christophe Ferrari et Eric Piolle. Mais nous aurons l'occasion d'y revenir en détails dans de futurs articles.

LA MOBILISATION JUSQU'AUX MUNICIPALES PEUT PAYER

Les travaux sont censés démarrer début 2026, mais si l'enquête publique prévue en fin d'année est décalée, ils pourraient alors être repoussés après les élections municipales. Le lac de la Villeneuve rejoindrait alors la liste qui s'allonge des projets municipaux imposés (rue de strasbourg, cours Berriat, avenue Jeanne d'Arc...) qui pourraient alors être indexés au résultat des élections municipales de mars 2026. Les habitants opposés à ces aménagements imposés sauront alors ce qu'il leur reste à faire le jour du vote.

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